Ce séminaire "Ermine", groupe de recherche du
Centre de recherche bretonne et celtique (CRBC), aura lieu
le 13 mai 2011 à 11h
à la Maison des sciences de l'homme en Bretagne, à
Rennes. Il sera animé par Pierre-Jean Simon, professeur
honoraire de sociologie à l'Université de Rennes 2.
En partant de l’examen du mot même de minorité,
de ses diverses significations, on est amené à la
notion qui, dans la perspective de la sociologie des relations
interethniques, est essentielle de la situation minoritaire.
Autrement dit l’état de plus ou moins grande
infériorité, inégalité,
dépendance, exclusion ou marginalité, dans laquelle
se trouvent ces collectivités que l’on désigne
comme des minorités ethniques, raciales, culturelles,
religieuses, linguistiques, ou encore nationales, nationalitaires
ou régionales… ; cette minorisation impliquant leur
mise sous tutelle exercée par une collectivité
similaire majoritaire.
Cette tutelle, couramment justifiée dans
l’intérêt même des minoritaires-mineurs,
soit par leur trop grande jeunesse (leur primitivité, leur
retard culturel…), soit par leur trop grande vieillesse
(leur sclérose, leur décadence…), ou, aussi
bien par une combinaison des deux, la situation minoritaire, donc,
frappe les collectivités minoritaires
d’incapacité et de particularisme. Avec les
conséquences que l’on retrouve assez
généralement qui vont depuis le mépris et la
haine de soi jusque, à l’opposé, le
renforcement des sentiments identitaires, le
phénomène bien connu du retournement du stigmate en
emblème et le combat, qui peut prendre des formes
très variées, pour mettre fin à la situation.
De l’autre côté, celui des majoritaires, si
l’on constate que les politiques à
l’égard des minorités sont assurément
diverses, selon les époques et les pays, elles se
ramènent fondamentalement à deux grandes options :
soit leur élimination, selon différents modes : hard
(expulsion, extermination) ou soft (conversion, assimilation), soit
leur acceptation, là aussi de différentes
manières : dans l’exploitation, la
ségrégation et la discrimination, ou dans la
tolérance intéressée, ou bien encore, mais
c’est le plus difficile, dans le pluralisme.