Cette conférence, organisée en collaboration avec
l'Institut d’études avancées (IEA) de
Nantes se tiendra le 16 novembre prochain. Elle
sera animée par Jean-Claude Schmitt, directeur
d'études à l'Ecole des hautes études en
sciences sociales (EHESS). Si la question des rythmes sociaux a
été considérée comme centrale
dès le tournant du XIXe et du XXe siècle par les
fondateurs des sciences sociales, tels Emile Durkheim, Marcel Mauss
ou Georg Simmel, les historiens ne lui ont pas accordé
l'attention qu'elle mérite. Elle concerne pourtant - nous en
faisons le constat chaque jour - tous les aspects de la vie en
société, qu'il s'agisse des transports urbains, de la
vie scolaire ou du tempo des réformes politiques.
La conférence se concentrera sur la société
médiévale dans la longue durée (Ve - XVIe
siècle) pour évoquer successivement :
- la représentation - propre à cette culture - des
rythmes fondamentaux qui régissent la nature (rythmes du
jour et de la nuit, des saisons, des marées, etc.) et le
corps de l'homme (le pouls, la respiration, la menstruation, la
voix, les gestes) ;
- les formes de symbolisation et d'imposition des rythmes sociaux
(le temps, le calendrier, les cloches et l'horloge, les rituels, la
scansion de l'histoire universelle, locale ou biographique ;
- les changements de rythmes dans l'histoire, à diverses
époques et sous l'effet, entre autres, du
développement de l'économie urbaine, du travail
salarié, des échanges monétaires, de la
naissance de l'université, de la croissance de l'Etat et de
la fiscalité. L'exposé s'appuiera sur des documents
textuels, figurés et musicaux (par exemple la Tapisserie de
Bayeux), qui rendent compte de la richesse et de la
complexité et du caractère transversal de la question
des rythmes.