Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Les travaux collaboratifs de chercheurs de l’Institut de
Génétique et de Biologie Moléculaire et
Cellulaire (UMR7104 CNRS, Strasbourg) et de
l’Université de Rockefeller à New York,
permettent de mieux comprendre la formation de l’axe
embryonnaire chez les vertébrés. Grâce à
une approche pluridisciplinaire, les scientifiques ont pu expliquer
comment un gradient de mouvements cellulaires aléatoires
permet l’élongation progressive de l’embryon,
à l’origine de la formation du corps. Ces
résultats ont été publiés le 8 juillet
2010 dans la revue Nature.
Des chercheurs du CNRS, de l’INSERM et de l’INRA, en étroite collaboration, viennent de prouver que les cellules dendritiques humaines BDCA3+ et les cellules dendritiques ovines CD26+ sont équivalentes aux cellules dendritiques murines CD8α+ pour la présentation croisée d’antigènes. Ils ont également identifié le récepteur de chimiokine XCR1 comme étant le marqueur commun que partagent ces cellules chez les trois espèces. Ces travaux, aussi financés par l’ARC, la Ligue Nationale contre le Cancer, l’ANRS et l’ANR, ont été publiés le 17 mai 2010 sur le site de la revue Journal of Experimental Medicine
Comment éviter de se souvenir de toutes nos
expériences pour ne garder en mémoire que
l’essentiel ? C’est à cette question que des
chercheurs du Laboratoire de Physiologie de la Perception et de
l’Action (UMR7152 CNRS, Paris) et de l'Université
d'Amsterdam ont tenté de répondre. Leurs travaux
communs ont été publiés le 24 juin 2010 sur le
site de la revue Neuron.
Des chercheurs australien, britannique, italiens, nigérians et français (Centre d’Etudes Biologiques de Chizé - CNRS) ont comparé leurs jeux de données sur les suivis à long terme de populations de serpents. Il s’agit d’études de populations qu’ils mènent sur le terrain depuis plusieurs décennies et sur différents continents. Sur les 17 populations suivies (8 espèces de serpents incluant vipéridés, élapidés, colubridés, pythonidés), 11 ont connu un déclin catastrophique et ne montrent aucun signe de rétablissement. Les autres sont stables (ou pour une seule en très légère augmentation).
Un Primate fossile de l’Eocène terminal (35 M.a.) de Thaïlande décrit sous le nom de Siamopithecus eocaenus n’était jusqu’alors connu que par des restes fragmentaires de mâchoires et de dents. La nouvelle découverte par l’Institut International de Paléoprimatologie, Paléontologie Humaine : Evolution et Paléoenvironnements (IPHEP- UMR 6046 CNRS/Université de Poitiers) de restes plus complets, (une partie antérieure du crâne en occlusion avec la mâchoire inférieure) permet d’apporter des preuves déterminantes de son appartenance aux Primates anthropoïdes et de confirmer l’origine asiatique de nos lointains ancêtres!
Des chercheurs de l’Institut d’électronique fondamentale (UMR 8622 CNRS/Université Paris-Sud 11) et de l’ESPCI ParisTech, en collaboration avec le Laboratoire de photonique et de nanostructures (UPR 20 CNRS) et l’unité "Matériaux et phénomènes quantiques" (UMR 7162 CNRS/Université Paris Diderot), ont réalisé pour la première fois un dispositif compact, à semiconducteurs, capable de générer des plasmons de surface par injection d’un courant électrique. Il contient tous les éléments clés pour une source plasmonique : un générateur électrique, un coupleur et un guide métallique passif qui permet aussi de visualiser les plasmons qui se propagent à sa surface. Ce travail ouvre de nombreuses perspectives, en particulier l’extension de ce concept dans la gamme spectrale du visible/proche infrarouge – utilisée par les dispositifs de communication par fibres optiques – particulièrement prometteuse.
L’International Fédération of Automatic Control (IFAC) vient d'annoncer que le 20e congrès mondial de l'Automatique se déroulera à Toulouse (France) en 2017. Rassemblant tous les trois ans près de 3 000 participants du monde entier, cette manifestation vise à faire le point sur les recherches, les applications et les nouveaux enjeux de l’automatique. Désormais située au carrefour des préoccupations sociétales, l’automatique intervient notamment dans les transports, l’énergie, l’environnement, la robotique, la biologie et l'usine numérique. Le CNRS, à travers le groupement de recherche « Modélisation, analyse et conduite des systèmes » (MACS) qui associe des équipes universitaires du domaine et son laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes (LAAS-CNRS), ainsi que la Société de l’électricité, de l’électronique et des technologies de l’information et de la communication, coordonneront, pour cet événement, les acteurs scientifiques français et internationaux en aéronautique.
La plasmonique est un domaine en plein essor. Un contrôle accru de la propagation des électrons à la surface des métaux a des applications technologiques potentielles importantes en opto-électronique. Des chercheurs de l’Institut Fresnel (UMR 6133 CNRS/Universités Aix-Marseille 1 et 3/Centrale Marseille) et de l’Institut de Ciencies Fotoniques barcelonais (ICFO) ont étendu le concept du tapis d’invisibilité basé sur un nouvel outil pour la physique : l’optique de transformation à la plasmonique de transformation. Ils ont réussi le tour de force de contrôler la trajectoire de plasmons sur une surface métallique structurée à l’échelle nanométrique en faisant suivre une trajectoire courbe à des plasmons, alors que le mouvement collectif d’électrons à la surface d’un métal se fait en ligne droite. Le résultat est un tapis d’invisibilité ! Thomas Ebbesen a démontré récemment que la lumière peut passer au travers de trous minuscules creusés dans une plaque métallique, à l’instar d’Alice qui se faufile à travers une porte minuscule pour rentrer aux pays des merveilles ...
Lorsque les réactifs d’une réaction chimique sont en faible concentration, la vitesse à laquelle cette réaction a lieu dépend essentiellement du temps que les réactifs mettent pour se rencontrer. C’est par exemple le cas dans une cellule, lors de la synthèse d’une protéine par transcription d’un gène. En calculant ce temps dans diverses situations, des physiciens du Laboratoire de Physique Théorique de la Matière Condensée (LPTMC - UPMC / CNRS) ont mis en avant un nouvel aspect jusqu’à présent ignoré en cinétique chimique traditionnelle.
Les nanoaimants permanents d’une taille inférieure à 10 nanomètres sont des candidats de choix pour la réalisation de stockage magnétique de très haute densité. Les matériaux utilisés pour réaliser ces nanoaimants sont des alliages à deux composants. Pour que les nanoparticules aient une aimantation bloquée propice à leur utilisation comme bit d’information magnétique, il est indispensable que la répartition des deux types d’atomes soit parfaitement régulière. Ce n’est hélas pas le cas lorsque la particule est trop petite. Des physiciens du Laboratoire Matériaux et Phénomènes Quantiques (MPQ – UPMC / CNRS) en collaboration avec le Laboratoire d’Etude des Microstructures (LEM – CNRS / ONERA), le Centre Interdisciplinaire des Nanosciences de Marseille (CINaM – Univ. Aix Marseille) et la compagnie d’optique électronique japonaise (JEOL) ont étudié l’influence de la taille des nanoparticules sur leur arrangement atomique. Ils ont notamment montré que la taille n’est pas le seul paramètre à considérer : la forme est un élément important dans les propriétés structurales (et donc magnétiques) de ces nanoparticules. Ce travail fait l’objet d’une publication dans la revue Nature Materials.
Des mesures de masses des noyaux exotiques 96Kr et 97Kr (isotopes du krypton), effectuées dans le cadre de la collaboration Isoltrap au Cern, qui implique l’IN2P3/CNRS, ont révélé que le noyau du krypton était moins déformé, et donc plus sphérique, que les autres noyaux de masses voisines (autour de A=100), contrairement à ce que prévoyaient les modèles. Il s’agit d’une contrainte inédite sur les paramètres de déformation des noyaux autour de A=100. Ces résultats, qui apportent des éléments nouveaux pour la compréhension de la structure nucléaire et notamment de la nucléosynthèse stellaire, ont été publiés dans la revue Physical Review Letters le 16 juillet 2010.
Depuis les années soixante dix, les spécialistes attribuent l'origine de la chaîne Himalayenne à la collision entre l'Inde et l'Eurasie, toutefois, les modalités précises de la formation de l'Himalaya sont encore sujettes à débat. S'agit-il d'un empilement d'écailles continentales ou de l'expulsion de roches partiellement fondues? Des travaux publiés dans les revues Earth and Planetary Science Letters et Tectonics portant sur l'analyse des roches du massif de l'Ama Drime, au sud du Tibet, par une équipe de chercheurs de l'INSU-CNRS (Laboratoire des Sciences de la Terre de Lyon, Institut de Physique du Globe de Strasbourg, Géosciences Montpellier) et de l'Institut de Géologie et de l'Académie des Sciences de Chine (Pekin), confirme le modèle d'écailles continentales.
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