Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
L’équipe de Pascale Gisquet-Verrier de l'Institut des neurosciences Paris-Saclay, en collaboration avec des chercheurs de Kent University (USA), démontre que la formation de nouveaux souvenirs ne requiert pas nécessairement la synthèse de nouvelles protéines et que les amnésies dues à l’application d’un agent pharmacologique ne correspondent pas à des pertes de mémoire, mais à des incapacités à retrouver le souvenir. Cette étude, parue dans la revue Journal of Neuroscience, réinterprète les données fondatrices des hypothèses solidement ancrées de consolidation et de reconsolidation de la mémoire et permet d’envisager de nouvelles pistes thérapeutiques.
L’équipe de Norbert B. Ghyselinck et Manuel Mark à l’Institut de génétique et biologie moléculaire et cellulaire d’Illkirch a découvert l’un des mécanismes par lesquels le métabolite actif de la vitamine A, l’acide rétinoïque (ATRA), contrôle l’expression de KIT, un récepteur membranaire indispensable à la différenciation des cellules germinales et dont l’expression est souvent dérégulée dans les cancers du testicule. Les chercheurs démontrent de plus que des cellules germinales dépourvues de récepteurs nucléaires de l’ATRA progressent normalement en méiose et se différencient en spermatozoïdes. Cette découverte inattendue implique que l’action de l’ATRA sur la méiose requiert une signalisation à courte distance en provenance des cellules somatiques. Cette étude est publiée dans la revue PLoS Genetics.
Des chercheurs de l’Institut de génétique et de développement de Rennes révèlent l’existence d’un mécanisme qui contrôle la position correcte du sillon de division cellulaire et joue un rôle essentiel dans la répartition du matériel génétique lors de cette division. Cette étude ouvre de nouvelles perspectives pour la compréhension des anomalies génétiques et de l’apparition de tumeurs liées à une ségrégation anormale des chromosomes. Elle est publiée dans la revue The Journal of Cell Biology.
Les équipes de Leila Reddy au Centre de recherche cerveau et cognition et de Pieter Roelfsema au Netherland Institute of Neuroscience à Amsterdam, éclairent les processus neuronaux encore mal compris sous-jacents à la formation de nouveaux souvenirs dans le cerveau humain. L’enregistrement de neurones individuels, lors d’une tâche d’apprentissage d’associations arbitraires d’images, montre que ces neurones répondent de manière sélective aux images associées avec les images préférées. Ces résultats révèlent que des représentations flexibles au niveau de neurones unitaires pourraient faciliter l'apprentissage de nouvelles associations entre des stimuli sur la base d’informations déjà apprises. Cette étude est publiée dans la revue Nature Communications.
Giovanni Stevanin, à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, et ses collaborateurs ont identifié une mutation récurrente dans un nouveau gène responsable d’ataxie cérébelleuse, une forme de trouble de l’équilibre et de la marche. Cette mutation code un canal calcique exprimé dans certains neurones du cervelet. De nombreux médicaments régulant l’activité des canaux calciques sont largement utilisés et cette découverte pourrait mener à des avancées thérapeutiques pour ces maladies rares. Cette étude est publiée dans la revue The American Journal of Human Genetics.
Les abeilles ont toujours attiré l’attention de l’Homme par la complexité de leur vie sociale et par les capacités remarquables d’apprentissage et de mémoire qui leur permettent de naviguer de façon efficace dans la nature, entre la ruche et les fleurs exploitées. L’équipe de Martin Giurfa et Jean-Marc Devaud au Centre de recherche sur la cognition animale, en collaboration avec des chercheurs du laboratoire Evolution, génome, comportement et écologie et de l’université Libre de Berlin, dévoilent pour la première fois les mécanismes cérébraux responsables de l’apprentissage de haut niveau chez les abeilles. L’analyse d’apprentissages complexes a révélé que des structures cérébrales, appelées corps pédonculés, sont nécessaires pour la résolution de taches de discrimination complexe, tout en n’étant pas requises pour des apprentissages simples. Cette étude est publiée dans la revue PNAS.
Des chercheurs de l’Institut de physique et chimie des matériaux de Strasbourg et de l’Institut de chimie et procédés pour l’énergie, l’environnement et la santé ont réussi à contrôler l’électromigration de particules d’oxyde de fer depuis l’intérieur d’un nanotube de carbone vers la surface de graphène (écriture), mais aussi leur retour à l’intérieur du nanotube (gommage). Ces travaux sont parus dans la revue Nature Communications.
Une équipe de l’Institut Lavoisier vient de synthétiser un nouveau solide poreux à base de composants biosourcés. Ses performances de stockage de chaleur sont comparables, voire supérieures, à celles des matériaux actuellement commercialisés pour ce type d’application. Contrairement aux matériaux actuels, ce nouveau matériau ne nécessite pas, lors de sa synthèse, de composés onéreux et issus du pétrole. Ces résultats font l’objet d’une publication dans la revue Advanced Materials.
Les perovskites se sont récemment imposées dans le paysage des cellules photovoltaïques. Forts de leurs travaux théoriques sur la conversion photovoltaïque de l’énergie solaire, des équipes du laboratoire Fonctions optiques pour les technologies de l'information et de l’Institut des sciences chimiques de Rennes prédisent aujourd’hui à ces matériaux un avenir dans le domaine de la spintronique. Ces résultats sont parus dans la revue ACS NANO.
Considérée encore comme une espèce vulnérable par l’IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature), les bisons d’Europe ont vu ces dernières décennies leur nombre s’accroître. Comme d’autres mammifères, les bisons d’Europe forment des sociétés de fission-fusion, caractérisées par des associations instables entre les individus. En effet, les bisons n’ont pas de leader mais lorsqu’ils se déplacent, tous vont dans la même direction. Comment se coordonnent-ils ? Une équipe de scientifiques de l’Institut pluridisciplinaire Hubert CURIEN ont mis en évidence que les femelles initiaient davantage le mouvement et que la direction choisie était votée à la majorité. Ces résultats ont été publiés dans la revue Animal Behaviour le 21 septembre 2015.
Pour supporter leur poids, les gros animaux terrestres tels que les éléphants ou les rhinocéros ont des os robustes. Mais il ne s’agit pas de la seule adaptation de leur squelette. Une étude récente, menée par des chercheurs du laboratoire Mécanismes adaptatifs et évolution et de l’Institut de systématique, évolution, biodiversité, vient de mettre en évidence que les os de ces graviporteurs terrestres renfermaient une structure interne caractéristique. Un nouveau lien entre morphologie osseuse et mode de vie qui pourrait bien aider à préciser les habitudes des gros animaux préhistoriques. Ces résultats ont été publiés le 8 septembre 2015 dans la revue Biological Journal of the Linnean Society.
L’histoire évolutive des éléphants (leur phylogénie, leur paléobiologie) est bien connue. Pourtant les connaissances sur l’évolution de leur cerveau sont encore lacunaires. En effet, le simple volume de la boîte crânienne des éléphants préhistoriques ne permet pas d’estimer la taille réelle de leur cerveau. Julien Benoit, paléontologue à l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier, a donc mis au point une nouvelle méthode pour évaluer de façon efficace la taille du cerveau des pachydermes fossiles. Publié le 11 septembre 2015 dans la revue Journal of Vertebrate Paleontology, le résultat de cette étude est sans appel : les chiffres doivent être revus à la hausse.
Le laboratoire InVisu vient de mettre en ligne Cairo Gazetteer, un référentiel sur les monuments historiques du Caire qui permet d’identifier, de décrire et de localiser les 600 édifices classés de la ville. Ce référentiel propose une solution innovante pour le traitement des multiples variantes issues de la translittération des toponymes arabes. Il répond aux besoins d’une large communauté scientifique transdisciplinaire, en offrant aux historiens, historiens de l’art, architectes, restaurateurs, conservateurs, bibliothécaires et iconographes, un outil pour l’identification, l’indexation et la valorisation de fonds iconographiques et textuels relatifs aux monuments du Caire.
Jean-Yves Marion devient membre senior de l’Institut universitaire de France. Spécialiste de la sécurité informatique, il s’intéresse à ce qui peut distinguer un code malveillant d’un logiciel lambda, pour définir leur essence même et ainsi mieux les détecter.
Les recherches en robotique s’intéressent de plus en plus aux interactions homme/robot, en particulier dans le cadre de visite de musées. Deux expérimentations ont eu lieu ou sont encore en cours, l’une au Quai Branly avec le robot Berenson qui a échangé avec les visiteurs pour développer son propre sens esthétique, l’autre au Musée d’art moderne du Luxembourg jusqu’en janvier, où le robot Guido guide les personnes à travers les salles d’une exposition.
Yann Ponty, chargé de recherche CNRS, bioinformaticien spécialisé dans les ARN, est parti pendant deux ans en mobilité à l’unité mixte internationale de mathématiques PIMS. De retour en France au sein du Laboratoire d’informatique de l’École polytechnique, son laboratoire d’origine, il fait le point sur cette expérience et ce qu’elle lui a apporté.
Pauline Butaud, doctorante à l'Institut FEMTO-ST à Besançon, et Julie Lafaurie-Janvore, post-doctorante au Laboratoire d'hydrodynamique à Palaiseau, figurent parmi les 20 lauréates 2015 du programme "L'Oréal-Unesco Pour les Femmes et la Science". Ces deux jeunes scientifiques sont récompensées pour leurs travaux de recherche et leur action de vulgarisation.
Des chercheurs ont étudié, chez des souris, le devenir à long terme de nanoparticules métalliques utilisées en imagerie et en cancérologie. L’évolution des propriétés de ces particules constituées d’un cœur d’or et d’une coquille d’oxyde de fer, puis leur élimination, ont été suivies jusqu’à un an après l’injection. Ces travaux, publiés dans ACS Nano, révèlent des différences dans l’élimination des constituants d’une même nanostructure et l’influence des molécules qui entourent les nanostructures sur leur distribution et leur élimination. Ils éclairent ainsi d’un jour nouveau le devenir des nanoparticules et de leurs produits de dégradation dans l’organisme.
Le MOOC (cours en ligne) "Des particules aux étoiles", organisé par l'école doctorale PHENIICS de l'Université Paris-Saclay sera disponible sur la plateforme France université numérique (FUN) début novembre. Plus de 2 300 personnes se sont déjà inscrites !
Le détecteur américain d’ondes gravitationnelles Ligo (Laser Interferometer Gravitational Wave Observatory) a démarré le 18 septembre une nouvelle campagne de prise de données (run O1). Après une refonte totale, la sensibilité de Ligo surpasse celle de la première génération de détecteurs. Un accord entre Ligo et l'expérience européenne Virgo prévoit l'échange et l'analyse conjointe des données.
Du 14 octobre au 29 novembre, rendez-vous avec les astrophysiciens de la mission européenne Planck pour participer à des exposés expérimentaux et interactifs sur l'espace Un chercheur, une manip, à l'entrée du Palais de la découverte à Paris.
Le Japonais Takaaki Kajita et le Canadien Arthur B. McDonald se sont vus décerner, le 6 octobre dernier, le prix Nobel de physique pour la découverte des oscillations de neutrinos. C'est la quatrième fois que le comité Nobel récompense des recherches sur le neutrino, cette particule élémentaire presque insaisissable qui mobilise les efforts de plusieurs équipes de recherche dans le monde. La France joue un rôle majeur dans ce domaine et participe à plusieurs collaborations internationales. Dans les laboratoires du CNRS et du CEA, environ 200 chercheurs et ingénieurs travaillent sur ce sujet.
Les glaciers alpins sont des acteurs majeurs du relief et de la morphologie des chaînes de montagne. Pour la première fois, une équipe internationale impliquant l’Institut de minéralogie, de physique des matériaux et de cosmochimie et des chercheurs suisses, américains et néo-zélandais a pu quantifier la loi d’érosion d’un glacier de type alpin en Nouvelle-Zélande. Ces travaux publiés dans la revue Science du 9 octobre 2015 prédisent un impact important des variations climatiques sur l’érosion glaciaire.
Coralie Neiner, du Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique, et Patricia Lampens (Observatoire royal de Belgique) ont découvert la toute première étoile delta Scuti magnétique, grâce à des observations spectropolarimétriques effectuées au télescope CFHT à Hawaii. Les étoiles delta Scuti sont des étoiles pulsantes dont certaines montrent des signatures attribuées à un deuxième type de pulsations. La découverte révèle qu'il s'agit en fait de la signature d'un champ magnétique. Ceci a des répercussions importantes sur la compréhension de l’intérieur de ces étoiles.
En analysant des images acquises par le VLT (Very Large Telescope) de l'ESO ainsi que le télescope spatial Hubble NASA/ESA, les astronomes ont découvert l'existence, au sein d'un disque de poussière situé autour d'une étoile proche, de structures inconnues jusqu'alors. Semblables à des ondes animées d'un mouvement rapide, ces structures figurent dans le disque de l'étoile AU Microscopii. Elles ne ressemblent en rien à ce qui a pu être observé ou envisagé jusqu'à présent. L'origine ainsi que la nature de ces structures offrent donc aux astronomes un tout nouveau champ d'investigations. Les résultats de leurs observations font l'objet d'une publication au sein de l'édition du 8 octobre 2015 de la revue Nature.
Lors d’une cérémonie à l’Institut de mathématiques de l’université d’Oxford, le 22 septembre 2015, l’ESO a signé un contrat avec un consortium d’instituts européens pour la conception et la construction de l’instrument HARMONI (High Angular Resolution Monolithic Optical and Near-infrared Integral field spectrograph) pour l’E-ELT (European Extremely Large Telescope).
Plusieurs équipes de chercheurs français impliqués dans l’analyse des observations effectuées par les instruments embarqués à bord de la sonde Rosetta (ESA) nous révèlent l’absence de lien pour certains éléments chimiques entre notre Terre et les atmosphères cométaires. Dans le même temps, des chercheurs de l’Observatoire de la Côte d’Azur ont montré que l’activité précoce de la comète est due aux fortes variations de température engendrées par les processus d’ombrage de la surface topographique. Ces travaux sont parus dans les revues Science et The Astrophysical Journal Letters.
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