Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
En 2015, une collaboration franco-allemande entre équipes de Strasbourg et de Leipzig conduisait à la découverte des plus courtes séquences d’ARN de transfert (ARNt) jamais décrites dans le génome mitochondrial de nématodes. Se posait alors la question de l’origine et de la fonctionnalité de ces ARNt minimalistes lors de la synthèse protéique dont ils sont des acteurs clé. Grâce à cette étude structurale intégrée publiée dans Nucleic Acids Research, les mêmes chercheurs montrent que des ARNt ayant perdu deux de leurs quatre bras conservent un repliement tridimensionnel (3D) semblable à celui d’ARNt classiques.
La maladie de Huntington est une affection neurodégénérative héréditaire qui entraîne des troubles cognitifs, psychiatriques et des mouvements incontrôlés. En combinant des approches de microscopie à haute résolution avec des approches pharmacologiques, une collaboration nationale et internationale vient de mettre en évidence le mécanisme responsable du dysfonctionnement des synapses dans des neurones modèles de la maladie de Huntington. Les chercheurs ont identifié une molécule capable d’améliorer les capacités cognitives dans des modèles de souris de la maladie de Huntington. Ces résultats sont publiés dans la revue Nature Communication.
L’épigénétique est une discipline en biologie qui considère un niveau d’information transmissible de cellule en cellule et au travers des générations ne dépendant pas directement de l’information contenue dans l’ADN. Un travail collaboratif entre des scientifiques de l’EMBL et de l’Institut pour l’avancée des biosciences à Grenoble ainsi que de l’Université de Washington à Saint Louis (USA) vient de montrer qu’en réalité l’établissement de cette information dite ‘épigénétique’, pourrait aussi dépendre de la séquence de l’ADN.
Tandis que le 27 octobre la goélette Tara est rentrée à Lorient après deux ans et demi en mer à étudier les récifs coralliens du Pacifique, une nouvelle étude montre comment les données collectées lors de telles expéditions permettent de mieux comprendre l’histoire évolutive du plancton océanique. Ces travaux, publiés dans Nature Ecology and Evolution, combinent les données génétiques de Tara Oceans avec des approches phylogénétiques comparatives de pointe pour étudier les dynamiques de diversification des diatomées.
Tous les individus n’attribuent pas de la même manière une valeur motivationnelle aux objets de leur environnement. Certains sont attirés vers un stimulus, d’autres vers la récompense associée à ce stimulus. Ces comportements correspondent à des signaux différents dans les neurones dopaminergiques du tronc cérébral. A partir des prédictions d’un modèle computationnel, une équipe franco-américaine vient de caractériser expérimentalement les mécanismes de ces différences inter-individuelles. Cette étude a été publiée dans la revue PLOS Biology.
Maître de conférences à l’Institut de chimie organique et analytique et membre junior de l’Institut universitaire de France, Caroline West a été nominée parmi les « 40 under 40 » de la revue The Analytical Scientist. Cette liste récompense les meilleurs chimistes analystes mondiaux de moins de quarante ans.
Enjeu technologique et environnemental de plus en plus important, la récupération de chaleur peut passer par l’adsorption/désorption de vapeur d’eau. Des chercheurs de l’Institut des matériaux poreux de Paris et de l’Institut de chimie moléculaire et des matériaux - Institut Charles Gerhardt Montpellier ont pour cela créé un nouveau matériau hybride nanoporeux, robuste et réalisé en conditions vertes. Selon ces travaux publiés dans la revue Nature Energy, cette poudre présente des performances pour la réfrigération jusqu’à 60 % supérieures aux meilleures solutions actuelles.
Avec leurs propriétés très variées, comme la supraconductivité, les matériaux lamellaires intriguent la science. Face à des procédés de fabrication lourds et énergivores, des chercheurs de l’Institut des matériaux Jean Rouxel proposent des alternatives à basse température. Ils ont ainsi fait réagir du cuivre avec des dimères de soufre pour former des feuillets à base de cuivre. Ces travaux, publiés dans Angewandte Chemie, ouvrent la voie à la synthèse de nombreux composés lamellaires aux propriétés électroniques remarquables, comme des matériaux à la fois conducteurs et transparents.
Les chimistes de l'Institut des sciences chimiques de Rennes mettent en évidence l'influence d'assemblages métalliques anioniques sur la stabilité thermique de cristaux liquides. Ce travail, publié dans Angewandte Chemie International Edition, ouvre de nombreuses voies de recherches en photovoltaïque et opto-électronique, avec la possibilité de concurrencer les terres rares dans les applications d’affichage à écrans souples.
À l’heure de la multiplication des défis environnementaux et sociétaux, dont ceux liés à l’utilisation du carbone fossile et de ses dérivés, François Jérôme souligne l’aide que peut apporter la recherche en chimie. Depuis l’Institut de chimie des milieux et matériaux de Poitiers, il développe avec ses collègues des alternatives aux produits chimiques dérivés de pétrole, tout en rapprochant industriels et chercheurs issus du public.
Jamais en panne d’idées, Alejandro Franco navigue entre simulations et expérimentations pour améliorer les performances des batteries. Depuis le Laboratoire de réactivité et chimie des solides et dans le cadre d’une bourse du Conseil européen de la recherche (projet ERC Artistic), il élabore ainsi une plateforme pour simuler et tester en ligne les nombreuses étapes de leur fabrication.
Les changements climatiques s’accélèrent dans le bassin méditerranéen. Ils exacerbent d’autres problèmes environnementaux déjà existants comme les changements dans l’utilisation des sols (urbanisation, agriculture intensive) ou la pollution croissante qui conduisent au déclin de la biodiversité. Une équipe internationale fait le point dans une synthèse publiée dans la revue Nature Climate Change.
Le Châtelperronien est une culture qui marque le début du Paléolithique supérieur en France et au Nord de l’Espagne il y a environ 43 000 ans. Depuis près de 40 ans, il est utilisé par les chercheurs comme un marqueur des dernières populations néandertaliennes dans les modèles visant à comprendre leur disparition. Des recherches récentes, publiées dans Nature Scientific Reports montrent que l’association entre fossiles humains néandertaliens et vestiges archéologiques du Châtelperronien n’y est pas avérée. Le Châtelperronien n’est peut-être donc pas la dernière manifestation des populations néandertaliennes en Europe occidentale.
Une étude internationale vient de montrer que les chiens ont accompagné les premiers agriculteurs-éleveurs lors de leurs migrations au cours de la transition néolithique et de son expansion depuis le Proche-Orient, jusqu’au Nord et l’Ouest de l’Europe, il y a 7500 à 9000 ans. Ces résultats, publiés dans la revue Biology Letters, indiquent également que les chiens issus du Proche-Orient ont remplacé petit à petit, au cours du Néolithique, les populations européennes de chiens associées aux chasseurs-cueilleurs et domestiquées depuis plus de 15 000 ans.
La découverte d'un fossile de ptérosaure du Crétacé sur le site de Velaux (Bouches-du-Rhône), l'un des plus complets pour cette période en Europe, vient d’être publiée dans Journal of Vertebrate Paleontology. Ce spécimen unique, appartenant à un nouveau genre et espèce, vient confirmer la singularité et l'intérêt du gisement de Velaux, notamment pour la préservation des restes squelettiques et le cachet particulier de la faune mise au jour.
Dans le cadre d'un projet de restauration écologique dans la plaine du Rhin supérieur, une recherche interdisciplinaire a été menée pour reconstruire la trajectoire du fleuve dans le temps. Des analyses planimétrique, hydrologique, géomorphologique, géochronologique et physico-chimique ont été combinées entre elles pour optimiser l’efficacité et la durabilité de la restauration. Cette étude a été publiée dans la revue Hydrology and Earth System Sciences (HESS).
Les parties génitales mâles évoluent très vite chez les animaux. L'analyse de cette évolution est cruciale pour comprendre le phénomène de spéciation. Or, les gènes impliqués dans les différences génitales entre espèces sont mal connus. Un travail publié dans la revue Current Biology constitue une première avancée chez les drosophiles. La mutation d'une seule lettre de l'ADN contribue à la fois à la perte d'organes sensoriels sous le phallus et à l'augmentation de taille d'un peigne sexuel localisé sur les pattes. C'est la première fois qu'on observe que l'évolution entre espèces de deux organes peut avoir lieu via une seule mutation.
L’interface de réalité virtuelle FiberClay permet la visualisation de plus d’un million de trajectoires issues du trafic d’avions ou de connexions neuronales du cerveau humain. Elle a été présentée à l’occasion d'IEEE VIS 2018, conférence internationale de référence sur la visualisation de données.
L’analyse topologique de données correspond à l’analyse et les propriétés des différents types d’espace des données. Cette famille d’outils mathématiques et informatiques permet d’extraire, de mesurer et de visualiser la structure de données complexes. Des travaux exploitant cet outil ont été présentés à l’occasion d'IEEE VIS 2018, conférence internationale de référence sur la visualisation de données.
Contrairement à une idée répandue, des mousses comportant des pores fermés peuvent atténuer la propagation des sons bien plus efficacement que des mousses avec des pores ouverts. C'est ce qu'ont démontré des chercheurs de l'Institut Jean Le Rond d’Alembert et du Laboratoire Matière et systèmes complexes en collaboration avec l’Institut Charles Sadron et Matelys-Research. Leurs résultats sont publiés dans la revue Applied Physics Letters.
Une équipe de chercheurs a suivi la reconstitution spontanée d’un virus de plante grâce à la technique dite de diffusion des rayons X aux petits angles. Ils ont ainsi pu observer le génome agir comme un support d’assemblage pour les sous-unités protéiques formant la coque du virus. Ce résultat est publié dans la revue Nature Communications.
Un dispositif instrumental unique, développé notamment par le Centre de nanosciences et de technologies dans le cadre du projet NanoMAX, a permis d’observer pour la première fois, in situ et en temps réel, la croissance de nanomatériaux élaborés par jets moléculaires dans un microscope électronique à transmission. Ce résultat vient d'être publié dans la revue Physical Review Letters.
Après trois ans de préparation, le chantier de la nouvelle installation PRECy pour l'irradiation de tissus biologiques vient de démarrer. A la fin du premier semestre 2019, cette plateforme de radiobiologie expérimentale in vitro et in vivo auprès du cyclotron Cyrcé mettra à la disposition des chercheurs une salle d'irradiation couplée à un laboratoire de biologie. Ces nouvelles infrastructures permettront de faire avancer la recherche translationnelle en protonthérapie. Le projet est porté par l'IPHC et cofinancé par le CNRS, la région Grand Est et l’Eurométropole de Strasbourg
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