Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
La myriade de types neuronaux qui composent le cerveau des mammifères forme un réseau connecté bien précis. Comprendre comment ce réseau neuronal se forme et quels sont les processus moléculaires impliqués reste une des grandes questions ouvertes des neurosciences. Un travail mené par une chercheuse du CNRS et effectué à l’Université Rockefeller (USA) a permis le développement d’une stratégie visant à isoler les différents types de synapses du cerveau de souris et ainsi à décoder le cerveau. Ce premier exemple de purification d’un type particulier de synapse de mammifères et de l’identification de sa composition protéique est publié le 14 avril 2009 sur le site du journal PLoS Biology.
Des chercheurs viennent de montrer que les microsaccades oculaires, ces petits mouvements involontaires qui animent nos yeux pendant que nous fixons un objet, sont contrôlés par le colliculus supérieur, une structure cérébrale déjà identifiée pour diriger le regard vers les centres d’intérêt. Ces résultats sont publiés dans la revue Science le 13 février 2009.
L'évolution des mammifères est souvent étudiée à travers les caractéristiques dentaires car ce sont généralement les restes les mieux préservés dans les sites fossiles. Une équipe internationale composée notamment de chercheurs du laboratoire Biogéosciences Dijon (CNRS/Université de Dijon) vient de montrer que l'évolution du développement dentaire chez les campagnols pouvait avoir un lien avec les grands changements climatiques intervenus au Quaternaire, et donc avoir un impact sur la radiation rapide de ces rongeurs il y a deux millions d'années. Ces travaux sont publiés dans la revue Evolution.
Trois chercheurs du laboratoire d’Anthropologie Bio-Culturelle de Marseille (UMR6578 CNRS-Université de la Méditerranée-Etablissement français du sang/EFS) viennent de confirmer, par la modélisation génétique, l’hypothèse paléoanthropologique proposant l’existence de trois sous-groupes dans la population néandertalienne (un occidental, un méditerranéen et un oriental) et suggèrent même l’existence d’un quatrième sous-groupe en Asie occidentale.
Des physiciens viennent de montrer qu’il est possible de piloter la migration de particules en suspension dans une solution par l’intermédiaire de la concentration en sel. C’est le contraste de salinité entre le fluide porteur et un fluide externe qui provoque le mouvement des particules. Ce nouveau processus est particulièrement adapté aux nouvelles techniques d’ « analyse sur puce ». (...)
Focaliser la lumière en dessous de la limite de diffraction,qui est de l’ordre de 300 nm, est l’un des enjeux de l’optique moderne. Les applications vont de l’imagerie à très haute résolution à la gravure optique de motifs à l’échelle nanométrique. Des chercheurs de l’Institut Fresnel (UMR 6133 Cnrs-INST2I/Universités Aix-Marseille 1 et 3, Centrale Marseille) ont montré théoriquement qu’il était possible de réaliser des nanospots de lumière, de taille caractéristique inférieure à 100 nm, en n’importe quel point de la surface d’un substrat périodiquement nanostructuré.
Le robot anguille de l’Institut de recherche en Communications et Cybernétique de Nantes (IRCCyN- UMR 6597, CNRS-INST2I/Ecole Centrale/Ecole des Mines, Université Nantes) a été mis à l’eau avec succès. Dans le cadre du projet RAAMO (pour Robot Anguille Autonome en Milieux Opaques), supporté par l’ANR, il s’inscrit dans la continuité d’un projet CNRS-ROBEA ayant pour objectif de réaliser un robot sous-marin bio-inspiré de l’anguille, apte à nager en trois dimensions dans des milieux fortement contraints tels les tuyaux des centrales nucléaires…
Une balade au fil de l’eau dans un univers d’images
mouvantes
Du 29 mai au 7 juin
Lieu : Paris, la Seine ! Départ : Quai de la
Râpée
Christian Jacquemin, enseignant chercheur au LIMSI, y présentera une démonstration de "réalité augmentée mobile : une balade au fil de l'eau dans un univers d'images mouvantes". Imaginez… Vous voguez sur une péniche et tout autour de vous le paysage ne cesse de se transformer. Des images apparaissent qui déforment la réalité, la rendent mouvante et l’emplissent de formes et de couleurs… C’est cette expérience unique que vous allez pouvoir vivre. Réalité Augmentée Mobile est une installation vidéo embarquée sur une péniche avançant au fil de l’eau. A son bord, plusieurs vidéo projecteurs de forte puissance remplacent les lumières habituellement utilisées sur le navire pour éclairer les quais. Pendant le trajet, des images générées en temps réel sont projetées sur les rives, s'adaptant au relief de celles-ci. Le voyage devient une féerie d’images mêlant les espaces…
Après deux années d’observations du télescope Blast, les équipes de la collaboration Blast, dans laquelle est impliqué l’IN2P3/CNRS, ont pu étudier les galaxies remplies de poussières interstellaires qui cachent environ la moitié de la lumière cosmique. Ces résultats, qui ont fait l’objet d’une publication dans la revue Nature, fournissent de nouvelles contraintes cosmologiques sur l’abondance et la brillance des galaxies à sursaut de formation d’étoiles.
L’IN2P3 a inauguré cette année pour la France le concept international des "master classes" qui consiste à convier des lycéens à participer à des missions d’analyse en physique des particules dans l’antre même d’un laboratoire. Les laboratoires de Marseille (CPPM), d’Orsay (LAL), de Palaiseau (LLR) et de Paris (LPNHE) ont décidé de jouer le jeu en lien avec le Cern.
Lors d’une expérience réalisée au Ganil (CEA/DSM - CNRS/IN2P3), une équipe associant des chercheurs du Ganil et du Centre de Bruyères le Châtel (CEA/DAM/DIF) a mis en évidence l’existence de deux états d’équilibres privilégiés et de formes très différentes dans le noyau de soufre 43. Cet isotope radioactif compte un excédent de 11 neutrons par rapport à l’isotope stable du soufre le plus abondant. L’étude illustre la complexité des forces nucléaires et éclaire les chercheurs sur les mécanismes responsables de la déformation des noyaux atomiques. Ce résultat a été publié dans la revue Physical Review Letters ("Shell erosion and shape coexistence in 43S27", L. Gaudefroy et al., Phys. Rev. Lett. 102, 092501 (2009)) et a fait l’objet d’une communication dans la revue en ligne Nature news.
Depuis un peu plus d'une décennie, les observations de la cinématique des galaxies spirales montrent que les barres d'étoiles au centre des galaxies sont en rotation rapide. Ces mesures concernent presque exclusivement des galaxies spirales brillantes de type morphologique précoce(1) , telles que les galaxies lenticulaires (S0). De nouvelles observations réalisées par deux chercheurs, dont un appartenant au laboratoire « Galaxies, Etoiles, Physique, Instrumentation » (GEPI : INSU-CNRS, Observatoire de Paris)(2) , ont permis de mettre en évidence pour la première fois une barre stellaire de rotation lente dans un autre type de galaxie - une galaxie spirale de type tardif magellanique (Sm). La galaxie observée, UGC 628, a aussi la particularité d'être une galaxie à faible brillance de surface dont la masse totale est dominée entièrement par celle de la matière noire.
Une équipe d'astronomes franco-suisse-portugaise(1) vient de découvrir l’exoplanète de plus petite masse encore jamais mise en évidence autour d'une étoile. La dénommée Gl581e (4ème planète découverte dans ce système) a une masse seulement 2 fois supérieure à celle de la Terre. Elle orbite en 3,15 jours autour de son étoile: Gliese 581. Les observations de cette équipe révisent aussi légèrement l'orbite d'une autre planète du système, Gl581d (7 masses terrestres), la plaçant de manière plus évidente dans la zone habitable de son étoile. Cette observation démontre qu'il sera bientôt possible de détecter des planètes de la masse de la Terre.
Une équipe internationale comprenant des chercheurs appartenant à deux laboratoires associés à l’INSU-CNRS et à l’Observatoire de Paris(1) viennent de mettre en évidence l’influence du vent solaire sur les jeunes surfaces des astéroïdes. Le vent solaire en moins d’un million d’années vieillit leur surface leur donnant une apparence très âgée. Ils ont également montré que l’observation d’astéroïdes géocroiseurs ayant une surface jeune peut s’expliquer par un renouvellement des matériaux de surface dû aux forces de marée gravitationnelle lors de leur passage près de la Terre, compensant ainsi l’effet vieillissant du vent solaire. Ces résultats seront publiés dans la revue Nature le 23 avril 2009.
La première « explosion » de vie date du Cambrien (-542 à - 488 millions d'années), avec l'émergence des principaux embranchements animaux actuels qui vivaient essentiellement sur les fonds marins. Ce n'est que plus tard entre -489 à -443 millions d'années, à l'Ordovicien, que les océans se remplissent réellement de vie avec une multiplication exceptionnelle du nombre de familles et de genres d'organismes marins. La diversification rapide des groupes planctoniques a engendré le développement des organismes benthiques et des premiers grands prédateurs nageurs, comme les poissons et les céphalopodes. L'étude des raisons de cette "Grande Biodiversification Ordovicienne" a fait l'objet d'un programme international, l'International Geoscience Programme (IGCP) 503, Ordovician Palaeogeography and Palaeoclimate, auquel plusieurs équipes françaises ont participé. Une synthèse des résultats vient d'être publiée dans la revue GSA Today. Les causes de cette expansion de la vie marine à l'Ordovicien sont multiples, mais un facteur essentiel aurait été l'augmentation des surfaces de plateformes continentales et des hauts niveaux marins qui ont favorisé le développement du plancton et de l'ensemble des organismes marins.
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