Alain Brillet, l'un des pères du détecteur Virgo.
Alain Brillet est un spécialiste des lasers. Ses travaux ont
contribué à la première détection
d’ondes gravitationnelles, grâce au
développement de l’instrument européen
Virgo.
Dès le début de sa carrière, Alain Brillet
s'intéresse aux lasers stabilisés sur des
références atomiques ou moléculaires, un sujet
alors complètement nouveau en France, dans le but de
réaliser des étalons de fréquence ou de
longueur de très haute stabilité. Grâce
à une dextérité expérimentale et
instrumentale exceptionnelle, il met en place, dès 1970, des
techniques basées sur l'optique des faisceaux lasers (le
laser étant une invention du début des années
1960). Au cours de son post-doctorat, il monte et mène seul
une version améliorée de l'expérience de
Michelson-Morley dans le but de tester l'isotropie de l'espace avec
des lasers ultra-stabilisés : les résultats obtenus
sont restés inégalés pendant plus de 25 ans et
ont valu à Alain Brillet une renommée internationale.
Ils sont encore fréquemment cités aujourd'hui par les
chercheurs du domaine de la relativité.
Des solutions innovantes dans le domaine des lasers et de
l'optique
Attiré très tôt par l'intérêt
de la détection d'ondes gravitationnelles et par l'ampleur
du défi scientifique et instrumental, il s'entoure d'autres
spécialistes de l'instrumentation et de théoriciens
de la gravitation et son équipe forme notamment David
Shoemaker et Peter Fritschell, désormais des responsables de
haut niveau de la collaboration LIGO. Dans le cadre de la
conception de Virgo, il développe des solutions innovantes
dans le domaine des lasers et de l'optique, pendant que son
collègue Adalberto Giazotto s'occupe des systèmes de
suspension permettant de découpler les miroirs des
vibrations terrestres. Le projet, appuyé par une trentaine
de théoriciens et expérimentateurs français et
italiens, est présenté en 1989 au CNRS et à
l'Institut national de physique nucléaire italien (INFN).
Celui-ci approuvé, Alain Brillet coordonne les onze
équipes françaises et italiennes impliquées,
ainsi que les réflexions permanentes entre
théoriciens, analyseurs de signaux et
expérimentateurs, aussi bien chercheurs
qu'ingénieurs.
Alain Brillet - Médaille d'or 2017.
Retour sur le communiqué de presse, du 11
février 2016, "Les
ondes gravitationnelles détectées 100 ans
après la prédiction
d'Einstein"
Parcours
Né le 30 mars 1947 à Saint-Germain-en-Laye, Alain
Brillet reçoit un diplôme d'ingénieur de
l'ESPCI en 1970. Il entre au CNRS la même année comme
ingénieur de recherche au Laboratoire de l'horloge atomique,
à Orsay, où il soutient sa thèse en
1976.
De retour en France après un post-doctorat dans
l'équipe de John Hall (prix Nobel de physique en 2005),
à Boulder (Colorado, Etats-Unis), il est nommé
directeur de recherche par le CNRS en 1982. Avec l'Italien
Adalberto Giazotto, il se consacre dès lors à la
conception et à la promotion du détecteur d'ondes
gravitationnelles Virgo, aujourd'hui installé à
Cascina, près de Pise (Italie).
Entre 1989 et 2003, il assure la direction puis la co-direction du
consortium autour de ce grand instrument. A partir de 2008, il
s'investit dans le design optique et la conception du
système laser d'Advanced Virgo, le détecteur de
seconde génération. Il est actuellement directeur de
recherche émérite au CNRS, affecté au
laboratoire Artemis (CNRS/Université Nice Sophia
Antipolis/Observatoire de la Côte d'Azur).
- 2016 Prix Ampère de l’Électricité
de France-grand prix de l’Académie des sciences
- 2016 Special Breakthrough Prize in Fundamental Physics
Alain Brillet est Chevalier de l’Ordre national de la
Légion d’honneur en 2005.