Des dents néandertaliennes partiellement digérées par de grands carnivores
A regarder de plus près, certaines dents retrouvées sur le site de Marillac ou les Pradelles (Charente) ne proviennent pas de bovidés ou de cervidés mais appartiennent à des hommes de Néandertal. C’est ce qu’a montré une équipe de recherche internationale composée notamment par des chercheur.e.s toulousaine.s. du laboratoire Travaux de recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés (TRACES). Consommées puis partiellement digérées par des grands carnivores tels que l’Hyène des cavernes, ces dents d’hominidés ont été attaquées par des enzymes et des sucs gastriques qui ont modifié leur forme et rendu leur identification difficile. D’autant que les restes humains sont mélangés à ceux de faune dont les ossements sont tous très fragmentés et dispersés dans les sédiments fouillés. La découverte de cette forme de dégradation post-mortem, qui n’avait jamais identifiée jusqu’à présent sur des dents humaines, ouvre de nouvelles perspectives de découvertes de la présence d’Hominidés sur des sites du Plio-Pléistocène (de -5 millions d’années à -12 000 ans) fréquentés par de grands carnivores. En effet, les collections de vestiges de faunes de tels sites pourraient abriter des dents humaines jusqu’à présent non reconnues.
Ces travaux sont en couverture de la dernière édition de la revue Paleo.