Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
En coordination avec 17 autres centres de recherche au sein d’un consortium international, l’infrastructure nationale pour la phénogénomique de la souris PHENOMIN, implantée à l’Institut clinique de la souris avec le soutien de l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire, révèle l’importance au cours du développement de l’embryon de près de 25% des gènes de la souris. Ces résultats sont publiés dans la revue Nature.
Chez l’homme, la testostérone joue un rôle fondamental dans le fonctionnement sexuel, ainsi que dans le développement et le maintien de la masculinisation. Une théorie commune proposée chez l’animal est que la testostérone est associée à l’agression et au comportement antisocial. Les preuves de cette théorie restent cependant faibles et indirectes chez l’homme. Jean-Claude Dreher, à l’Institut des sciences cognitives, et Marc Jeannerod, en collaboration avec une équipe américaine, démontre un rôle causal de la testostérone pour augmenter ou maintenir son statut social. Ces travaux sont publiés dans la revue PNAS.
L’hippocampe est une région du système nerveux central impliquée dans la mémoire. Lors du sommeil ou de la veille calme, les neurones hippocampiques activés pendant une phase d’exploration se synchronisent pour permettre l’encodage et la consolidation de la mémoire. Une équipe de l’Institut de neurobiologie de la Méditerranée visualise en imagerie les assemblées neuronales activées lors de ces synchronisations et constituant les briques élémentaires à partir desquelles l’expérience se construit. Cette étude est publiée dans la revue Science.
Une collaboration internationale menée par l’équipe de Denis Chrétien à l'Institut de génétique et développement de Rennes, établit, pour la première fois, la structure en trois dimensions et à l’échelle nanométrique de la coiffe stabilisatrice des microtubules en utilisant la protéine EB1 couplée à des nanoparticules d'or et la cryo-tomographie électronique.Ce travail est publié dans la revue Nature Cell Biology.
Pour orienter leur croissance les plantes envoient certaines protéines sur une seule face de la cellule sans cibler les autres faces. Une équipe du laboratoire de Biogenèse membranaire révèle que les cellules exploitent la composition singulière en lipides d’un compartiment intracellulaire, constituant une véritable « gare de triage », pour diriger de manière ciblée certaines protéines vers un domaine de la surface cellulaire. Cette étude est publiée dans la revue Nature Communications.
Les nanofils supramoléculaires sont des composants que l’on retrouve dans de nombreux dispositifs optoélectroniques qui convertissent l’énergie lumineuse en courant. Cependant, la fabrication de dispositifs à base de nanofils reste encore difficile. Des chercheurs du Laboratoire de nanochimie et du Laboratoire des nanostructures de l’Institut de science et d’ingénierie supramoléculaires, en collaboration avec l’Université de Nova Gorica (Slovénie), ont mis au point un nouveau processus de fabrication simple à mettre en œuvre. Ils sont ainsi parvenus à intégrer des nanofils supramoléculaires dans un réseau présentant des (nano)électrodes. Ils ont obtenu une conversion photovoltaïque de haute efficacité, ouvrant ainsi la voie à la réalisation de dispositifs optoélectroniques basés sur des nanostructures organiques. Ces travaux sont parus dans la revue Nature Nanotechnology.
Des chercheurs de l’Institut parisien de chimie moléculaire ont utilisé pour la première fois des ligands organométalliques chiraux comme entités structurantes pour contrôler l'assemblage de molécules luminescentes à base de platine. Ils ont montré que ces luminophores présentaient une forte luminescence due à l’arrangement chiral imposé par ces ligands. Ce travail est publié dans la revue Chemistry.
La plupart des médicaments mais également les arômes et les parfums possèdent des propriétés chirales, ce qui signifie que les molécules qui les composent se présentent sous deux formes – deux énantiomères - dont les effets sont parfois opposés, alors qu’une seule est utile en termes d’applications. Aujourd’hui, la synthèse de ces composés conduit le plus souvent à un mélange 50/50 des deux énantiomères. Il existe donc un fort intérêt académique et industriel pour développer de nouvelles stratégies menant à la synthèse d’un seul énantiomère. Les chercheurs de l’Institut des sciences moléculaires, une équipe de l’Université de Kasetsart à Bangkok et le Vidyasirimedhi Institute of Science and Technology à Rayong en Thaïlande ont mis au point une alternative. Dans une publication de la revue Nature Communications, ils proposent de recourir à un « moulage » moléculaire dans des métaux poreux pour favoriser la synthèse d’un des deux énantiomères.
Le développement des préférences sexuelles chez l’homme est un processus complexe, qui dépend à la fois de facteurs génétiques et environnementaux, mais aussi de l’expérience individuelle. Menée en collaboration avec des chercheurs européens et coordonnée par Gwenaël Kaminski, enseignant-chercheur en psychologie cognitive et membre du laboratoire Cognition, langues, langage, ergonomie (CNRS / Université Toulouse Jean Jaurès), une étude parue dans la revue Scientific Reports apporte un nouveau regard sur la variabilité individuelle dans les préférences faciales.
Chercheur CNRS et directeur d’études EHESS au sein de l’Equipe de recherches sur l'histoire du monde rural du Centre de recherches historiques, Gérard Béaur a reçu le 5 octobre dernier la prestigieuse médaille d’Or de l’Académie d’agriculture de France.Cette distinction vient récompenser son « importante action en faveur de la recherche historique sur les sociétés rurales et son rôle pour créer un réseau de recherche international à partir de l’obtention d’un programme européen COST qui a lui-même abouti à la création d’une association d’histoire rurale européenne : l’EURHO (European Rural History Organisation) ».
Des bagnes aux "Tontons flingueurs", des faux-monnayeurs au Moyen Âge aux rebelles face à la justice, du code civil à l’ordonnance du 2 février 1945 relative à la justice des mineurs, de la criminologie à la peine de mort… Criminocorpus est devenu en dix ans une plateforme de référence du web scientifique en mettant articles et ressources documentaires à la disposition des étudiants, des enseignants, des chercheurs, des praticiens et des journalistes.
Jean-Christophe Pesquet est nommé membre senior de l’Institut universitaire de France au 1er octobre 2016. Expert de l’optimisation, ses travaux visent à structurer la discipline en consolidant son socle théorique, pour mieux répondre aux enjeux du Big Data dans divers domaines d’applications liés au traitement d’informations.
La centrale solaire thermique MicroSol-R (« Microcentrale solaire pour la recherche ») a été inaugurée le 27 septembre 2016 à Odeillo, dans les Pyrénées-Orientales. Construite dans le cadre de l’Equipex Socrate et utilisée par le Labex Solstice, tous deux pilotés par le laboratoire Promes, elle a pour but d’optimiser la production combinée d’électricité, de chaleur, de froid et d’eau potable à partir de l’énergie solaire.
Si la formation des embryons évoque la biologie et la génétique, la recherche montre de plus en plus que la physique y joue un rôle important. Une équipe du laboratoire Matière et systèmes complexes a ainsi prouvé que les amniotes se développent en cylindres successifs, emboités comme des poupées russes, puis a décrit l’action des forces physiques sur l’embryon. Ces résultats ont été publiés dans Physical Review E.
Si la recherche sur la capture et le refroidissement des atomes explose depuis une trentaine d’années, les molécules y restent réfractaires. Une équipe du laboratoire XLIM a cependant proposé une nouvelle méthode pour piéger et nanostructurer un gaz moléculaire. Celle-ci fonctionne grâce à la génération d’un laser Raman et une fibre creuse spéciale. Ces travaux ont été publiés dans Nature Communications.
En collaboration avec des chimistes, des physiciens viennent de montrer qu’une fois déposées sur une surface d’or, des molécules magnétiques bistables, c’est-à- dire capables de basculer d’un état non magnétique à un état magnétique, se regroupent en îlots et s’auto-organisent en une structure périodique. Ils ont également mis en évidence qu’une excitation lumineuse permet le changement d’état de ces molécules.
Comme tous les ans, la Fête de la science 2016 foisonne d'animations, d'expositions, de débats et d'initiatives scientifiques gratuites, inventives et ludiques, partout en France. Une occasion en or pour rencontrer les chercheurs, ingénieurs et techniciens de la "physique des deux infinis", poser des questions et découvrir des animations originales. Tour d’horizon des actions proposées par les laboratoires de l’IN2P3.
Cette année, la plus grande conférence internationale sur la physique des hautes énergies, Ichep, s'est déroulée du 3 au 10 août à Chicago. L'événement a rassemblé plus de 1 400 scientifiques et industriels du monde entier pour débattre des dernières avancées dans les domaines de la physique des particules, des astroparticules et des neutrinos. À noter au programme de cette 38ème édition : une nouvelle session dédiée au transfert de technologie, des sessions inédites sur la médiation scientifique et la diversité ainsi qu'une table-ronde ayant pour thème le devenir de la discipline en termes de nouvelles infrastructures et d'horizons de recherche.
L’Institut de physique nucléaire d’Orsay (IPNO, CNRS/Université Paris-Sud) et le Laboratoire de l’accélérateur linéaire (LAL, CNRS/Université Paris-Sud) fêtent cette année leur 60ème anniversaire. Pour la première fois, les deux laboratoires organiseront et fêteront ensemble cette commémoration. 60 ans après leur création, l’IPNO et le LAL sont toujours des laboratoires de pointe dans leurs domaines respectifs. Cet anniversaire sera jalonné d’événements qui permettront au plus grand nombre de partager les savoirs et les savoir-faire des deux laboratoires et d’avoir une vision de leurs perspectives pour les années à venir.
Installé à Lyon depuis 1986, le Centre de calcul de l'IN2P3 (CC-IN2P3) est une unité de service et de recherche classée parmi les grandes infrastructures françaises de recherche. Elle a pour vocation de fournir des moyens de calcul et de stockage de données aux chercheurs impliqués dans les expériences de physique des hautes énergies et d'astroparticules. Les données enregistrées peuvent soit provenir directement d'un détecteur, d'un satellite ou d'un télescope, soit provenir de simulations numériques de processus physiques. La confrontation entre données réelles et simulées permet de valider ou d'invalider les théories. L'ensemble de ces données doit pouvoir transiter entre différents sites de recherche et être stocké au CC-IN2P3 en vue de leur exploitation par les chercheurs, qu'ils soient basés dans un laboratoire français ou à l'étranger.
Grâce aux données satellitaires, une équipe internationale de chercheurs, dont deux chercheurs français du Centre d’études spatiales de la biosphère (CESBIO/OMP, CNRS / IPS / IRD / CNES) et du Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales (LEGOS/OMP, UPS / CNRS / CNES / IRD), ont pu anticiper l’effondrement d’un glacier du Tibet.
La convection profonde associée aux orages tropicaux peut conduire à injecter dans la basse stratosphère de la vapeur d’eau, des aérosols et des polluants qui se trouvaient auparavant dans les basses couches de l’atmosphère. Mais les mécanismes détaillés de ce processus restent mal connus. Une équipe du Laboratoire d’aérologie (LA/OMP, CNRS / UPS) a effectué une analyse individuelle des ascendances de l’orage Hector the Convector à l’aide d’une simulation numérique à très haute résolution, réalisée avec le code de calcul communautaire Méso-NH. Cette étude a permis de comprendre les mécanismes de fonctionnement de cet archétype des orages tropicaux qui hydratent la stratosphère.
Ayant réalisé une modélisation, à l’échelle atomique, des dislocations dans une structure cristalline de type post-perovskite représentative de la structure de la couche D", la couche du manteau terrestre située à la frontière du noyau, trois chercheurs de l’Unité matériaux et transformations (UMET, USTL / ENSC Lille / CNRS / Inra) ont mis en évidence une grande mobilité de ces défauts. Ainsi, la couche D" apparaît comme facile à déformer et pouvant être une source d’atténuation des ondes sismiques se propageant dans le manteau.
Dans un article qui vient d’être publié dans Astronomy and Astrophysics, une équipe internationale impliquant des chercheurs du Laboratoire d’astrophysique de Marseille étudient Malin 1, une galaxie proche connue seulement depuis les années 80 et exhibant un très grand disque de gaz et d’étoiles. Les observations de Malin 1, un parfait prototype des « galaxies géantes à faible brillance de surface », ont permis aux scientifiques de réaliser une découverte inattendue qui remet en cause une des hypothèses sur les processus de formation des galaxies de ce type.
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Comité éditorial : Christophe Cartier Dit Moulin, Jonathan Rangapanaiken (INC) ; Clément Blondel, Mounia Garouche (INEE) ; Jean-Michel Courty, Marie Signoret, Marine Charlet-Lambert (INP) ; Clotilde Fermanian, Pétronille Danchin (INSMI) ; Ana Poletto, Jennifer Grapin, Perrine Royole-Degieux (IN2P3) ; Jean-Antoine Lepesant, Corinne Brachet-Ducos, Marina da Silva Moreira (INSB) ; Armelle Leclerc (INSHS) ; Muriel Ilous, Chloé Rimailho (INSIS) ; Laure Guion (INS2I) ; Christiane Grappin, Dominique Armand, Géraldine Gondinet, Guillaume Duveau (INSU).