Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Des chercheurs du laboratoire « Génomique et
physiologie moléculaire des maladies métaboliques
» (UMR 8090 CNRS/Université Lille2/Institut Pasteur
Lille) dirigé par Philippe Froguel, en collaboration avec
des équipes européennes et américaines dans le
cadre du consortium MAGIC, viennent de découvrir de nouveaux
gènes qui confèrent un risque accru de
l’augmentation de la glycémie et du diabète de
type 2, une maladie délétère et
fréquente qui touche plus de 220 millions de personnes dans
le monde dont 3 en France. Ces travaux font l’objet de deux
articles publiés sur le site de la revue Nature Genetics le
17 Janvier 2010.
Une espèce inédite de sauterelle est l’unique pollinisateur d’une orchidée rare endémique des Mascareignes, îles situées au large de Madagascar. C’est ce que vient de montrer une équipe de chercheurs de l’Université de la Réunion, du Royal Botanic Garden de Kew, du CNRS et de l’Université de Strasbourg dans une étude publiée sur le site de la revue Annals of Botany le 12 janvier 2010. Cette étude constitue l’unique cas documenté de pollinisation par un insecte appartenant à l’ordre des orthoptères.
L’équipe de Bernard de Massy à l’Institut de Génétique Humaine de Montpellier (CNRS UPR 1142) vient d’identifier une protéine qui détermine la localisation des échanges génétiques entre les chromosomes homologues au cours de la formation des gamètes. Ce travail qui ouvre de nouvelles perspectives sur l’analyse de la transmission de l’information héréditaire et l’évolution des génomes est publié sur le site de la revue Science le 31 Décembre 2009.
Depuis 20 ans, la communauté scientifique s’accordait sur le faible impact de la suie dans l’atmosphère. Associé à la pollution urbaine, ce polluant est en effet très vite inhibé par le milieu oxydant de l’atmosphère, limitant son impact. Une équipe internationale de chercheurs, pilotée par l’Institut de recherches sur la Catalyse et l’Environnement de Lyon (CNRS / Université de Lyon 1) vient de mettre en évidence une réactivité importante de la suie dans l’atmosphère, jusqu’alors inconnue, qui est amorcée par la lumière. Cette réactivité conduit à la production de précurseurs d’ozone (polluant majeur de l’air à basse altitude) et surtout permet le déplacement de ces polluants sur des longues distances. Les résultats sont parus dans la revue PNAS.
Le 9ème Prix de l’ingénieur-inventeur Chéreau-Lavet (1) a été décerné le 18 Janvier 2010, à Isabelle Rico-Lattes, directrice de recherche au CNRS, chimiste spécialiste de l’auto-organisation des molécules amphiphiles. Destiné aux ingénieurs et scientifiques ayant réalisé de grandes innovations, ce prix récompense la lauréate pour ses découvertes sur les formulations thérapeutiques « bioactives ». Le prix Chéreau-Lavet est attribué pour la première fois à une femme qui, avec plus de trente brevets à son actif, a su tout au long de sa carrière allier recherche fondamentale, innovation et valorisation industrielle.
Une nouvelle « navette moléculaire » a été conçue par les chercheurs du Laboratoire de Chimie Organo-Minérale de l’Institut de Chimie de Strasbourg (CNRS / Université de Strasbourg). Ces « navettes » sont de véritables machines à l’échelle moléculaire et pourraient avoir des applications dans de nombreux domaines tels que la biologie, la médecine ou même l’électronique. Les résultats de l’étude viennent de paraître dans le New Journal of Chemistry.
Le Centre d’Histoire Judiciaire (UMR 8025 CNRS –
Université Lille 2) vient de lancer le portail Fontes
Historiae Iuris, portail d’accès unifié aux
ressources numérisées en histoire du droit et de la
justice.
Les objectifs de ce portail sont triples :
- faciliter le travail du chercheur en lui évitant de
consulter l’ensemble des bibliothèques
numériques,
- fournir un accès à des inventaires et des bases de
données réalisé à partir
d’archives judiciaires,
- valoriser la recherche en histoire du droit et de la
justice.
Les chercheurs du laboratoire « De la maturation à la dégénerescence » (ERL3106-CNRS-INSIS/UMR INSERM U930/Université François Rabelais Tours) ont eu l’idée d’utiliser des microbulles gazeuses qui servent actuellement à l’imagerie médicale pour détecter une tumeur et en déterminer la nature par exemple, pour véhiculer des molécules médicamenteuses. Après injection, ces bulles de quelques microns circulent dans le sang du patient. Grâce à un système d’ultrasons, il est possible de les faire éclater au moment où elles entrent dans la zone que l’on veut traiter. On pourrait ainsi libérer des substances actives sur des cellules malades, en limitant le recours aux méthodes actuelles (chimiothérapie …)
En utilisant les outils de lithographie électronique et de gravure de leur centrale de technologie, les chercheurs de l'Institut d'Électronique Fondamentale (IEF-UMR 8622-CNRS-INSIS/UNIVERSITE PARIS-SUD 11) ont fait la démonstration de cavités à cristaux photoniques en silicium présentant des facteurs de qualité records à l'état de l'art, supérieurs à 2 millions. Ce résultat ouvre de nouvelles perspectives pour la réalisation de micro-guides à faibles pertes, de lasers ultra-compacts sans seuil ou reposant sur des processus présentant un très faible gain, comme la diffusion Raman, et des filtres en longueur d’onde (spectromètre sur « puce »).
De nombreux marqueurs et capteurs optiques sont maintenant fabriqués avec des nanoparticules métalliques d’or ou d’argent. Outre leur petite dimension, ces systèmes ont une propriété spécialement appréciable lorsque l’on veut concevoir des dispositifs pratiques. Toutefois, plus les particules sont petites, plus les électrons qui oscillent en leur sein sous l’effet de la lumière interagissent avec la surface : la sélectivité se détériore. Des physiciens du LASIM (Unité Mixte CNRS / Université Lyon 1), en collaboration avec une équipe de chimie de Vigo (Espagne), ont réussi à observer optiquement une à une des nanoparticules d’argent, à caractériser l’effet de la surface sur leur sélectivité et à déterminer la taille optimale : autour de 25 nanomètres.
Dans la course à la miniaturisation et au traitement de l’information quantique, les transistors moléculaires occupent une place de choix. Ils sont constitués d’une molécule unique, ce qui assure une très petite taille et donc aussi un comportement dans le domaine quantique. Hélas, cet avantage est aussi un inconvénient majeur : l’unique canal de conduction qu’offrent ces molécules au courant électrique est à l’origine d’une résistance électrique considérable et donc de pertes énergétiques prohibitives. Une solution proposée récemment pour pallier à ce problème est d’utiliser des électrodes supraconductrices : la molécule est assez petite pour que les propriétés de supraconduction la traverse sans qu’ils se dégradent. C’est cette idée que des physiciens de l’Institut Néel à Grenoble (CNRS, Université Joseph Fourier et Grenoble INP) ont réussi à mettre pour la première fois en pratique.
Des physiciens du CNRS-IN2P3 en collaboration avec des chercheurs bulgares et roumains ont mis en évidence de nouveaux états excités dans le noyau 212Po, totalement inédits dans la carte des noyaux. Les propriétés de ces états excités indiquent que le noyau 212Po possède une structure en cluster, "α+208Pb", sous-jacente très particulière. Cette découverte ainsi que le début de sa compréhension théorique font l’objet d’une publication en ligne le 25 janvier 2010 dans la revue Physical Review Letters.
Pour élucider le mystère de la présence de forstérite (minéraux silicatés riche en magnésium) dans une région froide des disques protoplanétaires, révélée en 2009 par le satellite Sptizer, des chercheurs de Lille * ont entrepris la synthèse de silicates dans des conditions analogues aux conditions astrophysiques. Il apparaît que dans ces conditions, ce n'est pas la température qui conditionne la nature des minéraux, mais la concentration en ions (Mg2+) aptes à migrer à l'intérieur de la structure silicatée rigide à l'échelle atomique. Une publication parue dans la revue The Astrophysical Journal.
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