Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
La capacité des végétaux à réaliser la photosynthèse viendrait d'une collaboration ancestrale entre trois partenaires : une cellule eucaryote, une cyanobactérie et un parasite du genre Chlamydia. Le plaste, organite des cellules végétales spécialisé dans la photosynthèse, serait le fruit de l'évolution de cette symbiose tripartite. Ces résultats ont été publiés dans la revue The Plant Cell par des chercheurs de l'Unité de glycobiologie structurale et fonctionnelle (CNRS/Université Lille 1) et du laboratoire Interactions et dynamique cellulaires (Institut Pasteur/CNRS), en association avec des scientifiques allemands et américains.
La bactérie Streptococcus pneumoniae est un pathogène humain majeur, également connu sous le nom de pneumocoque. La méthylase DpnA, spécifique de l'ADN simple brin, jouerait un rôle clé dans la transformation génétique de cette bactérie et serait ainsi responsable de la diversification du génome de la moitié des souches présentes dans la nature. Ces résultats obtenus par une équipe du Laboratoire de microbiologie et de génétique moléculaires (CNRS/Université Toulouse III - Paul Sabatier) ont été publiés dans la revue PLoS Pathogens.
En cas de famine, le cerveau stoppe sa capacité à mémoriser durablement pour favoriser la survie de l'organisme. Cette suspension de la mémorisation à long terme n'est pas une conséquence du stress physique imposé par la sous-nutrition, mais un processus délibéré d'adaptation à un environnement hostile, dans une optique d'augmentation des chances de survie de l'individu. Ces résultats obtenus par Thomas Preat et Pierre-Yves Plaçais du Laboratoire de neurobiologie (CNRS/ESPCI ParisTech) ont été publiés dans la revue Science.
Les cellules, unités constitutives et fonctionnelles de tout être vivant, sont délimitées par une membrane qui, de la bactérie à l’être humain, a une structure très conservée : une fine double couche de lipides, incluant diverses protéines. Plusieurs équipes(*) du CNRS, du CEA et de l'Université de Strasbourg, ont développé un système modèle original permettant de reproduire et d’étudier les propriétés de ces bicouches de lipides. Leurs résultats viennent d’être publiés dans PNAS.
Comprendre les nuages et la chimie dont ils sont le siège est un enjeu majeur pour alimenter correctement les modèles globaux de prévision du climat. Depuis plus de trente ans les scientifiques de l’atmosphère n’ont considéré que des réactions purement abiotiques (sans intervention biologique) pour décrire les processus chimiques au sein des gouttes d’eau. Des chercheurs de l’Institut de Chimie de Clermont-Ferrand (CNRS / Université Blaise Pascal / ENSCCF) en collaboration avec le Laboratoire de météorologie physique (CNRS / Université Blaise Pascal) viennent pour la première fois de montrer que la composante biologique devra dorénavant être prise en compte dans les modèles de chimie atmosphérique.
A partir de relevés sur le terrain, une étude internationale à laquelle ont participé plusieurs chercheurs français a produit un modèle visant à prédire la manière dont le réchauffement climatique va influer sur le paludisme aviaire en France. Les résultats montrent que, d'ici quelques décennies, la montée des températures favorisera l'extension de la maladie dans des régions où elle est actuellement peu présente, comme la Bretagne ou le nord du pays. Ce travail vient d'être publié dans Scientific Reports.
Les Européens ne seraient pas les premiers à avoir foulé le sol américain. Plusieurs siècles avant eux, des bateaux polynésiens auraient fait le voyage jusqu’aux côtes péruviennes et ramené avec eux le tubercule présent dans toute la zone Pacifique. C’est ce que confirme une vaste étude génétique menée par une équipe de scientifiques CNRS/CIRAD et publiée le 23 janvier dans Proceedings of the National Academy of Sciences.
Publiée dans les Proceedings of the Royal Society B, une étude internationale emmenée par un chercheur français du laboratoire Evolution et diversité biologique (CNRS / Université Toulouse III-Paul Sabatier / Ecole nationale de formation agronomique) démêle l'histoire complexe de la domestication de l'olivier. Ce travail montre que cette domestication a commencé dans le nord du Levant, une région qui correspond à l'actuelle frontière entre la Turquie et la Syrie.
Comment les parasites évoluent-ils pour maximiser leur transmission ? Et comment réagissent leurs hôtes et vecteurs potentiels ? L’équipe écologie et épidémiologie évolutive du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier (CEFE), dirigée par Sylvain Gandon (directeur de recherche au CNRS), vient de publier trois articles sur ces questions alliant théorie et expérimentation.
Des physiciens bordelais ont réussi pour la première fois à préserver l’état de spin d’un nanocristal de semiconducteur pour lequel les vibrations acoustiques du cristal, qui perturbent habituellement l’état de cet « aimant élémentaire », sont supprimées. Ce travail fait l’objet d’une publication dans la revue Nature Communications.
Des chimistes et des physiciens ont synthétisé des anneaux nanométriques conduisant le courant électrique. Ces anneaux se comportent comme des résonateurs quantiques pour les électrons, qui eux-mêmes se comportent alors comme des ondes délocalisées le long des anneaux. Ce travail fait l’objet d’une publication dans la revue Physical Review Letters.
Les nanoparticules des alliages magnétiques FePt et CoPt conservent leur structure ordonnée même à l’échelle nanométrique. Cet ordre, qui se préserve même au travers des séparations entre domaines voisins, conduit à des structures décahédrales à cinq domaines observées pour la première fois avec un alliage. Ce travail, publié dans la revue Physical Review Letters, vient confirmer sans ambiguïté la stabilité de ces structures prédite récemment grâce à des simulations numériques.
Alors qu’il était couramment admis que la sismicité des Pyrénées et des Alpes occidentales devait être due à l’étalement de ces chaînes sous leur propre poids (effondrement gravitaire), des chercheurs français des laboratoires Géosciences Montpellier (CNRS/Université de Montpellier 2), Géosciences Rennes (CNRS/Université de Rennes 1) et IRAP (CNRS/Université Toulouse III - Paul Sabatier) montrent que l’érosion pourrait être le véritable moteur de cette sismicité. Cette étude est publiée dans la revue Geology.
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