Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
En greffant des groupements chimiques sur les protéines qui structurent l'ADN, l'acétyltransférase orchestre la plasticité des neurones et prolonge la durée de vie de nos souvenirs. Ce résultat publié dans Journal of Neuroscience est le fruit d'une collaboration entre l'équipe d'Anne-Laurence Boutillier et de Jean-Christophe Cassel au Laboratoire de neurosciences cognitives et adaptatives (CNRS/Université de Strasbourg) et l'équipe de Tapas Kundu au Centre Jawaharlal Nehru de recherche scientifique avancée en Inde.
La ségrégation des chromosomes est une étape clé de la division cellulaire. Elle permet en effet d'obtenir deux cellules filles rigoureusement identiques, renfermant l'intégralité du matériel génétique de la cellule mère. Chez les bactéries, la ségrégation des chromosomes est loin d'être aléatoire. Elle se fait au contraire de manière ordonnée et orientée, grâce à l'intervention de plusieurs acteurs protéiques. Ce résultat a été publié dans PNAS par une équipe du Laboratoire de microbiologie et génétique moléculaires (CNRS/Université Paul Sabatier Toulouse 3).
Le voile vient d'être levé sur une étape de formation des fibres amyloïdes dans la peau par des chercheurs du laboratoire Compartimentation et dynamique cellulaires (CNRS/Institut Curie). Ces travaux publiés dans PNAS avec la collaboration d'autres chercheurs offrent une meilleure compréhension des mécanismes de protection de notre peau contre les rayons nocifs du soleil.
Comme l'Homme, de nombreux êtres vivants présentent une symétrie bilatérale, c'est-à-dire un avant, un arrière, mais aussi un côté droit et un côté gauche. Urbilateria serait l'ancêtre commun de ces organismes. Grâce à une étude phylogénomique poussée, Olivier Mirabeau et Jean-Stéphane Joly du laboratoire Neurobiologie et développement (CNRS) viennent de montrer qu'Urbilateria devait très certainement posséder un cerveau développé, doté de l'arsenal de neuropeptides et de récepteurs retrouvé chez ses descendants. Cette étude a été publiée dans la revue PNAS.
Les céphalées, ou maux de tête, constituent un problème majeur de santé publique. Les mécanismes neurobiologiques qui déclenchent l'apparition des douleurs associées aux céphalées primaires viennent d'être mis au jour par des chercheurs du CNRS, de l'Inserm et de l'Université Paris Descartes, en collaboration avec des chercheurs américains. Ces douleurs chroniques seraient liées à un dysfonctionnement des neurones de l'hypothalamus impliqués dans la régulation de l'axe du stress. Ces résultats ont été publiés dans Journal of Neuroscience.
Des chercheurs de l’Institut de sciences des matériaux de Mulhouse (CNRS/Université de Haute-Alsace) viennent de mettre au point un éco-procédé pour synthétiser des nanostructures d’oxyde de manganèse qui repose sur l’activation par la lumière visible (445 nm) d’une solution aqueuse de sels de manganèse en présence d’hydroxyde.
Des chercheurs du Laboratoire de spectrochimie infrarouge et Raman (CNRS/université Lille 1) ont réalisé une avancée importante dans le décryptage de la bioluminescence des lucioles en isolant pour la première fois les différentes formes moléculaires impliquées dans ce processus et en décrivant leur spectre d’absorption. Ces travaux sont parus en ligne dans la revue Chemical Science en mai 2013 et ouvrent le chemin à une compréhension complète de ce phénomène encore mal cerné, ainsi qu’au développement de nouvelles sondes pour l’imagerie biomédicale.
Les porphyrines, appelées également pigments de la vie, sont les macrocycles (molécules en forme d’anneau) les plus étudiés en science car ils constituent des plateformes de choix pour des études fondamentales mais aussi de très nombreuses applications. Un nouvel analogue azoté, le seul qui ne contienne pas d’unité pyrrole (une brique élémentaire des porphyrines), vient d’être synthétisé par une équipe du Centre interdisciplinaire de nanoscience de Marseille (CNRS/Aix-Marseille Université). Menés en collaboration avec des chercheurs du Laboratoire de chimie moléculaire (CNRS/Université de Strasbourg) et du laboratoire Chimie et interdisciplinarité : synthèse, analyse, modélisation (CNRS/Université de Nantes), ces travaux sont parus dans la revue Angew. Chem. Int. Ed. (hot article). Ils ouvrent d’importantes perspectives notamment dans le domaine de la photonique et de l’électronique organique.
Des chercheurs du laboratoire Nanomatériaux pour les systèmes sous sollicitations extrêmes (CNRS/Université de Strasbourg/Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis) viennent de mettre au point une nouvelle technique de synthèse de nanodiamants par détonation de charges explosives nanostructurées. Ils obtiennent ainsi des particules ayant des tailles comprises entre 1 et 3 nm, tailles requises pour leur utilisation dans des domaines comme la médecine, la cryprographie ou le durcissement des matériaux. Ce résultat fait l’objet d’un article dans la revue Nature Scientific Reports.
Des chercheurs du laboratoire Systématique, adaptation, évolution (CNRS/UPMC/MNHN/Université Antilles Guyane/IRD) ont réussi un double exploit : remonter vivant du fond des océans Alvinella Pompejana, le ver emblématique des sources hydrothermales, et établir en laboratoire les limites de sa résistance à la chaleur. Contredisant les précédentes mesures réalisées sur site, qui en faisaient l’animal le plus thermorésistant de la planète, ils montrent que le ver de Pompéi succombe au-delà de 50°C, la température limite fixée pour le règne animal.
La notion de territoire n’est pas seulement terrestre. Les oiseaux marins vivant en colonie ont, eux aussi, des zones de nourrissage bien identifiées. Une étude publiée dans Science, à laquelle a notamment participé David Grémillet, chercheur CNRS au Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS/Université Montpellier 1, 2 et 3/Montpellier SupAgro/EPHE/Cirad), montre que ces espaces "réservés" se maintiennent sans que les oiseaux ne manifestent de comportement territorial vis-à-vis des membres des colonies voisines.
Lancé en janvier 2013, le projet Karnak a pour ambition d'organiser et de rendre progressivement accessible l'ensemble de la documentation textuelle des temples de Karnak, en écritures hiéroglyphique, hiératique et démotique. Ce travail est fondé sur un dépouillement exhaustif des documents et inscriptions de Karnak collationnées sur l'original.
Des physiciens lyonnais ont agrandi à l’échelle macroscopique les fonctions d’onde d’états électroniques excités d’atomes de lithium et en ont obtenu des images directes. Il s’agit de la première réalisation expérimentale du "microscope de photoionisation" proposé il y a 30 ans. Ce travail est publié dans la revue Physical Review Letters.
L’édition 2013 récompense 175 lauréats : 55 lauréats "création-développement" et 120 lauréats "en émergence". 61 % des projets mettent en œuvre des résultats de la recherche publique. Dans ce beau palmarès, 3 start-up sont issues de laboratoires de physique : le laboratoire de physique statistique de l'ENS (CNRS/ENS/UPMC/UPD), le laboratoire de photonique et de nanostructures (CNRS) et le laboratoire d'optique appliquée (CNRS/Ecole polytechnique/ENSTA/Université Paris-Sud).
Une étude menée à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (CNRS/Université Paul Sabatier Toulouse 3) fournit la première confirmation expérimentale de la présence d’un vent plasmasphérique dans la magnétosphère terrestre. L’existence de ce vent, transportant continuellement du plasma froid de la plasmasphère vers la magnétosphère externe, avait été postulée à partir de calculs théoriques de stabilité du plasma depuis 1992. Cependant, sa détection échappait jusqu’à présent aux observations. Cette étude, basée sur l’analyse des mesures ioniques obtenues par l’expérience CIS à bord des satellites Cluster, a permis de confirmer sa présence et d’évaluer son rôle dans la perte de masse de la haute atmosphère ionisée. Elle a été publiée le 2 juillet dans Annales Geophysicae.
Des astronomes, notamment de l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie (CNRS/Université Paul Sabatier Toulouse 3) et du Laboratoire d'astrophysique de Marseille (CNRS/Aix Marseille Université), utilisant le Très Grand Télescope de l'ESO ont repéré une galaxie lointaine dévorant avec appétit le gaz environnant. Le gaz semble tomber en direction de la galaxie, créant un flux qui alimente la formation d'étoiles et entraîne la rotation de la galaxie. Il s'agit là de la meilleure preuve observationnelle de l'hypothèse selon laquelle les galaxies attirent puis absorbent la matière environnante afin de croître et de donner naissance à de nouvelles étoiles. Les résultats sont parus dans l'édition du 5 juillet 2013 de la revue Science.
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