Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Des chercheurs du Centre de Biologie du Développement (UMR5547 CNRS, Toulouse) viennent de démontrer le rôle d’une famille de huit protéines Zona Pellucida, qui collaborent pour le remodelage de la forme des cellules au cours du développement. Ces résultats inattendus, publiés dans Developmental Cell, ouvrent de nouvelles perspectives fondamentales et biomédicales, les protéines ZP étant impliquées dans plusieurs maladies génétiques et cancers.
Les chercheurs du Laboratoire d’Océanographie Microbiologique (UMR7621 CNRS, Banyuls-sur-Mer) ont développé un nouveau modèle biologique ; la microalgue Ostreococcus. L’étude de l’horloge interne de ce microorganisme constitue une étape clé dans la compréhension de la physiologie générale du phytoplancton et dans le développement de nombreuses applications en biotechnologie. Ces travaux ont été publiés le 30 novembre 2009 dans la revue The Plant Cell.
La vancomycine est l’antibiotique de choix dans le traitement des patients atteints d’endocardite. Pourtant, des chercheurs de l’Unité de Recherche sur les Maladies Infectieuses et Tropicales Emergentes (UMR6236 CNRS, Marseille) ont montré qu’elle pourrait engendrer une prise de poids conséquente et donc des risques cardiovasculaires significatifs. Ces résultats, publiés dans la revue PLoS ONE le 10 février 2010, sont déjà mis en oeuvre dans l’industrie agroalimentaire et soulèvent au passage le possible rôle des probiotiques de type Lactobacillus dans l’obésité associée à la vancomycine.
Manipuler de petites quantités de liquide n’est plus conditionné à l’utilisation d’éléments mécaniques miniaturisés. Une méthode pour manipuler des gouttes à l’aide de la lumière vient en effet d’être mise au point grâce à une collaboration entre chercheurs du département de chimie de l’Ecole Normale Supérieure de Paris (ENS/CNRS/Université Pierre et Marie Curie), de l’Institut de Physique de Rennes (CNRS / Université de Rennes 1) et de l’Université de Kyoto. Cette nouvelle méthode permet de manipuler des gouttes à grande vitesse le long de trajectoires complexes et variées. Ce travail est décrit dans la revue Angewandte Chemie de novembre 2009.
Imaginer et concevoir des nouvelles fonctionnalités micro-ondes ou optiques grâce à la technologie des métamatériaux est l’objectif de l’équipe CRIME (CRIstaux photoniques et MEta-matériaux) de l’Institut d’Electronique Fondamentale à Orsay (UMR 8622 CNRS-INSIS/Université Paris Sud 11) qui vient de démontrer expérimentalement la première cape d’invisibilité non magnétique en micro-onde, ouvrant la voie à des structures pour l’optique. Empêcher que la lumière ne se propage dans une région de l’espace sans changer sa propagation dans le reste de l’espace, tel est le principe d’une «cape d’invisibilité». En effet, tout objet entouré de cette cape sera invisible pour un observateur extérieur qui ne pourra détecter ni ombre ni reflet parasites.
On considère habituellement les nanotubes de carbone comme des nanofils aux propriétés électriques ou mécaniques particulières. C’est oublier que les nanotubes sont, comme leur nom l’indique, des tubes, à l’intérieur desquels il est possible d’insérer des molécules offrant à celles-ci un environnement totalement nouveau, quasi unidimensionnel. Des physiciens du CNRS de Montpellier, ainsi que leurs collegues de Berkeley, Umea, San Sebastian et Philadelphie ont réussi à encapsuler des molécules de C60 dans un nanotube de carbone monofeuillet et ont étudié la dynamique de ces molécules.
4 doctorantes, effectuant leur thèse dans nos laboratoires, ont reçu, fin 2009, l’une des 10 bourses « Pour les femmes et la science ». Ces bourses récompensent chaque année dix jeunes femmes ayant choisi de s’engager dans une carrière scientifique.
Le concours national des 17e Olympiades de physique de France, parrainées par Serge Haroche, médaille d'Or du CNRS 2009, s'est déroulé les 29 et 30 janvier 2010 au Palais de la Découverte. Parmi les lauréats des premiers prix, le lycée pilote innovant international de Jaunay-Clan (académie de Poitiers), qui a obtenu le "Prix de la Roue céleste" pour son projet "L’Univers des particules". Les élèves ont bénéficié du soutien des chercheurs de l’IN2P3/CNRS dans la réalisation d’expériences avec le cosmodétecteur, un détecteur de muons confectionné par le CPPM à Marseille, appelé aussi "roue cosmique".
Arrivé il y a un an au laboratoire Astroparticule et
Cosmologie (CNRS / Université Paris 7 Denis Diderot / CEA /
Observatoire de Paris) dans le cadre d’une bourse Blaise
Pascal, George Fitzgerald Smoot, qui a reçu le prix Nobel de
physique conjointement avec John C. Mather en 2006 pour sa
contribution à la découverte des anisotropies du fond
diffus cosmologique en 1992, rejoint aujourd’hui le
laboratoire en tant que professeur à
l’Université Paris-Diderot. Son projet : mettre en
place à Paris un Centre de cosmologie afin de renforcer la
cohésion des différents laboratoires parisiens dans
ce domaine. Ce centre d’excellence, connecté avec
d’autres centres dans le monde comme celui de Berkeley
d’où vient George Smoot, sera en particulier
orienté vers le développement des futures missions
spatiales en cosmologie. Il devrait être créé
dès cette année sur le campus de
l’Université Paris Diderot.
Jusqu'à présent, les scientifiques pensaient que le manteau neigeux arctique sec (température inférieure à 0°C) était biologiquement inactif et donc que durant l'hiver polaire, en l'absence de lumière, il n'émettait aucun composé. Or, une équipe franco-italienne, constituée de chercheurs du Laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement (LGGE, INSU/CNRS), du Laboratoire d'écologie alpine (LECA, INEE/CNRS) et du CNR de Rome, vient de mettre en évidence que même en l'absence d'eau liquide la neige est un réacteur biologique très actif. Cette activité métabolique se traduit par des émissions d'oxydes d'azote durant l'hiver polaire, ce qui pourrait représenter une nouvelle source de ces oxydes à ces hautes latitudes.
Uranus est une planète très particulière du Système solaire : son axe de rotation sur elle-même est presque dans le plan de son orbite autour du Soleil, au lieu d'en être quasi perpendiculaire, comme pour les autres planètes. Deux astronomes de l'Institut de Mécanique Céleste et de Calcul des Ephémérides (IMCCE : INSU-CNRS, Observatoire de Paris) proposent un mécanisme de résonance avec un satellite, aujourd'hui disparu, qui aurait fait basculer l'axe de rotation d'Uranus, lors de la formation du Système solaire.
L'analyse par une équipe du CRPG1 (INSU-CNRS), en collaboration avec des chercheurs Suisses et Américains, de la composition isotopique de l'azote des cibles irradiées durant 27 mois par le vent solaire dans le cadre de la mission américaine Genesis, révèle une composition isotopique du Soleil très différente de celle des météorites et de la Terre. Cette mesure, seconde priorité de la mission parmi 27 autres, permet aux auteurs de conclure que le Soleil est bien la référence isotopique du système solaire et non la Terre. Cette hétérogénéité pourrait être le résultat de l'irradiation intense du gaz résiduel de la nébuleuse par le Soleil jeune. Lors de cette irradiation, des réactions photochimiques auraient formé des phases isotopiquement anormales, incorporées dans les précurseurs des météorites et des planètes terrestres. Un résultat publié récemment dans Geochimica et Cosmochimica Acta.
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