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La migration cellulaire s’effectue dans des environnements aux caractéristiques physiques et chimiques hétérogènes. Cette étude montre que les cellules adaptent leur forme, leur architecture interne et ainsi leurs modes de migration aux changements de courbure de l’environnement, ce qui leur permet de naviguer dans ces environnements complexes.
La division cellulaire est induite par des phosphorylations séquentielles de protéines qui permettent la progression du cycle cellulaire. Ces phosphorylations résultent d'un réglage précis d'équilibres entre les activités des kinases et phosphatases. Afin d’étudier cet équilibre et son impact dans le contrôle du cycle cellulaire, les chercheurs ont utilisé des souris knock-out pour deux nouveaux inhibiteurs de la phosphatase PP2A. Dans une étude publiée dans le Journal of Cell Biology, ils ont pu démontrer que ces deux inhibiteurs participent de façon différentielle au contrôle précis des différentes phases du cycle cellulaire.
Le moment le plus dramatique dans la vie d’une cellule est la division cellulaire pour créer deux cellules filles. Une équipe de l'Institut de biologie Paris-Seine, en collaboration avec une équipe new-yorkaise, montre qu'une cycline ayant une fonction jusqu'alors inconnue est essentielle à la bonne exécution des divisions méiotiques dans les ovocytes. Cette cycline n'est pas nécessaire pour la mitose ou la fertilité chez le mâle, mais uniquement pour générer des ovocytes fécondables. Ce travail est publié dans le Journal of Cell Biology.
Comme dans un texte, un enchaînement de caractères n’a de sens que si la ponctuation indique où commence la phrase et la direction dans laquelle elle est écrite. Les chercheurs ont mis en lumière le rôle essentiel d’une classe de facteurs de transcription (appelés General Regulatory Factors) dans la « protection » des promoteurs en empêchant l’initiation aberrante de la transcription. Ces facteurs jouent donc le rôle de « gardiens » dans le maintien de la fidélité de l’expression des gènes en indiquant à l’ARN polymérase la position du site d’initiation de la transcription ainsi que sa direction. Cette étude a été publiée dans la revue Molecular Cell.
Comment comprendre une des propriétés fondamentales des canaux sodium activés par le voltage, à savoir leur inactivation rapide après ouverture ? Une étude internationale a permis d’en proposer un mécanisme moléculaire en comparant les structures tridimensionnelles obtenues par microscopie cryogénique de deux formes du canal sodium : l’une libre et l’autre liée avec une toxine alpha de venin de scorpion. Cette collaboration réunit la société californienne Genentech Inc., les universités d’Oxford, Iowa, Johns Hopkins, Ghent, Aix-Marseille et le CNRS.
Certains matériaux poreux sont de véritables tamis moléculaires : des molécules se logent dans leurs cavités où elles peuvent réagir, engendrant des propriétés de catalyse et de capture moléculaire. Une équipe de chimistes a découvert un nouvel oxyde de tungstène, qui est un tamis moléculaire très particulier. Ce matériau, présenté dans la revue Nature Communications, change de couleur selon l'occupation des cavités. Sa capacité à réagir très rapidement pourrait servir au stockage et à la conversion d'énergie.
La méthodologie e-Y-click est la première technique électrochimique capable d'ajouter des fonctions chimiques sur des peptides et des protéines grâce à l'application d'un potentiel électrique. Cette technique, développée par le laboratoire Ceisam, constitue une alternative prometteuse aux réactions classiques de conjugaison de peptides ou de protéines. Ces travaux sont publiés dans la revue JACS.
Dans les interactions entre un récepteur biologique et son ligand, l'eau avoisinante a son mot à dire. Une équipe pluridisciplinaire du CNRS dévoile le rôle des liaisons l'eau, les récepteurs et les ligands lors de leurs mises en relation. Cette découverte, publiée dans Chemical Science apporte une compréhension accrue des principes régissant la reconnaissance moléculaire des récepteurs biologiques dans l'eau.
Déjà distinguée par plusieurs prix dont la médaille de bronze du CNRS et le prix Novacap de l’Académie des sciences, Géraldine Masson est une chimiste qui vise le zéro déchet dans la pratique de sa recherche. Son horizon : atteindre des molécules chirales de la façon la plus propre possible.
Comment le cerveau se représente-t-il l’espace ? Les chercheurs ont observé l’activité cérébrale de macaques alors que ces animaux naviguaient dans des environnements 3D virtuels à la recherche d’une récompense. Ils ont montré que certains neurones d’une structure essentielle à la mémoire, l’hippocampe, permettent de mémoriser les détails des environnements (mémoire épisodique) tandis que d’autres codent la logique d'organisation de l'espace, lorsqu'elle se répète. Ces « cellules de schéma » codent le rôle fonctionnel attribué à des repères visuels plutôt que leur apparence. Ces résultats, publiés dans la revue Science, montrent qu'une forme de pensée abstraite existe chez le macaque rhésus.
Pour faire suite à l’interview de Jean-François Le Gall, lauréat du prix Wolf 2019, dans la dernière lettre, voici quelques-uns de ses plus grands résultats dans le domaine de la théorie des probabilités. Le prix Wolf de mathématiques, troisième plus prestigieuse distinction dans cette discipline après le prix Abel et la médaille Fields, va lui être remis en mai 2019 conjointement avec Gregory Lawler, professeur à l’université de Chicago.
Les prévisions de la contribution de l’Antarctique à l’élévation du niveau de la mer au cours du siècle vont de zéro à plus d’un mètre. Les valeurs les plus élevées sont basées sur une hypothèse controversée d’effondrement des falaises de glace dans l’océan (Mici, pour marine ice-cliff instability). Dans cette étude, les incertitudes de la modélisation sont quantifiées ; dans les scénarios climatiques les plus forts, la contribution la plus probable avec Mici est de 45 centimètres de niveau des mers mais le Mici n’est pas essentiel pour reproduire les variations passées du niveau de la mer.
Dans les archives glaciaires, les éruptions volcaniques passées sont associées à des pics de concentration de sulfate. Pour estimer la contribution volcanique aux variations climatiques passées, il est nécessaire de pouvoir distinguer, dans ces enregistrements, les éruptions stratosphériques à fort impact climatique des éruptions troposphériques, d’impact faible et local. L’étude des isotopes du sulfate (soufre et oxygène), nous permet de faire cette distinction et d’établir un inventaire des éruptions stratosphériques enregistrées à Dôme C, Antarctique, sur les 2 600 dernières années.
Des études récentes sur les Aepyornithidés, oiseaux géants disparus ayant vécu à Madagascar, ont été rendues plus difficiles par la disparition de certains spécimens scientifiquement et historiquement importants, en particulier les tout premiers os d'un tel oiseau à avoir été décrits, en 1851, sous le nom d'Aepyornis maximus. Un groupe de chercheurs a montré que des moulages en plâtre de ces spécimens, réalisés au XIXe siècle, sont conservés dans diverses collections et peuvent utilement remplacer les originaux pour des recherches scientifiques modernes.
Jusqu’à présent, la faune édiacarienne (lors de la 3e et dernière période du Néoprotérozoïque) du bassin de Podolya en Ukraine était considérée comme faisant partie du même domaine que celle de la mer Blanche en Russie. Mais, du fait de la dérive des continents, ce qui est géographiquement proche aujourd’hui pouvait être très éloigné hier, et inversement. Une équipe internationale a ainsi montré, par leurs dernières reconstitutions paléo-géographiques, que le domaine de Podolya se trouvait au voisinage géographique de ce qui est aujourd’hui le Pays de Galles.
Les comètes sont des corps glacés formés au début de l'histoire du système solaire. Si les comètes peuvent s’éroder lors de passage au voisinage du Soleil, leur évolution géologique reste méconnue. Cependant, une équipe internationale de chercheurs a mis en évidence un nouveau processus d’érosion, dû à la forme même de la comète. En étudiant la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, cible de la mission Rosetta, les chercheurs ont ainsi montré que les comètes dites de « forme bilobée » évoluent principalement par érosion mécanique due aux mouvements de cisaillement d’un lobe par rapport à l’autre.
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