Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Les maladies virales provoquent de graves dommages aux plantes cultivées, entraînant des pertes de récolte. Cependant, dans certains cas, les plantes malades peuvent se rétablir et poursuivre un développement normal. Paradoxalement, les feuilles saines contiennent des virus toujours actifs. Le rétablissement de la plante infectée ne peut donc s'expliquer que par l'atteinte d'un état de tolérance dans lequel plante et virus peuvent coexister sans causer de maladie. En utilisant Arabidopsis thaliana comme modèle, des chercheurs du CNRS et de l'université de Bâle ont identifié les gènes et les mécanismes impliqués dans ce phénomène de rétablissement. La compréhension de ce processus pourrait avoir des implications très importantes en agronomie. Cette étude est publiée le 1er mars 2018 dans la revue Nature Plants.
Les gènes codant pour les ARN ribosomiques (constituants des ribosomes qui assurent la traduction des protéines au sein de la cellule) sont tous hautement répétés dans le génome, ce qui permet la production en grande quantité de ces ARNr. Les chercheurs du laboratoire Génétique, reproduction et développement ont révélé une importante variation du nombre et de l'expression des gènes d'ARNr 5S entre différents écotypes de l'espèce Arabidopsis thaliana. Ce travail a été publié le 6 mars 2018 dans la revue Nucleic Acids Research.
Le cancer de l’ovaire a la plus grande prévalence parmi les cancers gynécologiques dans le monde avec 200 000 nouveaux cas et 150 000 décès par an. Le principal problème de cette pathologie est la détection tardive menant à la formation de métastases et à une chimiorésistance. Dans une étude publiée le 21 mars 2018 dans le journal Cell Research, les chercheurs de l’Institut de génétique humaine ont découvert un nouveau mécanisme de régulation de l’expression de la protéine Dicer, mécanisme impliqué dans la progression du cancer ovarien. Cette découverte pourrait permettre la mise en place d’une nouvelle piste thérapeutique ainsi que celle d’un marqueur pronostique.
L’adolescence est une période critique pour le cerveau en développement. Des neuroscientifiques de l’université de Bordeaux ont montré qu’une consommation illimitée de sucrose chez le rat pendant l’adolescence perturbe la plasticité cérébrale, la motivation et les comportements émotionnels à l’âge adulte. Les altérations observées sont corrigées par un traitement chronique avec un antidépresseur. Ces résultats posent la question des potentiels effets délétères de la surconsommation d’aliments ou de boissons sucrées sur la maturation cérébrale et la santé mentale à l’âge adulte.
Les ARN de transfert (ARNt) sont des adaptateurs entre l'ARN messager et les protéines. Des chercheurs de l'Institut de biologie intégrative de la cellule viennent de montrer que les modifications chimiques portées par les ARNt n'ont pas systématiquement pour fonction d'améliorer la fidélité de la traduction mais peuvent, au contraire, lui permettre d'être moins fidèle. Cette étude a été publiée le 5 mars 2018 dans la revue PNAS.
Le foie est un organe doué d'une fantastique capacité de régénération qui, cependant, n’est pas optimale chez certains patients. Quels sont donc les mécanismes à l’origine de cette régénération ? Les chercheurs de l’Institut Cochin montrent le rôle majeur de la kinase LKB1 (Liver kinase B1) dans ce processus et notamment le fait que LKB1 contrôle à la fois l’efficacité de prolifération hépatocytaire et l'intégrité génomique. Ces travaux ont été publiés le 21 février 2018 dans la revue Cell Reports.
Des chercheurs de l’Institut de chimie moléculaire et des matériaux d’Orsay ont réussi à remplacer l’utilisation d’agents toxiques dans la synthèse d’amines tertiaires éthylées présents dans certaines applications, au profit de l’éthanol et d’un catalyseur à base fer, tous deux biocompatibles. Ces travaux ont fait l’objet d’une publication dans Angewandte Chemie et d’un dépôt de brevet, avec de nombreuses applications envisagées en chimie médicale, dans le domaine phytosanitaire et les matériaux.
Des chercheurs du CEMHTI sont parvenus à cristalliser complètement un verre afin de synthétiser les premières céramiques transparentes présentant des propriétés de conductivité anionique. Ce travail, paru dans Journal of Materials Chemistry A, ouvre la voie à une production d’énergie moins polluante.
Des chercheurs de l’Institut Charles Sadron et du synchrotron Soleil ont mis au point un appareillage innovant qui leur a permis d’expliquer l’attraction à longue portée entre des surfaces macroscopiques hydrophobes. Ces travaux, publiés dans Physical Review Letters, ouvrent des possibilités d’étude dans de nombreux domaines de la physique (matériaux, revêtements, énergie…) et de la biologie (interactions spécifiques, transport de médicaments, cosmétiques…).
Batteries, cellules solaires, polymères, antioxydants… Les nitroxydes ont de nombreuses applications mais ces molécules sont instables en milieux acide, oxydant et réducteur. Des équipes de recherche de l’Institut de chimie radicalaire et de l’Institut des sciences des matériaux de Mulhouse ont proposé une stratégie efficace de protection des nitroxydes grâce à la lumière, publiée dans la revue Journal of the American Chemical Society.
Une équipe du CNRS et de l'EPHE a développé un système original pour quantifier les interactions sociales au sein de regroupements artificiels de requins citron. Publiée récemment dans Proceedings of the Royal Society B, cette étude montre que l'organisation du groupe est régie par le comportement individuel des requins, et non par leurs attributs morphologiques.
Des avancées méthodologiques liées à l'extraction de l'ADN fossile humain ont permis aux chercheurs de l'Institut Max Planck d'anthropologie évolutionniste de Leipzig, en Allemagne, de séquencer les génomes de cinq Néandertaliens datés entre 39 000 et 47 000 ans, représentant les derniers d’Eurasie. Cette étude réalisée en collaboration avec des chercheurs de différentes institutions internationales, dont le CNRS, a fourni les preuves d'un renouvellement probable de la population de Néandertaliens dans le Caucase ou en Europe vers la fin de leur histoire. Ces Néandertaliens tardifs sont tous plus étroitement apparentés aux Néandertaliens qui ont contribué à l'ADN des ancêtres des hommes modernes actuels qu’à un Néandertalien de l'Altaï précédemment séquencé.
Les fluctuations démographiques ont-elles changé le nombre et la sévérité des mutations génétiques portées par les populations humaines ? Dans un article publié dans Nature Ecology and Evolution, une équipe de chercheurs du CNRS et de l'Institut Pasteur a montré comment les événements démographiques associés aux modes de vie des chasseurs-cueilleurs et des agriculteurs d’Afrique Centrale ont influencé la façon dont opère la sélection naturelle.
Grâce au partenariat noué avec les Archives nationales, le Centre pour les humanités numériques et l'histoire de la justice vient de mettre en ligne la magistrale exposition "Présumées coupables. Du 14e au 20e siècle" réalisée par les Archives nationales. Restituer la voix des femmes à travers les pièces de procédure de la fin du Moyen Âge au 20e siècle, telle est l’ambition de cette exposition. Plus de 300 procès-verbaux d’interrogatoires, qui sont parfois les seules traces écrites de destinées fragiles, nous livrent les propos tenus par des femmes confrontées aux juges qui les questionnent.
L’impression vise une quatrième dimension. La science se penche en effet sur la conception d’objets programmés pour changer de forme avec le temps. Pasquale Ciarletta, chargé de recherche CNRS à l’Institut Jean le Rond d’Alembert, s’est attaqué à un verrou technologique majeur de ce domaine en proposant un modèle mathématique du plissement des solides mous. Ces travaux sont publiés dans Nature Communications.
Afin de miniaturiser les systèmes optiques, les chercheurs ont besoin d’un meilleur contrôle des flux lumineux à petite échelle. Une équipe de l’Institut Femto-ST a obtenu un couplage directionnel de la lumière, capable de diriger la propagation de plasmons de surface dans un guide d’onde nanométrique. Basés sur l’utilisation de l’interaction spin-orbite optique, ces travaux sont publiés dans la revue Nano Letters.
Des chercheurs de l'Institut Femto-ST et du Karlsruhe Institute of Technology en Allemagne, a conçu et fabriqué un matériau microstructuré en 3D dont le comportement mécanique est totalement inédit : sous l'action d'une contrainte uniaxiale, il subit un mouvement de torsion au lieu de seulement se comprimer. Ces résultats ont été publiés en couverture de la revue Science.
C’est reparti pour le Grand collisionneur de hadrons ! Le 30 mars à 12h17, des protons ont circulé pour la première fois en 2018 dans la grande boucle de 27 kilomètres. Le plus puissant accélérateur de particules du monde entame sa septième année de prise de données et sa quatrième à l’énergie de collision de 13 TeV.
L’expérience Stereo, à laquelle participent le LAPP et le LPSC, a présenté ses premiers résultats de physique lors des 53es Rencontres de Moriond. Une grande partie de l’espace des paramètres autorisé pour une oscillation vers un hypothétique 4e neutrino est maintenant exclu.
Une équipe interdisciplinaire de chercheurs de l’IAS, du CSNSM et de la ligne SMIS du synchrotron Soleil a procédé à la première étude systématique en laboratoire de la matière organique provenant de poussières interplanétaires exceptionnelles, les micrométéorites ultra-carbonées (Ultra-Carbonaceous Antarctic MicroMeteorites, UCAMMs). Les résultats indiquent que les processus physico-chimiques à l’origine de la formation de la matière organique des UCAMMs ont eu lieu dans un environnement froid et riche en azote, soumis à un rayonnement énergétique, indiquant que ces micrométéorites proviendraient de la surface de petits corps glacés des régions externes du système solaire.
Après près de 6 ans d’exploration du cratère Gale, le robot Curiosity de la NASA passe le cap des 2000 sols à la surface de Mars. Une telle longévité a permis à Curiosity de mettre en évidence que les conditions essentielles à l’émergence de la vie étaient réunies par le passé sur Mars. Les équipes du CNRS et des universités françaises, qui opèrent quotidiennement sur les instruments ChemCam et SAM en collaboration avec le CNES, ont apporté une contribution essentielle aux découvertes de Curiosity.
Pour la première fois, une équipe de l’Observatoire astronomique de Strasbourg a prédit l’instant auquel les galaxies qui nous entourent ont été illuminées par les toutes premières générations d’étoiles, dans l’Univers très jeune. Cette lumière a été créée au sein des premières galaxies, il y a plus de 13 milliards d’années. Cette illumination ne fut pas instantanée car la lumière a dû se frayer un chemin dans un cosmos alors opaque et froid, en arrachant les électrons de la quasi-totalité des atomes présents dans notre Univers et en le rendant ainsi totalement transparent.
Le premier objet interstellaire observé dans notre système solaire, nommé 'Oumuamua, donne aux scientifiques une nouvelle perspective sur le développement des systèmes planétaires. L'étude récente d'une équipe internationale dirigée par un chercheur du Laboratoire d’astrophysique de Bordeaux a calculé comment ce visiteur de l'extérieur s'intègre dans ce que nous savons sur la formation des planètes, des astéroïdes et des comètes. Les travaux ont été publiés le 26 février 2018 dans la revue Monthly Notices de la Royal Astronomical Society.
Une équipe internationale d’astronomes pilotée par un chercheur au Laboratoire d’astrophysique de Marseille dévoile pour la première fois une planète extrasolaire dont la structure serait très proche de celle de Mercure – le cas particulier toujours inexpliqué du système solaire. C’est en utilisant les données de la mission K2 du télescope spatial Kepler de la NASA et du télescope HARPS de l’Observatoire de La Silla de l’ESO au Chili que cette équipe a pu faire cette étonnante découverte dont les détails sont publiés dans la revue Nature Astronomy du 26 mars 2018.
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