Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Les virus influenza A sont responsables des épidémies de grippe saisonnière et occasionnellement de graves pandémies. Leur génome segmenté leur offre un avantage évolutif mais complique l'incorporation d'un jeu complet de segments dans les particules virales. Cette incorporation est régie par des interactions directes entre les ARNs viraux. L'absence de conservation des régions impliquées dans ces interactions limite néanmoins l'émergence de nouveaux virus. Ces résultats obtenus par des chercheurs du laboratoire Architecture et réactivité de l'ARN (CNRS) et du laboratoire Virologie et pathologie humaine (Université Claude Bernard Lyon 1) ont fait l'objet de deux publications dans la revue PNAS.
Confiné au sein d'une vacuole protectrice, l'agent de la toxoplasmose est capable de moduler la réponse immunitaire de son hôte. Une équipe du Laboratoire adaptation et pathogénie des micro-organismes (CNRS/Université Joseph Fourier) a identifié une nouvelle protéine secrétée par le parasite qui a la capacité unique d'activer de manière persistante la kinase MAPK p38, créant ainsi des conditions d'inflammation appropriées pour permettre au parasite d'effectuer son cycle infectieux sans mettre en péril la survie de son hôte. Ces travaux menés avec la collaboration du CEA, de l'EMBL et de l'Inserm ont été publiés dans la revue Journal of Experimental Medicine.
Une petite GTPase impliquée dans la régulation du trafic cellulaire a été capturée par cristallographie au moment de son activation à la membrane des cellules. Ce travail publié dans PLoS Biology par des chercheurs du Laboratoire d'enzymologie et biochimie structurales (CNRS) à Gif-sur-Yvette met au jour un nouveau schéma de régulation des petites GTPases par les membranes, élargissant ainsi le répertoire des mécanismes d'activation de cette vaste famille de protéines.
La création d'un nouveau modèle de souris transgénique a permis de montrer que la sortie du cortex cérébelleux est capable de contrôler en retour ses propres entrées, suggérant de nouvelles hypothèses sur l'organisation du traitement de l'information dans cette structure. Au-delà de ce résultat, ce modèle construit sur les bases de l'optogénétique facilitera les études qui visent à comprendre comment le cervelet contrôle la motricité. Ce travail publié dans PNAS a été réalisé par des chercheurs de l'Institut des neurosciences cellulaires et intégratives (CNRS), de l'Institut de biologie de l'Ecole normale supérieure (CNRS/Inserm/ENS Paris) et du Centre interdisciplinaire de recherche en biologie (CNRS/Inserm/Collège de France), en collaboration avec l'Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (CNRS/Inserm/Université de Strasbourg).
La recombinaison méiotique, qui assure fertilité et diversité génétique chez les eucaryotes, nécessite la présence de deux recombinases, DMC1 et RAD51. Tandis que la première catalyse le mécanisme de recombinaison, la seconde est inactive mais tient un rôle de supporter particulièrement important. Ces deux protéines sont très complémentaires et ne peuvent donc agir séparément. Ce travail a été publié dans PLoS Genetics par des chercheurs du laboratoire Génétique, reproduction et développement (CNRS/Inserm/Université Blaise Pascal/Université d'Auvergne).
En associant judicieusement un semi-conducteur à une monocouche électroactive parfaitement organisée, une équipe de l'Institut des sciences chimiques de Rennes (CNRS/Université Rennes 1/ENSCR/INSA Rennes), en collaboration avec l'Université de Wageningen (Pays-Bas), a mis au point un nouveau type de mémoires moléculaires activées par la lumière. Les performances atteintes laissent entrevoir de nouvelles perspectives dans le développement des mémoires DRAM (Dynamic Random Access Memory), composants électroniques essentiels équipant nos ordinateurs. Ces travaux sont publiés dans la revue Angewandte Chemie International Edition.
Les astrophysiciens pensaient que, malgré son abondance importante dans le milieu interstellaire, la molécule d’eau (H2O) avait peu d’influence sur l’évolution chimique de ces environnements, étant principalement un réservoir d’atome d’oxygène et d’hydrogène. Jusqu’à présent, les réactions bimoléculaires entre espèces neutres impliquant la molécule d’eau étaient considérées comme négligeables à basse température. Des chercheurs de l’Institut des sciences moléculaires (CNRS/Université Bordeaux1/IPB) viennent de montrer que la molécule d’eau réagit rapidement à basse température avec un autre composé important du milieu interstellaire, le radical methylidyne (CH). Ces résultats font l’objet d’une publication dans la revue Journal of Physical Chemistry Letters.
Des découvertes paléontologiques suggèrent une origine asiatique, et non africaine comme longtemps envisagé, des primates anthropoïdes (humains, grands singes et singes). La connaissance de l’histoire précoce des primates anthropoïdes en Asie est malheureusement très fragmentaire du fait de la rareté de ce groupe dans le registre fossile. Des chercheurs de l’Institut de paléoprimatologie, paléontologie humaine : évolution et paléoenvironnements (CNRS/Université de Poitiers) ont découvert en Thaïlande un nouveau primate anthropoïde daté entre 34 et 35 millions d’années. Ce primate témoigne d’une diversité importante et d’une grande variété d’écologies au sein des anthropoïdes asiatiques à cette époque. Ces résultats ont été publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B-Biological Sciences le 2 octobre 2013.
Cousin du myrte commun de Méditerranée, le myrte de Nivelle subsiste depuis un million d’années en plein cœur du Sahara. Grâce aux travaux de l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale (CNRS/Aix-Marseille Université/IRD/Université d’Avignon), on en sait plus aujourd’hui sur la façon dont cette plante a fait face à la succession d’épisodes climatiques humides puis arides qui ont marqué l’histoire de la région.
On sait que les premiers animaux domestiques ont été introduits en Europe par les populations d’agriculteurs néolithiques originaires du Proche-Orient, mais les conditions dans lesquelles les populations locales de chasseurs-cueilleurs mésolithiques ont eu accès à ces animaux sont encore débattues. Une étude internationale, conduite notamment par des chercheurs du CNRS et du Muséum national d’histoire naturelle, montre que des populations mésolithiques du nord de l’Allemagne ont consommé des cochons domestiques bien plus tôt qu’on ne l’avait imaginé...
Détecter une biomolécule individuelle parmi des millions d'autres molécules voisines s’est révélé techniquement impossible jusqu'à présent. Les chercheurs de l'Institut Fresnel (CNRS/Aix-Marseille Université/Ecole Centrale Marseille), de l’ICFO (Institut de Ciencies Fotoniques, Mediterranean Technology Park, Espagne) et de l’ICREA (Institucio Catalana de Recerca i Estudis Avançats, Espagne) ont conçu et fabriqué le dispositif optique le plus petit du monde. Appelé Antenna Box, il est capable de détecter des biomolécules individuelles à des concentrations semblables à celles trouvées dans le contexte de cellules vivantes.
Dans un monde où les microsystèmes prennent une place de plus en plus importante (smartphones, manettes de consoles de jeux…) certains domaines d’application restent néanmoins difficiles à explorer, du fait de l’absence de capteurs permettant de répondre parfaitement à la demande. En effet, les matériaux classiquement utilisés pour la réalisation de microsystèmes (silicium, nitrure de silicium) ne sont pas adaptés à la réalisation de capteurs devant fonctionner à haute température ou en environnement corrosif. Les chercheurs du GREMAN (CNRS/Université François Rabelais Tours) en collaboration avec ceux du CRHEA (CNRS) ont réussi à élaborer, pour la première fois, un empilement SiC/Si/SiC sur un substrat silicium, par la technique de dépôt chimique en phase vapeur à basse pression (LPCVD).
La mise au point de techniques inédites de microscopie optique a permis d’examiner le mouvement et le repliement des chromosomes à l’intérieur de cellules vivantes. Ce travail publié dans Genome Research et Journal of Cell Biology a dévoilé les propriétés biophysiques des chromosomes, expliquant ainsi leur principe d’organisation. Il a été réalisé par des biologistes et physiciens du Laboratoire de biologie moléculaire eucaryote (CNRS/Université Toulouse 3 Paul Sabatier), du Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes (CNRS) et du Laboratoire de physique théorique de la matière condensée (CNRS/UPMC), en collaboration avec l’Institut Pasteur et le Conseil indien de la recherche scientifique et industrielle. Cinq des équipes impliquées dans ce travail font partie du groupement de recherche Architecture et dynamique nucléaires (CNRS).
La convention de création du Collegium international SMYLE (SMart sYstems for a better LifE), fruit d’une collaboration scientifique entre la France et la Suisse, sera signée le 10 octobre 2013. Cette collaboration entre les acteurs de l’arc jurassien, au travers de l’Institut FEMTO-ST et de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, a déjà une longue tradition dans le domaine des microtechniques (photonique, microsystèmes, micro robotique, temps-fréquence, énergie).
On sait bien décrire les fréquences propres d’un phénomène ondulatoire qui se produit dans un milieu borné. En revanche, lorsque le milieu n’est pas borné, les choses sont plus difficiles. Une étude, à paraitre dans la revue Inventiones Mathematicae, vient d’effectuer une avancée dans ce domaine.
Bien des systèmes physiques se décrivent à l’aide d’équations aux dérivées partielles. Trouver les solutions de telles équations est en général difficile, au point que la question qualitative de la régularité de ces solutions pose déjà de nombreux problèmes. Une étude, réalisée au Laboratoire d’analyse et de mathématiques appliquées (CNRS/Université Paris-Est) en collaboration avec le Mathematics Department, University of Chicago, vient de démontrer des propriétés de continuité pour les solutions de certaines classes d’équations aux dérivées partielles.
Une collaboration de physiciens travaillant à l’Institut Laue-Langevin (Grenoble), au Laboratoire Kastler Brossel(CNRS/UPMC/ENS Paris), à l’Institut Lebedev (Moscou) et à l’Institut commun de recherches nucléaires (Dubna), a mis en évidence des nanoparticules volant au-dessus d’une surface. La découverte, faite en utilisant les neutrons ultra-froids produits à l’ILL, a des conséquences importantes en physique fondamentale ainsi que pour de nouvelles applications potentielles.
Un nouvel instrument appelé ArTéMiS a été installé avec succès sur APEX (Atacama Pathfinder Experiment). APEX est un télescope de 12 mètres de diamètre situé en altitude dans le désert d'Atacama qui fonctionne à des longueurs d'onde millimétriques et submillimétriques - entre la lumière infrarouge et les ondes radio dans le spectre électromagnétique - et qui constitue un outil précieux pour les astronomes afin de scruter l'Univers lointain. Le nouvel appareil vient de livrer une vue spectaculaire et très détaillée de la nébuleuse de la Patte de Chat.
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