Cette exposition s’inscrit dans un programme de recherche
ANR intitulé «Violence et contre-violence au Moyen
Orient» dirigé par François Burgat
(IFPO/IREMAM), et des photographies prises pendant un travail de
terrain mené au Pakistan de 2006 à 2009. Elle se
tiendra à la Maison méditerranéenne des
Sciences de l’Homme, 5 rue de l’Horloge,
Aix-en-provence, du 15 septembre au 15 octobre
2009. Une rencontre-débat
sur le thème «Soufisme politique et politique du
soufisme au Pakistan» par Alix Philippon aura lieu le lundi
21 septembre à 10 h, Salle Paul-Albert
Février, MMSH.
Résumé
Cette exposition s’inscrit dans un programme de recherche ANR
intitulé « Violence et contre-violence au Moyen Orient
» dirigé par François Burgat (IFPO/IREMAM).
Elle présente des photographies prises pendant un travail de
terrain mené au Pakistan de 2006 à 2009.
Le postulat central de ce travail est que la « question
soufie » projette un éclairage focal sur les
dynamiques politiques au Pakistan, Etat créé en 1947
au nom de l’islam pour rassembler les musulmans de
l’ex-Empire des Indes. Dans le combat autour de la place de
l’islam dans l’Etat et la société
pakistanaise, le soufisme, tradition mystique de l’islam, a
joué un rôle complexe et contradictoire.
Plusieurs thèmes distincts mais reliés ont donc
été documentés : le culte des saints, toujours
bien vivant au Pakistan ; la nationalisation des sanctuaires par un
Etat désireux de contrôler les institutions soufies et
de modérer l’influence de leurs leaders «
traditionnels »; l’instrumentalisation de la
référence soufie par les gouvernements successifs ;
mais aussi et surtout les acteurs soufis eux-mêmes, qui sont
souvent des politiciens influents qui bénéficient de
l’allégeance de leurs disciples jusque dans
l’arène électorale. Les confréries ont
également pu s’engager dans l’activisme en
revendiquant l’identité soufie comme registre de
mobilisation islamiste.
Ces dynamiques enchevêtrées ont ainsi pu
générer des phénomènes de violence
(symbolique et/ou armée) entre l’Etat et la
société tout autant qu’entre groupes sectaires
rivaux. Les identités religieuses se sont
radicalisées et avec elles, les modes d’action au sein
d’un espace politique saturé de conflits.