Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
La capacité à contrôler volontairement ses propres actions est essentielle pour s’adapter à des situations nouvelles. Alors que les mécanismes cérébraux sous-tendant cette capacité ont été beaucoup étudiés chez l’adulte, leur mise en place au cours du développement de l’enfant reste encore mal comprise. En utilisant des méthodes de psychophysique et d’électro-encéphalographie chez des enfants scolarisés en écoles maternelle et primaire, les chercheuses et chercheurs ont pu lever le voile sur les mécanismes impliqués. Ces résultats sont publiés dans la revue Developmental Science.
De façon surprenante, les cellules graisseuses présentes au niveau de la moelle osseuse ne diminuent pas de taille en cas de restriction calorique, même prolongée comme pour l’anorexie. Cette observation ancienne restait jusqu’à ce jour inexpliquée. Les scientifiques viennent de décrypter ce mécanisme en montrant que ces adipocytes sont dépourvus d’un des acteurs majeurs responsable de la libération des acides gras et que ces cellules possèdent un métabolisme lipidique centré sur le cholestérol, ce qui pourrait avoir des conséquences importantes pour les cellules à proximité comme les cellules sanguines ou les cellules osseuses. Ces résultats sont publiés dans la revue Cell Reports.
Le co-activateur SAGA est une machine moléculaire impliquée dans l’expression des gènes et la différentiation cellulaire. Composé de 19 protéines, SAGA fait le lien entre l’organisation du génome sous forme de chromatine, les voies de signalisation cellulaires et l’initiation de la transcription, prélude à la synthèse d’ARN messager. La structure atomique de SAGA obtenue par cryo microscopie électronique illumine ces différentes fonctions et explique comment ce complexe interagit avec certaines protéines et régule son activité d’initiation de la transcription. Ces résultats sont publiés dans la revue Nature.
Une équipe de recherche vient de mettre en évidence la cible du système d’adhérence de la bactérie Neisseria meningitidis. Responsable de méningites et de formes sévères de septicémie (purpura fulminans), ce méningocoque se fixe aux cellules qu’il colonise par l’intermédiaire de ses appendices ou pili de type IV qui reconnaissent spécifiquement un sucre du récepteur humain CD147. Les résultats de ces travaux sont publiés dans la revue PNAS.
Notre environnement est contaminé par de multiples résidus de pesticides dont l’impact à long terme sur la santé des populations est sujet à débats et inquiétudes. Afin de mimer cette exposition chronique à bas bruit, les scientifiques ont traité des souris transgéniques, modèle de la maladie d’Alzheimer avec un cocktail de composés antifongiques, à la dose réglementaire de 0,1 μg/L, présents dans l’eau de boisson. Les résultats, publiés dans la revue Environmental Health Perspectives, montrent que l’exposition chronique aux fongicides, même à de très faibles doses, exacerbe les marqueurs de la maladie d’Alzheimer tels que les dépôts amyloïdes.
Les archées, constituant l'un des trois domaines du vivant, sont désormais considérées comme des modèles incontournables pour étudier les mécanismes moléculaires de la cellule et pour comprendre l'histoire évolutive. Des travaux, menés chez des archées et publiés dans la revue Nucleic Acid Research, ouvrent de nouvelles perspectives sur les acteurs moléculaires en charge de la surveillance des ARN dans la cellule et donc de la régulation de l’expression des gènes.
À la suite de la journée internationale des femmes et des filles de science, retrouvez les portraits et parcours de femmes chimistes étonnantes : "Anne-Marie Delort, entre ciel et neige" ; "Reiko Oda, une japonaise aguerrie à l’art du ruban" ; "Julia Chamot-Rooke, la chimiste qui fait parler les protéines" ; "Pauline Poinot, des origines de la vie jusqu’à la médecine" ; "Florence Mahuteau-Betzer, l’archiviste moléculaire" ; "Sophie Sacquin-Mora, «sociologue» des protéines engagée !" ; "Un prix pour les projets coordonnés par Deborah Jones dans le domaine des piles à combustible"
Parmi les pistes pour aller vers une société à faible empreinte carbone, la réutilisation du CO2 séduit de nombreuses équipes. Des scientifiques de l’IRCELYON en collaboration avec le LCPB, le LASIR et l’université d’Aix-la-Chapelle ont mis au point des catalyseurs solides et poreux, capables de transformer le dioxyde de carbone en un carburant pour les piles à combustible : l’acide formique. Ces travaux, publiés dans la revue Angewandte Chemie International Edition, proposent une méthode qui dure plusieurs jours, sans chute d’activité, en se servant la lumière visible comme source d’énergie.
Si les catalyseurs métalliques sont couramment utilisés en synthèse, accommoder deux types de métaux distincts au sein d’une même molécule reste un véritable défi. Des scientifiques du C2P2, du CRMN et du LCPB ont néanmoins synthétisé le tout premier catalyseur combinant tantale et iridium sur un support de silice. D’après ces travaux, qui font la couverture de la revue Journal of American Chemical Society, ce catalyseur métallique « deux-en-un » offre des performances cent fois meilleures que celles des analogues monométalliques, en particulier pour les réactions d’échange d’hydrogène par du deutérium qui servent par exemple à la préparation, ainsi que pour réaliser le traçage de molécules pharmaceutiques.
Des chercheurs ont découvert une espèce de coccinelle composées strictement de femelles parthénogénétiques, dont les œufs non fertilisés donnent ainsi origine à une descendance composée également exclusivement de femelles. Publiés dans Journal of Zoological Systematics and Evolutionary Research, leurs travaux mettent en évidence des réarrangements chromosomiques et une infection par la bactérie Wolbachia chez ces individus et discutent la possible implication de ces phénomènes dans la reproduction asexuée.
La vie en ville peut faire évoluer les populations urbaines différemment des autres. Des chercheurs ont montré, dans un article publié dans Biology Letters, que les populations urbaines de la petite fourmi des glands ne sont étonnamment pas différenciées génétiquement des populations forestières, suggérant une expansion et une absence d’isolation. Cependant, certains gènes présentent des traces de sélection témoignant d’une adaptation au milieu urbain.
Une équipe internationale de paléontologues et de géologues relate la découverte à Porto Rico des plus anciens rongeurs des Caraïbes. Révélés par quelques dents fossiles seulement, ces rongeurs témoignent d’une colonisation des îles caribéennes il y a au moins 30 millions d’années, à partir de l’Amérique du Sud. Cette avancée majeure pour les mammifères des Caraïbes est parue dans la revue Proceedings of the Royal Society (Biological sciences).
Les écosystèmes naturels sont de plus en plus transformés en zones agricoles ou urbaines. Au-delà de la perte globale d'habitat, la fragmentation augmente les distances entre les parcelles d’habitat. Des chercheurs ont testé expérimentalement si cette fragmentation pouvait modifier la capacité des organismes à choisir leur habitat durant leur dispersion. Leur étude vient d’être publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B.
À travers l’étude des contentieux et recours climatiques en France et à travers le monde, des chercheurs et chercheuses se sont demandé comment les juges avaient vocation à entendre la question climatique et à formuler des décisions à même de contribuer à renforcer, améliorer ou rendre effectif le droit du changement climatique. Les résultats de leur recherche viennent de donner lieu à un rapport, consultable en ligne.
Une journée scientifique sur le thème des nouvelles imageries est organisée le mercredi 25 mars 2020, à Lyon. Au programme, six interventions inscrites au cœur des dernières avancées et enjeux du domaine de l’imagerie biomédicale. Cette journée sera suivie d’autres manifestations autour du thème « Sciences de l’information et santé ».
En excitant un gaz avec des impulsions laser ultra-courtes, des physiciens ont montré que, même si habituellement les collisions au sein du gaz sont la cause principale de la dissipation, certaines d'entre elles peuvent la ralentir. Ce résultat, publié dans la revue Nature Communications, a été obtenu en observant la dissipation à des temps très courts, grâce à un phénomène d'écho d'alignement moléculaire.
En comprimant la matière à des pressions qui peuvent dépasser le million d’atmosphères, les cellules à enclumes de diamant mettent en lumière les propriétés magnétiques et supraconductrices inédites que certains matériaux acquièrent dans ces conditions extrêmes. Des chercheurs ont mis au point une méthode nouvelle pour les détecter. Ce résultat est publié dans la revue Science.
Cette année commenceront au Ganil, à Caen, les premières expériences scientifiques du grand projet Spiral2. À l'occasion de la journée #WomenInScience, découvrez trois portraits de femmes étroitement associées à cette nouvelle installation nationale très attendue dans la communauté de la physique nucléaire. Ketel Turzó est manageuse de projets internationaux, Maëlle Kerveno spécialiste des réactions nucléaires à l’œuvre dans les réacteurs de centrales et Nathalie Lecesne une virtuose de l’ionisation des atomes.
Directeur de recherche au CNRS en physique des particules, Jan Stark est à la tête du nouveau Laboratoire des deux infinis de Toulouse, créé au 1er janvier 2020. Fasciné depuis le début de ses études supérieures par les interactions entre particules élémentaires et profondément convaincu de la synergie entre l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules du CNRS (IN2P3) et la place toulousaine, cet Allemand n’a pas hésité une seconde à participer à la création de ce nouveau laboratoire. Un changement personnel et professionnel radical.
L’un des problèmes fondamentaux que pose le modèle « matière noire froide » est d’en déterminer le profil de densité au centre des galaxies. L’étude des objets qui orbitent dans ces galaxies, comme les amas globulaires, permet d’apporter un regard nouveau sur ce problème. A l’aide de simulations numériques à haute résolution, une équipe de l’Institut d’astrophysique de Paris a ainsi résolu le problème pour la galaxie naine de Fornax. Ces travaux sont publiés dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.
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