Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Dans une étude publiée dans la revue Communications Biology des scientifiques montrent l’importance des soins maternels et de la communauté sur la santé des chimpanzés sauvages. En mesurant un marqueur de stress, sur une longue période et sur des populations de plusieurs régions d’Afrique, ils montrent que l’impact des facteurs génétiques a probablement été surévalué. Ces résultats encouragent de nouvelles recherches sur les facteurs liés à la communauté.
L’être humain est dépendant de l’agriculture pour sa survie, cependant le réchauffement climatique favorise le développement des pathogènes des céréales. Produire des plantes résistantes aux pathogènes sans perte de rendement est un sujet majeur pour la sécurité alimentaire. Dans une étude publiée dans Nature, des scientifiques en Chine, aux États-Unis et en France ont produit, par édition du génome du riz, un variant capable de résister à un large spectre de pathogènes sans pénalités de rendement.
La leucémie aigüe lymphoblastique T est connue pour son taux élevé de rechute et sa résistance aux traitements standards, limitant considérablement les chances de survie à long terme. Dans un article publié dans Nature Communications, des scientifiques présentent la découverte d'un candidat médicament développé par conception moléculaire assistée par ordinateur ciblant la déoxycytidine kinase, une enzyme clé de la voie de synthèse des nucléotides (briques nécessaires à la synthèse de l’ADN), récemment apparue comme cible d’intérêt dans ce type de cancer.
Comment certains oiseaux migrateurs recalent-ils leur compas magnétique ? Comment mesurer son cap par rapport au nord géographique, sans boussole, ni GPS, ni étoile ? Autant de questions qui trouvent leurs réponses dans la polarisation du ciel, phénomène invisible à l’œil humain mais pourtant largement utilisé dans le monde animal. La méthode SkyPole, publiée dans la revue PNAS, permet de localiser le pôle céleste et par conséquent d’obtenir le cap et la latitude de l’observateur en analysant uniquement le motif de lumière polarisée du ciel en plein jour.
L’insuline, hormone clé de la régulation de la glycémie, est libérée à jeun pour préparer l’organisme au repas. Pour identifier le déclencheur cérébral de ce pic d’insuline, des scientifiques ont étudié le métabolisme de souris à jeun en réponse à une odeur alimentaire. Dans un article publié dans Molecular Metabolism, ils montrent que les neurones du bulbe olfactif, structure cérébrale commune à tous les mammifères, communiquent via une molécule initialement décrite dans l’intestin pour déclencher le pic d’insuline à jeun. Ce pic est absent chez les souris obèses.
Des scientifiques ont synthétisé des systèmes moléculaires dont les états électroniques de spin peuvent être manipulés grâce à des pulses micro-ondes, ouvrant la voie à des applications en sciences de l’information quantique.
Encore mal caractérisée, la tétracenomycine X, une molécule naturelle qui cible les ribosomes nécessaires à la survie des bactéries, pourrait servir de base au développement de nouveaux antibiotiques efficaces contre les bactéries résistantes aux thérapies actuelles. Ces travaux font l’objet d’une publication dans la revue Nature Chemical Biology.
Contrôler l’agencement spatial de fragments moléculaires lors de leur assemblage en architectures complexes est un défi aux nombreuses retombées en chimie thérapeutique et science des matériaux. Dans une étude parue dans Chemical Science, des chimistes jouent avec des briques moléculaires simples comme au jeu Tetris® pour former des assemblages supramoléculaires complexes avec un niveau de contrôle de l'arrangement spatial relatif des atomes au sein des molécules.
Des scientifiques expliquent pourquoi malgré leurs similitudes, le monoxyde de carbone (CO) et le diazote (N2) présentent des réactivités très différentes lorsqu’ils sont liés à certains métaux. Une information clé car ces molécules sont au cœur des procédés les plus importants pour la production d’ammoniaque et d’hydrocarbures, faisant intervenir des catalyseurs métalliques.
L'érosion des sols sous l’effet du vent est un phénomène majeur au Sahel qui peut affecter leur fertilité, les processus climatiques ou encore la santé humaine. Des scientifiques ont comparé l’érosion et l’érosivité des vents entre l’ouest du Sahel et le Sahel central. Ces études permettront d’adapter des mesures de préservation de la fertilité des sols en fonction de la saison et de la localisation des sols. L'article est publié dans Aeolian Research.
Une équipe internationale relate la découverte au cœur de l’Amazonie brésilienne d’un minuscule primate qui bouscule les origines des singes du Nouveau Monde. Révélée par une seule dent fossile, cette espèce nous renseigne notamment sur la taille et le régime alimentaire des primates ayant colonisé l’Amérique du Sud il y a plus de 35 millions d’années, à partir de l’Afrique. Un détail déconcertant toutefois : ce nouveau primate est bien un proche parent des formes primitives connues... mais en Asie du Sud ! Cette étude est publiée dans la revue PNAS.
Une équipe internationale a découvert la plus ancienne représentation phallique connue : un pendentif fabriqué et porté en Mongolie il y a 42 000 ans. Ce pendentif montre l’émergence des représentations sexuées à une période où Homo sapiens rencontre vraisemblablement des Dénisoviens et des Néanderthaliens. Ces contacts ont surement changé la perception que les humains avaient d’eux-mêmes et qu’ils ont matérialisée au travers d’innovations symboliques. Cette étude est publiée dans Nature Scientific Reports.
Comment rendre les transports urbains respectueux du climat sans impact négatif sur les populations ? Dans une étude pionnière portant sur 120 grandes villes sur cinq continents et concernant au total 525 millions d'habitants, des chercheurs du Centre international de recherche sur l'environnement et le développement et du Mercator Research Institute on Global Commons and Climate Change (à Berlin) proposent des politiques adaptées à chaque ville pour réduire en quinze ans, de manière significative, les émissions de gaz à effet de serre, tout en améliorant la qualité de vie des habitants. Cette étude a été publiée dans la revue Nature Sustainability.
Chercheuse du CNRS à l’Institut de recherche en informatique fondamentale, Claire Mathieu a consacré sa carrière à la conception et l’analyse d’algorithmes. Elle a notamment développé de nombreuses solutions pour obtenir des approximations satisfaisantes à des problèmes dont la résolution exacte est trop longue ou trop complexe. À l’occasion de sa récente nomination au rang de Fellow de l’Association européenne d’informatique théorique, voici un rappel de ses contributions à la recherche.
Dix ingénieures et ingénieurs ont été récompensés par le Cristal collectif du CNRS, pour leurs travaux au sein du Groupement de services ÉcoInfo qui œuvre au déploiement d’un numérique écoresponsable. Parmi eux, Karin Dassas, au Centre d'études spatiales de la biosphère, Didier Mallarino, à l’Institut Pytheas et Francis Vivat, au Laboratoire atmosphères et observations spatiales, répondent à nos questions.
Bordeaux accueillait début juillet la RoboCup 2023, la plus grande compétition de robotique et d’intelligence artificielle au monde avec 2 500 compétiteurs, 2 000 robots et 45 pays représentés. Parmi les laboratoires du CNRS et de ses partenaires en compétition, l'équipe Rhoban (au Laboratoire bordelais de recherche en informatique) et ses robots footballers remportent le prix pour la cinquième fois.
Cet été, le Festival d’Avignon accueille la 13e édition de « binôme », une collection de spectacles scientifiques proposée par la compagnie Les sens des mots. Née d’un partenariat avec le CNRS, la pièce i = racine carrée d'imaginaire s’inspire de la rencontre entre Pauline Ribat, autrice dramatique, et Jasmin Raissy, chercheuse à l’Institut de mathématiques de Bordeaux. Elle sera présentée le 21 juillet à 17h30.
Une collaboration entre un chercheur du Laboratoire d’optique et biosciences et des scientifiques de la République tchèque vient de réaliser la première analyse de présence de structures particulières de l’ADN, les G-quadruplexes, dans des génomes anciens du virus de l’hépatite B dont certains remontent à 10 000 ans. Cette étude révèle que la proportion en G-quadruplexes de ces génomes a augmenté au fil des millénaires, pour devenir proche de celle du génome humain actuel.
Plusieurs expériences ont été réalisées depuis 30 ans pour observer la localisation d’Anderson de la lumière (un phénomène universel qui se produit lorsqu’une onde est diffusée dans un milieu fortement désordonné) dans un milieu désordonné tridimensionnel diélectrique. Des chercheurs montrent par simulations numériques que la localisation d’Anderson n’est en fait pas possible dans ces milieux et suggèrent qu’elle devrait pouvoir s’observer dans un milieu désordonné dont une des composantes est un bon conducteur d’électricité.
Le Conseil de la Société européenne de physique s'est tenu à Porto cette année pour attribuer les prix EPS 2023 et échanger des idées sur les activités de la Société. À cette occasion, Adolfo Grushin, chercheur du CNRS à l'Institut Néel, a reçu le Prix EPS Early Career, qui récompense des scientifiques en début de carrière.
L’anharmonicité – c’est-à-dire le comportement non-linéaire – d’un oscillateur mécanique quantique près de son état fondamental est habituellement extrêmement faible. Une étude montre comment le fait d’induire une forte anharmonicité dans des nanotubes de carbone pourrait ouvrir la voie à plusieurs applications quantiques, de la réalisation d’états non classiques aux qubits mécaniques.
Une nouvelle étude, menée par des chercheurs de l'Institut de physique des deux infinis et de l'université de Grenade, montre que les galaxies des vides cosmiques ont eu, en moyenne, des formations d’étoiles plus lentes que les galaxies situées dans des environnements plus denses. Les galaxies peuplant les vides cosmiques ont évolué plus lentement que celles situées dans les régions peuplées de matière dans l’univers.
Il y a 830 ans, le Népal a été témoin de la disparition de son quinzième sommet qui culminait à 8 000 mètres d’altitude (Annapurnas IV). Cette disparition soudaine démontre qu’un nouvel effondrement est possible à tout moment. De tels évènements sont rares mais peuvent avoir un impact considérable sur les vallées par l’exportation d’énormes quantités de sédiments par les rivières et ce, pendant des centaines d’années.
Pour la première fois depuis presque soixante ans, le champ de tectites (verres projetés à grande distance par un impact daté d’un million d’années) de Côte d’Ivoire a été revisité et cartographié en détail, avec la découverte de près de 200 nouvelles tectites. Son extension et sa diversité chimique s’avèrent nettement plus grandes que lors des études précédentes.
Des scientifiques démontrent que la présence en profondeur de surfaces lisses à plusieurs échelles dans les zones de failles décrochantes majeures peut influencer l'initiation, la rupture, la direction et l'arrêt des ruptures sismiques. Ces failles lisses sont peut-être même nécessaires pour que de grands tremblements de terre se produisent.
La chute de la comète Shoemaker-Levy 9 dans l'atmosphère de Jupiter en juillet 1994 a produit de nouvelles espèces de gaz dans sa stratosphère, au-dessus de la couche nuageuse habituellement photographiée dans le visible. Ces espèces, telles que le monoxyde de carbone et le cyanure d'hydrogène, sont très stables dans l'atmosphère de Jupiter, car elles ont un temps de vie chimique très long. Plus de vingt ans après les impacts de la comète, ces gaz auraient donc dû avoir contaminé toutes les latitudes et longitudes de la planète.
Une équipe de scientifiques a analysé, selon le changement climatique à l’horizon 2100, l’évolution du niveau des nappes souterraines dans les 218 principaux bassins aquifères non-confinés du monde, en suivant les derniers scénarios climatiques utilisés par le GIEC. L’équipe estime que 31 à 43 % de la population mondiale en 2100 pourrait être affectée par les modifications du niveau de ces nappes.
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