Entre 1996 et 2002 une pêcherie illégale à la légine australe, avec laquelle les orques interagissaient, a été responsable de la mort de la moitié de la population d’orques de l’archipel Crozet. Depuis, leur taux de survie n’a jamais retrouvé sa valeur initiale. A partir d’un suivi par photo-identification entamé en 1987, le s scientifiques ont montré que les orques survivantes au sein d’une famille décimée adoptent alors un comportement social « erratique », passant d’un groupe social à l’autre. Moins ces associations sont durables, plus forte est la probabilité pour les orques de mourir. Ces individus n’étant vraisemblablement pas pleinement admis par les groupes sociaux qu’ils visitent, n’auraient pas accès à la même quantité de nourriture et finiraient par dépérir. Ces découvertes mettent en évidence, pour la première fois, les conséquences sur le long terme d’un évènement ayant affecté la survie et l’organisation sociale d’une espèce de mammifère. Cette étude est publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences le 20 mai 2019.