Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Grâce à une sonde fluorescente sensible à la température, véritable thermomètre moléculaire, une collaboration internationale menée par des chercheurs du laboratoire de Neuroprotection du cerveau en développement, a mesuré pour la première fois la température à laquelle travaillent les mitochondries des cellules humaines. Cette température de l’ordre de 50 °C, suggère l’existence d’un gradient thermique important dans les cellules. Outre son incidence sur les mitochondries, la température pourrait influer de façon insoupçonnée sur nombre de processus cellulaires. Cette étude a été publiée le 25 janvier 2018 dans la revue PLOS Biology.
L'infection des neurones par certains virus peut perturber le fonctionnement cérébral et le comportement des animaux sans provoquer de dommages tissulaires. Comment ces virus induisent-ils un dysfonctionnement neuronal ? Pour répondre à cette question, des chercheurs du CNRS, de l'Inserm et de l'université de Toulouse ont utilisé des souris exprimant une protéine du Bornavirus, qui détourne l'activité d'une enzyme importante pour le bon fonctionnement neuronal, et ont montré qu'elles présentaient une anxiété chronique et des déficits de mémoire. Cette étude est publiée le 29 janvier 2018 dans la revue PNAS.
Le foie gras non alcoolique, appelé aussi stéatose hépatique, est une pathologie fréquemment associée à l’obésité, qui se caractérise par une surcharge lipidique du foie. Cette affection peut engendrer des complications hépatiques sévères. A ce jour, il n’existe pas de médicament dédié pour traiter cette maladie. Dans une étude publiée le 9 janvier 2018 dans la revue EBioMedicine, Marc Foretz et son équipe de l’Institut Cochin démontrent que le principal senseur métabolique de la cellule pourrait représenter une nouvelle cible thérapeutique pour le traitement de la stéatose hépatique.
Le système nerveux central (SNC) est le système le plus complexe du corps humain en terme d’architecture comme en terme fonctionnel. Il assure des fonctions aussi complexes que le mouvement et la pensée. Le SNC est composé uniquement de deux types cellulaires : les neurones et les cellules gliales. Les neurones assurent la transmission de l’influx nerveux alors que les cellules gliales sont nécessaires à la fonction des neurones et à leur développement. Cette étude publiée le 25 Janvier 2018 dans la revue Neuron (dont elle illustre la page de couverture) montre comment ces deux types cellulaires s’organisent au cours du développement afin de former un SNC fonctionnel.
Le cœur est le premier organe à se former et fonctionner pour assurer la distribution de l’oxygène et des nutriments à toutes les cellules de l’embryon. Dès les premières étapes de son développement, le cœur agit comme une pompe grâce aux cardiomyocytes, ces cellules musculaires spécialisées du cœur qui se contractent. La formation de ces cellules est essentielle pour la vie de l’embryon. Un travail collaboratif mené par des chercheurs de l’Institut de pharmacologie et de biologie structurale révèle une nouvelle étape clé dans la différenciation des cardiomyocytes. Ces travaux ont été publiés en ligne dans la revue Circulation Research le 26 Janvier 2018.
Des chercheurs de l'Institut des sciences moléculaires de Marseille, du Centre interdisciplinaire de nanoscience de Marseille et de la Fédération des sciences chimiques de Marseille ont produit des nanographènes stables en trois dimensions. Sous forme d'hélice, ces nouveaux matériaux chiraux offrent des propriétés supramoléculaires, photophysiques et structurales inédites. Ces travaux ont fait la une du Journal of the American Chemical Society.
Des scientifiques de l’Institut Charles Sadron et de l'Institut Max Planck de recherche sur les polymères (à Mayence en Allemagne) ont dévoilé les raisons pour lesquelles des polymères insolubles dans l'eau ou dans l'alcool peuvent néanmoins être solubilisés dans des mélanges eau-alcool. Publiés dans la revue Nature Communications, ces travaux ouvrent la voie vers des polymères intelligents.
Des équipes de recherche de l’Institut des sciences moléculaires d’Orsay, de l’Institut de chimie moléculaire et des matériaux d’Orsay et de l’Institut de biologie intégrative de la cellule ont observé la manière dont les charges électriques s’accumulent au sein d’un système moléculaire. Ces travaux publiés dans Angewandte Chemie International Edition représentent une contribution décisive à la photosynthèse artificielle, notamment pour la conversion de l’énergie solaire en fuel.
Une équipe de l’Institut de chimie des milieux et matériaux de Poitiers a participé à la découverte d’un iminosucre, candidat pharmacologique prometteur pour le traitement de la maladie neurodégénérative de Tay-Sachs. Ces travaux sont publiés à la une de la revue Organic & Biomolecular Chemistry.
Une équipe de l’Institut de chimie de Strasbourg a caractérisé la structure d’un domaine de la protéine précurseur de l’amyloïde impliqué dans la maladie d’Alzheimer. Ces travaux sont parus dans ACS Omega.
Une équipe du Laboratoire de chimie physique matière et rayonnement a mené des expériences pompe-sonde à très haute résolution en temps, en collaboration avec une équipe suédoise, italienne et croate. Ces expériences donnent des informations détaillées sur les processus photochimiques, à l’échelle de quelques dizaines de femtosecondes. Une meilleure compréhension qui aidera à mieux contrôler ce type de réactions, nombreuses en chimie naturelle comme artificielle. Ces travaux sont publiés dans Nature Communications.
La combinaison de l’histoire des sciences et de la biologie illustre comment la réconciliation entre les domaines de la biologie dérivés des travaux de Louis Pasteur et Charles Darwin ouvre des pistes prometteuses pour le contrôle des maladies infectieuses. De récents travaux en épidémiologie et en écologie des maladies montrent ainsi qu’il est urgent de passer d’une perspective visant seulement à éradiquer les pathologies infectieuses à une perspective visant à les contrôler durablement. Toute politique de santé publique induit une pression de sélection sur les parasites. Afin d’améliorer la gestion et l’utilisation des antibiotiques, il est essentiel de tenir compte de ces phénomènes de « coévolution » et des contextes écologiques pouvant favoriser l’augmentation de la résistance et de la virulence des maladies infectieuses.
La crise actuelle de biodiversité ne touche pas le grand public. Une récente étude a mesuré l’écart de traitement dans la presse de deux enjeux environnementaux majeurs : la perte de biodiversité et le changement climatique. La couverture médiatique du changement climatique est jusqu’à huit fois supérieure à celle de la perte de biodiversité, et ce, malgré une faible différence dans la production de littérature scientifique et le financement de la recherche.
Un Colloque retraçant les 50 ans du Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (CELLF) se déroulera les 9 et 10 février 2018 à la Maison de la recherche Sorbonne Université à Paris. Il donnera la parole à certains des acteurs et des témoins de son histoire, en revenant sur les ambitions de la recherche littéraire dans le cadre du CNRS à la fin des années 60, et la collaboration féconde entre le CNRS et l’université durant cinquante années d’évolution et de mutations décisives.
Quand on interroge Amina Doumane sur son domaine de recherche, on réalise vite que l’on va devoir la suivre dans une certaine gymnastique intellectuelle, façon mise en abyme à la Inception. Le but de sa thèse était de prouver qu’une preuve est bien une preuve. Mais évidemment pas n’importe quelle preuve… Cette post-doctorante au Laboratoire d’informatique du parallélisme, qui a mené sa thèse entre l’Institut de recherche en informatique fondamentale et le Laboratoire spécification et vérification vient d’obtenir à la fois le prix de thèse Gilles Kahn décerné par la SIF et le Prix La Recherche pour le domaine sciences de l’information, pour son article présenté au LICS2017.
Les formes 3D se multiplient, mais leur manipulation n’est pas nécessairement devenue plus aisée. En effet, comment comparer une silhouette d’homme en nuage de points, avec un autre représenté par un maillage de triangles ? Comment détecter leurs similitudes et différences, le tout avec une vitesse d’exécution acceptable pour l’utilisateur ? Maks Ovsjanikov, maître de conférences à l’École polytechnique et membre du Laboratoire d’informatique de l’École polytechnique, travaille sur cette problématique dans le cadre de son ERC Starting Grant Exprotea.
Grâce à un appareil d'IRM à très haut champ (7 tesla) installé sur le site hospitalier du CRMBM-CEMEREM, à Marseille, l’architecture 3D des muscles de la jambe a pu être caractérisée avec précision et reproductibilité. Les résultats, obtenus par une technique d'imagerie du tenseur de diffusion, sont publiés dans la revue Radiology.
Karine Beauchard, qui a obtenu le prix Michel Montpetit de l'Académie des sciences en 2017, est spécialiste de l'analyse et du contrôle des équations aux dérivées partielles. Dans un travail récent réalisé en collaboration avec Frédéric Marbach, elle introduit une nouvelle notion de contrôlabilité, reposant sur une double approche, géométrique et analytique, et permettant de dépasser certaines limites des approches antérieures. Leur travail ouvre de nouvelles perspectives dans un domaine important pour ses nombreuses applications, notamment dans le domaine industriel.
La manipulation d’un atome et d’une molécule à l’aide d’un microscope à effet tunnel a permis la construction d’un nano-objet dont les propriétés électroniques et mécaniques sont modulables en fonction de la position de l’atome dans la molécule. Ces résultats sont publiés dans la revue ACS Nano.
La collaboration internationale du spectromètre magnétique Alpha (AMS), installé sur la Station spatiale internationale (ISS) et à laquelle participent le LAPP et le LPSC, vient de publier de nouveaux résultats dans Physical Review Letter. Ces nouvelles données mettent en lumière la manière dont les rayons cosmiques secondaires se propagent dans la Galaxie.
En utilisant des modèles théoriques récents développés au Laboratoire de physique des plasmas (LPP) et les mesures in situ des sondes spatiales Cluster et Themis dans lesquelles le LPP est fortement impliqué, des scientifiques ont obtenu la première estimation du taux de dissipation d'énergie dans la magnétogaine, une région clé de l'environnement plasma près de la Terre. Les valeurs trouvées sont au moins cent fois supérieures à celles obtenues dans le vent solaire. Ces phénomènes de turbulence et de chauffage sont à l'œuvre dans des milieux astrophysiques (notamment la couronne solaire). Ces résultats ont été publiés dans la revue Physical Research Letters, le 29 janvier 2018.
Une équipe de l’Institut de physique du globe de Paris en collaboration avec des scientifiques de l’École polytechnique fédérale de Lausanne vient de modéliser l’effet géochimique de l’impact géant qui a heurté la Terre pour donner naissance à la Lune. Cet impacteur serait un objet relativement "petit", représentant au maximum 15% de la masse de la Terre. Leurs conclusions ont été publiées dans la revue Geophysical Research Letters, le 14 décembre 2017.
Une équipe de chercheurs du Laboratoire d'hydrologie et de géochimie de Strasbourg et du BRGM a pu expliquer, à l'aide d'une modélisation et de 30 ans de données hydrogéochimiques, l'origine des variations spatio-temporelles de la composition géochimique des eaux de sources du bassin versant du Strengbach. Ce travail très original a permis de décrypter la nature des processus d'altération actifs au sein du bassin versant ainsi que leurs sensibilités aux modifications environnementales. Il illustre également, s'il le fallait, l'importance des suivis environnementaux pluri-décennaux pour comprendre les mécanismes fins qui régissent la réponse des surfaces continentales aux forçages externes (climatiques, anthropiques…).
Une image multi-couleur extrêmement profonde du Télescope Canada-France-Hawaii (CFHT) apporte une nouvelle lumière sur la manière dont s'est formé ce célèbre groupe de 5 galaxies en cours de collision. Elle révèle des structures qui avaient jusqu'à présent échappé aux observateurs, en particulier la présence d'un halo rouge très étendu, constitué de vieilles étoiles, et centré sur une galaxie elliptique, NGC 7317, dont le rôle dans la dynamique de la collision avait été totalement ignoré dans les études précédentes. Ces résultats viennent d'être publiés dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society par une équipe de l'Observatoire astronomique de Strasbourg, du département d'astrophysique du CEA et de l'Observatoire de Lund (Suède).
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