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Dans un article publié dans Progress in Neurobiology, des chercheurs du CNRS et d'Inria posent l’hypothèse que la prise de décision et son automatisation reposent sur un apprentissage cortical qui s'effectue sous la tutelle des structures sous-corticales et montrent que ce mécanisme est partagé par différentes lignées de vertébrés. Cette théorie permet de résoudre un certain nombre de paradoxes et propose de nouvelles pistes physiopathologiques pour les troubles de la décision.
Une étude publiée dans la revue Cell Reports révèle une voie de signalisation reliant le métabolisme au contrôle du développement. Cette voie régit de façon opposée la croissance du corps et du cerveau. Elle implique un transporteur d'acides aminés (Sobremesa) exprimé dans la glie, composée de cellules du système nerveux dont la fonction est encore mal cernée. Ces données ouvrent des champs d'investigation prometteurs pour comprendre certains événements intervenant dans le développement de l’humain.
Le médulloblastome est la tumeur cérébrale maligne la plus fréquente chez l’enfant. Malgré des progrès considérables ces vingt dernières années, une fraction importante de ces tumeurs reste encore mal caractérisée. L’étude publiée dans la revue Cancer Cell décrit comment une analyse multi-omique (génome, transcriptome et protéome) a permis une meilleure caractérisation des médulloblastomes.
Les chaperonines sont des protéines « chaperons » qui aident au repliement des autres protéines de la cellule. Les chercheurs ont mis en place une approche RMN (résonance magnétique nucléaire) innovante permettant l'étude structurale d'une chaperonine active, alors qu’elle est en train de replier sa protéine cliente. Les résultats, publiés dans la revue Sciences Advances, révèlent le mode de régulation du cycle fonctionnel de cet assemblage complexe. Cette approche ouvre de nouvelles perspectives pour étudier directement les structures et les mécanismes de diverses machines biologiques en action.
Pour transmettre le génome du père, les spermatozoïdes doivent quitter l’organisme producteur et nager jusqu’à l’œuf dans un environnement hostile. Une équipe de chercheurs vient de décrire pour la première fois une étape fondamentale permettant la préparation de l’ADN paternel pour ce voyage périlleux. Ils montrent également que l’activation, anormale, de cette même étape dans des cellules non-germinales (somatiques) est à la base d’un mécanisme oncogénique dans un cancer très agressif. Cette étude a été publiée le 25 septembre 2018 dans la revue Cell Reports.
Optimiser l’action des inhibiteurs d’enzymes est une voie particulièrement prometteuse pour concevoir de nouveaux médicaments. Des chercheurs strasbourgeois du Laboratoire d’innovation moléculaire et applications et de l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire ont mis au point un composé particulier, formé par l’association de 36 copies d’un même inhibiteur. Ce composé dit multivalent s’avère capable de bloquer non pas 36 fois mais 200 000 fois plus fortement l’activité de l’enzyme ciblée. Publiés dans la revue Angew. Chemie Int. Ed., ces travaux ont permis de révéler le mode d’action de ce « super inhibiteur ».
La biomasse végétale est essentiellement constituée de lignocellulose. La dégradation de cet ensemble complexe n’est possible que grâce à l’action conjuguée de champignons, de bactéries et d’organismes décomposeurs. Une équipe de chercheurs a voulu comprendre les mécanismes de la coopération symbiotique en étudiant l'exemple du cloporte commun pour analyser les interactions entre l'hôte et son microbiote. L’étude a été publiée dans la revue Microbiome.
Les microorganismes marins qui sont à la base des chaines alimentaires de l'océan jouent un rôle primordial pour le bon fonctionnement de l'écosystème marin. Depuis plus de dix ans, l’Observatoire océanologique de Banyuls s’est attaché à suivre la diversité microbienne et les paramètres physico-chimiques de l’eau au point Sola, situé en baie de Banyuls, non loin de Perpignan. Ces travaux publiés dans la revue The ISME Journal ont permis de saisir la complexité des communautés microbiennes et de leurs fonctions mais surtout ils permettent de démontrer les liens étroits qui existent entre microorganismes et l’environnement marin au cours des saisons.
S’il est certain que l’aubergine a été domestiquée en Asie, son contexte évolutif était jusqu’à récemment très peu connu. Des chercheurs viennent de publier dans la revue American Journal of Botany, la première hypothèse solide concernant l’origine de l’aubergine et des espèces sauvages qui lui sont directement apparentées. Ces résultats vont guider les futures recherches sur l’origine de ce fruit.
Situés dans la commune de Fontvieille, à environ sept kilomètres à l'est de la ville d'Arles, l'aqueduc et les moulins de Barbegal constituent un complexe romain de meunerie hydraulique reconnu comme étant la plus grande concentration connue de puissance mécanique du monde antique. Une équipe internationale interdisciplinaire vient de livrer de nouveaux résultats sur le fonctionnement de l’usine. Cette étude a fait l’objet d’une publication dans la revue Sciences Advances en septembre 2018.
Des chercheurs du Centre de nanosciences et de nanotechnologies et leurs collègues européens ont modélisé les comportements surprenants des skyrmions, particules magnétiques nanométriques, et des anti-skyrmions, leurs antiparticules, dans un matériau ferromagnétique. Ces résultats publiés dans la revue Nature Electronics apportent de nouvelles connaissances précieuses pour les technologies de l’information.
Les nanofils sont les briques de base de la nanoélectronique car ils permettent de connecter deux dispositifs. Des chercheurs de l’Institut matériaux micro-électronique nanosciences de Provence et de l'institut Femto-ST ont trouvé une voie pour synthétiser des nanofils en polymère et sans défauts, de plusieurs microns de longueur. Les résultats sont publiés dans la revue Nature Chemistry.
Les microalgues représentent aujourd’hui une ressource prometteuse pour la production de biocarburants. Cependant, l’inefficacité des méthodes de récolte freinent leur exploitation à grande échelle. Des chercheurs du Laboratoire d’ingénierie des systèmes biologiques et des procédés et de la fédération de recherche Fermat montrent l’apport de la microscopie à force atomique (AFM) pour décrypter les interactions entre les microalgues et leur environnement, et ainsi comprendre les mécanismes qui permettent leur récolte par floculation/flottation.
Des chercheurs ont mis en évidence l’influence de la déformation d’une paroi molle sur la trajectoire d’objets microscopiques dans un fluide. Cet effet pourrait contribuer à expliquer comment les globules rouges se répartissent dans les petits vaisseaux sanguins. Ces résultats sont publiés dans la revue Physical Review Letters.
Les différents états (électroniques, vibrationnels, de charge...) d’une molécule ont été observés simultanément pour la première fois grâce à un dispositif mis au point par des chercheurs strasbourgeois. Publié dans la revue Science, ce résultat ouvre à la voie à une meilleure compréhension de processus biologiques ou optoélectroniques.
Des physiciens viennent de mettre au point une nouvelle technique pour la spectroscopie du moyen infrarouge basée essentiellement sur des fibres optiques. Ce dispositif versatile et peu coûteux permet un gain d’un facteur 100 sur la sensibilité par rapport aux systèmes fonctionnant dans le proche infrarouge. Ce travail est publié dans la revue Communications Physics.
En synthétisant des feuillets de nitrure de bore contenant des proportions différentes des deux isotopes du bore, des physiciens viennent de montrer comment la masse du noyau atomique affecte les propriétés physiques du composé, et notamment la distance et force d’attraction entre feuillets voisins. Ce résultat est publié dans la revue Nature Materials.
Depuis juin 2018, les chercheurs en radiobiologie bénéficient d’un ensemble de modèles de simulation pour décrire les interactions électromagnétiques des particules ionisantes avec la matière biologique (l’eau liquide). Ces modèles sont en accès libres et sont accompagnés d’un ensemble d’exemples d’utilisation dédiés. Ces développements ont été menés par la collaboration internationale Geant4-DNA, coordonnée depuis 2008 par une équipe du Centre études nucléaires de Bordeaux-Gradignan, et sont entièrement intégrés à l'outil de simulation Monte Carlo généraliste Geant4. Ils viennent de faire l'objet d'un "Special Report" dans la revue Medical Physics.
Le 7 septembre 2018, le Conseil des ministres belge a donné son aval au lancement du projet Myrrha et contribuera à hauteur de 558 millions d’euros à sa construction sur la période 2019-2038. Porté par le SCK-CEN, Myrrha a pour objectif de construire à Mol, en Belgique, un nouveau réacteur de recherche destiné notamment à démontrer la faisabilité du concept de réacteur hybride (ou réacteur "ADS" pour Accelerator Driven System) et à étudier la faisabilité de la transmutation de certains déchets nucléaires de très haute activité et de longue durée de vie.
Le premier triplet de multipôles supraconducteurs du spectromètre S3, l’une des salles d’expériences de l’installation Spiral2, est arrivé au Ganil le 29 août 2018. Sa conception unique est le fruit d’une collaboration entre les équipes du Ganil, de l’Irfu, du laboratoire américain Argonne National Laboratory et des deux industriels américains qui ont en charge le prototypage et la fabrication de la série d’aimants.
Une équipe de chercheurs du Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales, du Laboratoire d’océanographie physique et spatiale et de l’université de Californie a mis en évidence, à partir de simulations numériques, que le couplage mécanique entre les courants de surface et la tension de vent réduit l’activité océanique à sous-mésoéchelle le long des côtes californiennes. Ce couplage a des implications importantes dans la compréhension de la variabilité océanique à sous-mésoéchelle et de ses liens avec l'atmosphère. Il devra être testé dans d'autres régions afin de quantifier une éventuelle sensibilité régionale.
Une étude réalisée dans l’Arctique canadien par une équipe franco-canadienne vient de révéler que les propriétés physiques de la neige pouvaient fortement influencer la dynamique de population des lemmings, petits rongeurs situés à la base de la chaine alimentaire arctique terrestre. En particulier, les évènements de pluie sur neige à l’automne forment des couches dures à la base du manteau neigeux, qui limitent les déplacements des lemmings, leur accès à la nourriture et leur reproduction. Avec le réchauffement climatique, ces évènements de pluie sur neige seront plus fréquents, ce qui aura probablement un impact sur les populations de lemmings et l’ensemble de l’écosystème arctique terrestre.
Des chercheurs du laboratoire Géosciences Rennes, du Groupe de recherche de géodésie spatiale et du Center for Space Research (USA) ont montré que l’accumulation des sédiments transportés dans l’océan par les plus gros fleuves du monde pouvait être mesurée par gravimétrie spatiale, avec le satellite Grace. Ces résultats ouvrent la voie à une meilleure quantification de l’érosion des continents, très dépendante du climat, de la tectonique et des activités anthropiques.
Parmi les récipiendaires du programme investissement d’avenir Equipex, le projet national Climcor (d'un budget de 17,68 M€) a voulu doter la communauté des sciences de l'Univers et de l'environnement d'une gamme d'outils permettant d'acquérir des enregistrements d'une qualité jusqu'ici inaccessible dans les trois domaines majeurs dans lesquels le carottage est pratiqué : la glace, le continent et l'océan, en complément de l'existant disponible au sein du Centre de carottage et de forage national du CNRS. Débuté en 2012, le projet démarre la 2e tranche de travaux, ou phase d'exploitation, qui consiste à mettre des outils à la disposition de la communauté scientifique.
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