Une enzyme jugée inactive protège en réalité la fertilité des souris mâles
L’expression des gènes est influencée par des modifications enzymatiques de l’ADN. Des chercheurs du laboratoire Génétique et biologie du développement (CNRS/Inserm/Institut Curie/UPMC), du laboratoire Physiologie de la reproduction et des comportements (CNRS/Université de Tours/INRA) et de l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (CNRS/Université de Strasbourg/Inserm) ont découvert une cinquième enzyme de méthylation de l’ADN. DNMT3C, pris jusque-là pour un gène inactif, agit en réalité pendant la spermatogenèse fœtale pour contrôler les transposons, ces séquences génétiques capables de se déplacer au sein du génome et potentiellement dangereuses. Sans DNMT3C, les souris mâles ne produisent pas de spermatozoïdes et sont stériles. Cette enzyme n’est présente que chez les rongeurs et les chercheurs se demandent à présent si des mécanismes similaires existent chez l’homme, pour préserver sa fertilité des effets délétères des transposons. Ces résultats ont été publiés dans Science le 18 novembre 2016.

© Institut Curie, Equipe D. Bourc'his
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The DNA methyltransferase DNMT3C protects male germ cells from transposon activity
Joan Barau, Aurélie Teissandier, Natasha Zamudio, Stéphanie Roy, Valérie Nalesso, Yann Hérault, Florian Guillou, Déborah Bourc’his. Science, 18 novembre 2016.