Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Un nouveau mécanisme de régulation de l’expression des gènes vient d'être identifié. Il s’agit du tout premier exemple montrant au niveau moléculaire la levée de l’inhibition d’un promoteur par enlèvement spécifique d’une histone. Ces travaux publiés dans la revue Nature ont été réalisés par l’équipe d’Ali Hamiche à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (IGBMC, CNRS/Université de Strasbourg/Inserm) en collaboration avec les équipes de Christophe Romier (IGBMC), Stefan Dimitrov (Institut Albert Bonniot) et Tak Mak (University Health Network, Canada).
L’Université de Toulouse a reçu un financement du Brigham & Women’s Hospital, dans le cadre d’une subvention par le Grand Challenges-TB Vaccine Accelerator, une initiative de la Fondation Bill & Melinda Gates. Ce projet international regroupant deux équipes américaines, à Boston et Atlanta, et trois équipes européennes, à Salisbury (Royaume-Uni), Groningen (Pays-Bas) et à l’Institut de pharmacologie et de biologie structurale à Toulouse (CNRS/Université Toulouse 3 Paul Sabatier) utilise une piste très originale pour développer un nouveau vaccin antituberculeux et sera financé à hauteur de plus de 3 millions de dollars par la fondation.
Des chercheurs du Laboratoire d’innovation thérapeutique (CNRS/Université de Strasbourg) et du Laboratoire de biophotonique et pharmacologie (CNRS/Université de Strasbourg) viennent de mettre au point une méthode innovante utilisant la fluorescence pour visualiser et quantifier les récepteurs couplés aux protéines G à la surface des cellules, notamment le récepteur de l’ocytocine potentiellement impliqué dans les phénomènes d’attachement et les troubles liés à l’affect (autisme). Ces travaux sont parus dans la revue ChemBioChem.
En collaboration avec une équipe de la Nanyang Technological University (Singapour), des chercheurs de l’Institut des sciences chimiques de Rennes (CNRS/Université Rennes 1/ENSCR/INSA Rennes) viennent de mettre au point des jonctions moléculaires, éléments permettant le transport du courant à l’échelle de la molécule, photo et électro-modulables. Ces jonctions constituent ainsi les tout premiers nanodispositifs permettant de contrôler le passage du courant à l’aide de deux stimuli orthogonaux : une irradiation lumineuse et un courant électrochimique. Cette réalisation représente une avancée significative dans le domaine la nanoélectronique pour l’accès à des portes logiques moléculaires.
L’équipe de Patrick Couvreur à l’Institut Galien (CNRS/Université Paris-Sud) vient de montrer que le couplage de la doxorubicine, un anticancéreux largement utilisé en clinique, au squalène, un lipide naturel et biocompatible, permettait par auto-assemblage supramoléculaire, l’obtention de nanoparticules de forme allongée. Ces "nanospaghettis" ont montré une activité anticancéreuse spectaculaire sur deux modèles pré-cliniques (tumeur pulmonaire murine et tumeur pancréatique humaine greffées chez la souris). L’amélioration de l’activité anticancéreuse s’est accompagnée d’une très forte réduction de la toxicité, notamment cardiaque, du nanomédicament, comparativement au traitement conventionnel impliquant de la doxorubicine libre. Ces travaux sont parus dans la revue PNAS en janvier 2014.
Des chercheurs du CNRS et de l’Inserm, en collaboration avec une équipe de la Florida State University (USA) viennent de montrer que les complexes de polyélectrolyte compacts (nommés CoPECs), en solution aqueuse et en présence d'une forte concentration de sel, présentent des propriétés d'auto-adhésion et d'autoréparation étonnantes. Ces résultats sont publiés dans la revue Advanced Materials.
Villes et préservation de la biodiversité n’ont jamais fait bon ménage… Des chercheurs ont étudié les sols autour de la ville israélienne d’Acre (l’ancienne Saint-Jean-d’Acre des Croisés) et montrent que dès l’âge du Bronze, les écosystèmes ont été dégradés par l’Homme.
En étudiant les champignons du groupe Penicillium responsables de la fabrication de deux types de fromages – les bries et camemberts, d’une part, les bleus, d’autre part –, des chercheurs ont eu la surprise de découvrir qu’ils avaient en commun une séquence de 250 gènes absolument identique, placée à des endroits différents du génome. En clair : ce morceau d’ADN a fait l’objet d’un transfert horizontal de gènes entre individus. Un phénomène courant chez les bactéries, mais peu observé chez les eucaryotes (les plantes, animaux et champignons) qui transmettent majoritairement leur génome via la reproduction sexuée.
L'objectif du projet sms4science est de contribuer à l'étude de la communication par SMS et à l'étude du langage qu'elle véhicule. Pour y parvenir, des chercheurs de plusieurs pays s'associent afin d'entreprendre la constitution, pour un grand nombre de langues, de vastes corpus de SMS pour la recherche scientifique.
Des physiciens ont réalisé un système hybride associant un fil vibrant et un atome artificiel formé par une boîte quantique semi-conductrice. Le couplage entre ces deux systèmes, reposant sur des effets de contrainte mécanique, est une première étape vers la possibilité de transférer les propriétés quantiques de l’atome artificiel vers l’oscillateur mécanique. Ce travail, publié dans Nature Nanotechnology, est la première utilisation des contraintes comme mécanisme de couplage entre un système quantique unique et un oscillateur mécanique.
Une collaboration internationale impliquant plusieurs chercheurs de l'Observatoire astronomique de Strasbourg (CNRS/Université de Strasbourg) a mis au jour une surprenante relation entre le déplacement vertical des étoiles dans le voisinage du Soleil, dans la direction perpendiculaire au plan galactique, et leur âge. Ces travaux, qui permettront sans doute d’en savoir plus sur l’histoire de notre galaxie, sont parus le 20 janvier 2014 dans Astrophysical Journal Letters.
Une équipe internationale d’astronomes, dont des chercheurs de l’IPAG (CNRS/Université Joseph Fourier) et du CRAL (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1/ENS Lyon), a utilisé la sensibilité du Very Large Telescope (VLT) de l’ESO pour dresser la toute première carte de la répartition des nuages à la surface d’une naine brune, un objet trop peu massif pour briller comme une étoile, mais plus massif que Jupiter. A terme, la technique employée pourra être utilisée pour dresser la carte de la couverture nuageuse des exoplanètes les plus proches. Ces nouveaux résultats sont publiés dans l'édition du 30 janvier 2014 de la revue Nature.
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