Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Le développement et le fonctionnement normal des organismes vivants implique que l’expression des gènes soit régulée de façon spatio-temporelle, c'est-à-dire que les protéines codées par ces gènes soient synthétisées à des moments et en des endroits bien précis. Une avancée majeure dans la compréhension des mécanismes par lesquels le récepteur de l’acide rétinoïque RARα contrôle l’activité de ses gènes cibles vient d’être obtenue par une équipe du Centre de Biochimie Structurale (UMR5048 CNRS / Inserm / Universités Montpellier 1 et 2). Ces travaux ont été publiés le 13 juin 2010 dans la revue Nature Structural and Molecular Biology.
Jusqu'à présent, on pensait que le cortex cérébral était la seule structure responsable des souvenirs des faits, des lieux et des visages. Mais pour la première fois, l'analyse des changements moléculaires après apprentissage indique que des structures profondes du cerveau, comme le noyau accumbens, sont également impliquées dans les souvenirs des lieux où nous nous sommes trouvés. Cette étude, fruit d’une collaboration entre le Centre de Recherche sur la Cognition Animale (UMR5169 CNRS, Toulouse) et l’Université La Sapienza de Rome, a été publiée dans la revue PNAS le 27 avril 2010.
Bien qu’elles se retrouvent dans un grand nombre d’applications industrielles ou de la vie quotidienne, l’origine atomique des propriétés piezoélectriques des céramiques de la famille PbZrxTi1-xO3 restaient encore inexpliquées. C’est maintenant chose faite grâce aux travaux d’une équipe de l’Institut Charles Gerhardt (CNRS / Université Montpellier II) qui ont montré le rôle central des ions zirconium dans l’existence de l’effet piezoélectrique dans ces composés. Ces résultats ont été publiés au mois de mai dans la revue Physical Review B.
« La conservation de la biodiversité doit aussi passer par le maintien des fonctions et des processus évolutifs », annoncent les chercheurs du CNRS de l’Institut des Sciences de l'Evolution de l’université Montpellier II (ISEM), dans un article à paraître dans Ecology Letters en août 2010. Grâce à une nouvelle approche intégrative, les scientifiques ont prouvé que les aires protégées françaises ne permettent pas d’optimiser la protection de la biodiversité.
Fruit d’une synergie formation-recherche particulièrement réussie, Robusta est un petit satellite de type cubesat (1dm3, 1kg, 1W) conçu et fabriqué par les étudiants de l’UM2 (UFR, Polytech et IUT de Nîmes, avec les enseignants, chercheurs et enseignants chercheurs de l’Institut d’Electronique du Sud (UMR 5214 CNRS/Université Montpellier 2). Véritable concentré de technologie, Robusta a été conçu comme une plateforme modulaire susceptible d’offrir à la communauté scientifique un accès simple et rapide à l’espace. Une station sol permettra de recevoir les résultats d’une véritable expérience scientifique embarquée. L'ensemble a subi avec succès les premiers tests. Le lancement de Robusta devrait intervenir dans les mois qui viennent à bord du nouveau lanceur européen VEGA.
Le 14 juin 2010 s’est déroulée sur le campus du CNRS à Paris, la cérémonie de renouvellement de l’Unité Mixte Internationale Georgia Tech – CNRS entre le Georgia Institute of Technology et le CNRS, avec l’Université de Franche-Comté, l’Ecole Supérieur d’Electricité, L’Ecole Nationale Supérieur des Arts et Métiers, l’Université Paul Verlaine – Metz... Le renouvellement de l’UMI s’accompagne de l’accueil de plusieurs chercheurs de renommée internationale de Georgia Tech, du CNRS et des membres associés. De plus, cet accord est l’occasion de la mise en place d’un nouvel axe de recherche sur la robotique et la création d’une Maison Intelligente à Metz en partenariat avec SUPELEC.
La présence de particules en suspension dans un liquide en augmente la viscosité, c’est-à-dire sa résistance à l’écoulement. Que se passe-t-il si les particules en suspension sont des micro-organismes, susceptibles de se déplacer, tels des bactéries, des microalgues ou des spermatozoïdes ? Des résultats récents avaient permis d’observer une diminution de viscosité associée à la présence de micronageurs « à propulsion ». Des physiciens français du laboratoire de spectrométrie physique de Grenoble (UMR 5588 – CNRS / Univ. Grenoble 1) viennent d’observer l’effet inverse avec des micronageurs « à traction » dont l’effet mesuré a été d’augmenter la viscosité. Ce résultat permet d’envisager de simplifier considérablement la mesure de la motilité des cellules, en les ramenant à des mesures macroscopiques de viscosité.
Durant un an et demi, des chercheurs du Laboratoire de météorologie physique (LaMP/OPGC, Université de Clermont-Ferrand 2 / CNRS), de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et de l'Université de Venise ont mesuré au sommet du puy de Dôme les concentrations en césium-137, un radionucléide artificiel produit lors des essais nucléaires et de l'accident de Tchernobyl. Ils ont ainsi pu mettre en évidence que celui-ci est régulièrement réinjecté dans l'atmosphère par les feux de biomasse, qu'ils soient feux de cheminée, feux de forêt, brûlis ou écobuages. Les concentrations atmosphériques de cet élément n'en restent pas moins infimes.
Dans le cadre du programme de grande envergure "MISTRALS" (Mediterranean integrated studies at regional and local scales), initié par l'INSU et dont le but est de prédire la réponse du bassin méditerranéen aux changements globaux du XXIe siècle (climatique et anthropique), en termes de fonctionnement des écosystèmes, biodiversité, hydrométéorologie, évènements extrêmes et chimie atmosphérique, la communauté des océanographes propose un programme d'étude spécifique, MERMEX (Marine ecosystem response in the mediterranean experiment), qui vise à prédire l'évolution des écosystèmes marins méditerranéens. Ce programme sera présenté, discuté et finalisé les 8 et 9 juillet 2010 à Marseille, lors d’un colloque qui réunira 150 chercheurs du bassin méditerranéen, d'Europe du Nord et des USA.
Grâce à la puissance de calcul qu’elle apporte, la nouvelle génération de calculateurs massivement parallèles(1) permet de réaliser sur de grandes grilles(2) une modélisation « sans couture »(3) des phénomènes météorologiques, mais elle demande aux modèles une grande capacité de calcul parallèle. Suite à des améliorations apportées dans ce sens au modèle MESO-NH de recherche météorologique mésoéchelle communautaire français par une équipe du Laboratoire d’aérologie, une performance de calcul dépassant 4 Téraflop/s(4) a été obtenue avec 130 000 cœurs(5) sur la machine du centre de calcul européen PRACE. Il s’agit d’une première en France pour un code météorologique. Une simulation haute résolution, couvrant l’Atlantique et l’Europe, du cyclone tropical Hélène et de son interaction avec une onde planétaire a également été réalisée. L’excellent résultat obtenu laisse espérer à terme une amélioration de la prévision du temps en Europe.
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