Cette conférence de Anne-Sarah Chiambretto (Groupement de
Recherche en Économie Quantitative d'Aix-Marseille), se
tiendra dans l’amphithéâtre de l’IUT de
l’Université de Provence, 19 bd St Jean Chrysostome,
Digne-les-Bains, le mercredi 24 mars 2010 à
18 h 30. Entrée libre.
"Les approches volontaires sont des dispositifs en vertu
desquels les agents pollueurs s'engagent volontairement à
améliorer leurs performances environnementales" (OCDE,
1999). Souvent présentés comme une alternative aux
approches juridiquement contraignantes, ces arrangements sont
devenus un dispositif central de la protection environnementale
dans certains États qui les considèrent comme un mode
de régulation souple, décentralisé et leur
évitant les coûts d'une législation. Pourtant,
l'idée d'une firme maximisatrice de profit s'engageant
volontairement à réduire sa pollution (entreprise
coûteuse, au moins à court terme) rend suspicieux,
d'autant plus que ces approches se sont développées
spontanément sur le terrain sans analyse théorique
préalable. On peut donc légitimement poser la
question de l'efficacité véritable des
régulations reposant sur le volontarisme des acteurs :
permettent-elles d'atteindre l'objectif de dépollution
socialement souhaitable à moindre coût où
sont-elles des leurres servant à retarder la mise en place
d'une véritable régulation contraignante ? On
utilisera la théorie des jeux pour mieux comprendre
l'opposition entre approches volontaires et approches juridiquement
contraignantes en régulation environnementale. On verra
notamment sous quelles conditions, dans le cadre d'une
régulation d'industries polluantes d'échelle
sectorielle, les premières peuvent constituer une
alternative efficace aux secondes.