La section Côte d'Azur de la Société
Française de Physique organise le mardi 18 juin 2013
à 18h00 une conférence intitulée
"L'étude
d'une dualité onde-particule à échelle
macroscopique" par Yves Couder. Professeur
émérite à l'Université Paris-Diderot.
Cette conférence destinée au grand public aura lieu
à l'Université de Nice-Sophia Antipolis, Campus
Valrose, Amphithéâtre de Biologie (Arrêt tramway
: Valrose Université). Entrée libre.
Yves Couder. Professeur émérite à
l'Université Paris-Diderot, il poursuit ses recherches au
Laboratoire Matière et Systèmes Complexes. Tout au
long de sa carrière, Yves Couder a joué un rôle
majeur dans plusieurs domaines de la physique : turbulence,
instabilités, singularités, mécanique de la
morphogenèse végétale, écoulements
interfaciaux. Il a ainsi reçu plusieurs prix : Prix de l'IFP
(Académie des Sciences, 1993), Prix Gentner-Kastler (Deutche
Physikalische Gesellschaft et société
Française de Physique, 2006) et le Prix des 3 Physiciens
(École Normale Supérieure, 2006).
Résumé
:
Comment un même objet élémentaire
peut-il avoir à la fois des caractéristiques de
particule localisée et d'onde étendue? C'est la
question qui a fondé la physique quantique où tous
les comportements sont dominés par la dualité
onde-particule. Parfaitement caractérisée dans le
cadre de la mécanique quantique, cette dualité est
habituellement considérée comme sans
équivalent possible en physique classique.
Nous avons été amenés à
revisiter cette dernière question lorsque nous avons
trouvé qu'une gouttelette, rebondissant sur une surface
liquide vibrée, peut se coupler aux ondes de surface
qu’elle génère. Elle forme alors un
“marcheur” auto-propulsé associant une particule
à une onde. Dans ce système d'échelle
macroscopique se pose la question de la dynamique commune d'une
onde et d'une particule. Je discuterai les expériences
très variées que nous avons mené pour
démontrer l'existence d'une forme de dualité. On
verra que, de manière inattendue, on retrouve dans ce
système une forme de principe d'incertitude ainsi qu'une
forme de quantification des mouvements orbitaux.
On montrera que lors de ces expériences la structure
du champ d'onde contient une mémoire de la trajectoire
récente de la particule. C'est cet effet de «
mémoire de chemin » qui est responsable des
comportements observés. Lorsque la trajectoire individuelle
d'un marcheur est contrainte, on trouve qu'elle devient
spontanément désordonnée. C'est ce chaos qui
est à l'origine des comportements probabilistes et de
l'incertitude observée. Ce même effet de
mémoire génère aussi la discrétisation
des mouvements orbitaux.
Cette conférence est destinée au grand public, aux
esprits curieux !