La gestion des déchets dans les métropoles
d’Amérique Latine (déchets solides et eaux
usées) s'effectue le plus souvent au détriment des
populations les plus vulnérables. Elles ont moins facilement
que les autres accès aux services de collecte et elles sont
plus fréquemment exposées aux nuisances des
déchets collectés dans le reste de la ville. Si ces
villes, telles que Lima au Pérou, ont grandement
amélioré la gestion de leurs déchets au cours
des dernières décennies, les inégalités
restent importantes. Elles sont qualifiées
d’inégalités "environnementales"
concernant la réception de "bien" et de
"maux" environnementaux, ou
d’inégalités "écologiques"
lorsque l’on prend en compte l’empreinte
écologique des habitants. Dans tous les cas, ces deux
inégalités se renforcent mutuellement en
défavorisant bien souvent les mêmes populations. Elles
sont interprétables à travers le prisme des
transferts de risques et des différentiels de
vulnérabilité, qui, s’ils étaient
davantage pris en compte, permettraient d’améliorer la
gestion des déchets en diminuant les
vulnérabilités à différentes
échelles et en allant vers plus de durabilité.