Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Comprendre comment le cerveau traite et analyse l’information visuelle reste une question cruciale en neurosciences. L’équipe d’Alain Destexhe de l’Unité de neurosciences, information et complexité, en collaboration avec celle de Frédéric Chavane de l’Institut de neurosciences de la Timone, démontre l’existence d’ondes de propagation dans le cerveau du macaque conscient. Point final à la controverse scientifique sur la réalité de ces ondes, ces travaux sont parus dans Nature Communications. Ils mettent également en évidence que le signal électrique respecte les frontières fonctionnelles des aires cérébrales.
La fièvre Q, ou coxiellose, est probablement la zoonose la plus contagieuse qui soit puisqu'une seule bactérie suffit à infecter un homme. L'équipe de Matteo Bonazzi du Centre d'études d'agents pathogènes et biotechnologies pour la santé a mis au point et validé un protocole d'identification rapide des facteurs bactériens qui régulent les interactions hôte-pathogène. Les chercheurs ont appliqué leur méthode pour étudier Coxiella burnetii, pathogène responsable de la fièvre Q. Ce travail a été publié dans Plos Pathogens.
Des chercheurs de l’Institut de chimie radicalaire et de l’Institut des sciences du mouvement ont développé un hydrogel poreux à base d’un copolymère à blocs de type PLA-b-PHEMA dans le but de réduire la cicatrice gliale consécutive à une blessure de la moelle épinière et de promouvoir la repousse axonale. Ce biomatériau non-toxique, favorisant l’adhésion cellulaire et la croissance axonale, présente les qualités nécessaires pour être implanté au sein du système nerveux central. Ces travaux font l’objet d’une publication dans la revue Biomaterials.
Des chercheurs de l’Institut des sciences moléculaires viennent de synthétiser des nouvelles nanoparticules complètement organiques, ultrabrillantes, et présentant une émission fine dans le proche infrarouge. Ces nanoparticules photostables, dont la bio- et l’éco-compatibilité ont été avérées, représentent une alternative extrêmement prometteuse aux quantum dots, des nano-objets très populaires mais qui soulèvent précisément des questions de bio- et éco-compatibilité.
L’utilisation du graphène comme matériau photovoltaïque fait l’objet de nombreuses études. Une des difficultés est sa solubilisation dans des solvants organiques pour le rendre compatible avec les processus de fabrication de cellules photovoltaïques. Cet obstacle a été surmonté par des équipes du Laboratoire de chimie moléculaire et de laboratoires espagnols qui sont parvenues à greffer des entités fullerènes sur un oxyde de graphène. Ce matériau hybride, soluble dans divers solvants, produit des charges positives et négatives sous l’effet de la lumière, étape clé pour la production d’un photo-courant, ce qui en fait un prototype prometteur pour des dispositifs photovoltaïques.
Ce qui aurait pu surprendre il y a encore quelques années, vient aujourd’hui d’être démontré avec certitude : les bactéries du milieu naturel sont pourvues d’une large panoplie de gènes qui leur permet de résister aux antibiotiques. Pour la première fois, l’équipe de génomique microbienne environnementale du Laboratoire Ampère a révélé l’ampleur du phénomène, tant en termes de diversité que d’abondance de ces gènes dans les communautés bactériennes de milieux naturels extrêmement variés. Ces travaux ont été publiés dans Current Biology le 19 mai 2014.
Enregistrer le chant d’une baleine ou les cris d’un singe hurleur est indispensable pour comprendre leurs mœurs. Mais, depuis quelques années, les chercheurs ont pris du recul, s’intéressant non plus au comportement d’une seule espèce mais à l’empreinte sonore d’une communauté animale voire d’un écosystème. Un numéro spécial de la revue Ecological Informatics, coordonné par Jérôme Sueur, chercheur à l’Institut de systématique, évolution, biodiversité, Michael Towsey (Queensland University of Technology, Australie) et Stuart Parsons (University of Auckland, Nouvelle Zélande), vient d’ailleurs d’être consacré à ce nouveau champ de recherche.
Les plantes possèdent une protéine, baptisée PGR5, qui contrôle la photosynthèse et freine son activité en cas d’excès. Pour la première fois, une équipe européenne de chercheurs du laboratoire Biologie végétale et microbiologie environnementales, du laboratoire Physiologie membranaire et moléculaire du chloroplaste et de l’Institut de biologie physico-chimique, du Laboratoire de physiologie cellulaire végétale et de l’Université de Munster (Allemagne), ont mis en évidence le rôle de cette protéine chez une microalgue appelée Chlamydomonas reinhardtii. Les résultats de cette étude sont publiés dans la revue Plant Physiology de mai 2014.
La goélette Tara a repris la mer en mai 2014 pour une mission scientifique de plusieurs mois autour de la Méditerranée avec le protocole bioacoustique du projet SABIOD (Scaled Acoustic Biodiversity) de la Mission Interdisciplinaire MASTODONS. Ce protocole d’acquisition et de traitement de masse de données bioacoustiques consiste en des sessions quotidiennes d’enregistrement en infrason et ultrason, pour par exemple mieux connaître les cétacés présents dans cette région.
Des physiciens viennent de mettre en évidence expérimentalement et numériquement le rôle joué par la pente de la dispersion sur le phénomène de récurrence de Fermi-Pasta-Ulam dans une fibre optique. Ce paramètre induit de multiples disparitions et réapparition de ce phénomène de récurrence que l’on peut associer à des pertes réversibles ou irréversibles induites sur le système. Ce travail est publié dans la revue Physical Review X, et a fait l'objet d'un highlight dans Nature Photonics.
La densité atomique d’un nuage d’atomes froids s’organise spontanément en structures de tailles variables lorsqu’il est soumis à une rétroaction optique due au retour d’un faisceau laser l’ayant auparavant traversé. C'est la conclusion d'un travail de physiciens de l’Institut non linéaire de Nice publié dans la revue Nature Photonics.
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