Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Chez les plantes, les virus se répliquent et se propagent à travers les plasmodesmes, sorte de ponts qui permettent les échanges entre cellules adjacentes. Dans un article publié dans la revue The Plant Cell, des scientifiques ont étudié le mécanisme de défense des végétaux face aux attaques des virus à ARN, et la manière dont ces derniers contournent l’immunité de la plante infestée à l’aide de leurs protéines de mouvement. Des résultats aux implications importantes pour l'agriculture.
Un gène connu pour être muté dans des tumeurs gynécologiques a été identifié comme un régulateur majeur de la persistance de la migration cellulaire. Le produit de ce gène permet à la cellule de répéter un processus élémentaire générant un pas de migration : la répétition des pas permet alors à la cellule de "marcher". Cette étude publiée dans Nature Communications lève le voile sur une machinerie alternative de migration, jusqu’alors inconnue.
Les personnes âgées sont sensibles aux infections respiratoires virales. Dans un modèle préclinique d’infection par le virus SARS-CoV-2 (Covid-19), des scientifiques montrent que l’infection virale conduit à une accumulation massive de cellules dites sénescentes dans les poumons âgés. L’élimination sélective de ces cellules réduit la charge virale et les symptômes à court terme et à long terme de l’infection. Ce travail, publié dans la revue Nature Aging, ouvre de nouvelles pistes de traitements contre les infections respiratoires.
Dans l’insuffisance cardiaque, le cœur ne parvient plus à alimenter correctement l’organisme en sang, ce qui affecte durement la qualité de la vie. La protéine EPAC1 est une cible thérapeutique de premier plan pour prévenir et soigner cette maladie. Dans une étude publiée dans Nature communications, des scientifiques ont découvert qu’elle possède un mécanisme moléculaire inattendu, qui ouvre de nouvelles perspectives pour la découverte et l’amélioration de médicaments.
Dans une étude publiée dans le journal Science of Learning, des scientifiques montrent un effet bénéfique du rythme musical régulier sur les performances des enfants pour répéter des phrases. Ces résultats incitent à développer l’utilisation de la musique et de la stimulation rythmique dans les prises en charge de patients atteints de troubles du langage.
La synthèse d’organosilanes (composés organiques à base de silicium) par rupture de liaisons carbone-hydrogène permet d’introduire de manière économique du silicium au sein d’une molécule organique. Opération difficile revisitée par des scientifiques qui proposent une voie de synthèse radicalement nouvelle, à la fois rapide et vertueuse, pour ces composés dont les propriétés trouvent des applications en chimie médicinale ou en science des matériaux.
Comprendre la fonction des protéines nécessite de connaître leurs structures. Pour cela, des scientifiques ont fait appel à l’intelligence artificielle pour prédire la forme d’une classe de protéines de type "PARP" qui régulent la réparation de l'ADN, la transcription des gènes, et la réponse antivirale, mais sont aussi des cibles potentielles pour de nouvelles thérapies anticancéreuses. Cette approche, publiée dans la revue Nucleic Acids Research, pourrait s’étendre à bien d'autres familles de protéines.
Homo sapiens est-il le seul à savoir transformer l’os en outils ? La découverte par une équipe internationale d’une authentique industrie en os sur le gisement néandertalien de "Chez-Pinaud" à Jonzac (Charente-Maritime), tranche la question. Son analyse, présentée dans la revue PLOS One, éclaire un aspect méconnu de la technologie néandertalienne.
En étudiant les déplacements alimentaires et de migrations de 7 137 oiseaux appartenant à 77 espèces, des scientifiques ont identifié les zones de l'océan, à travers le monde, où les oiseaux marins sont le plus à risque de subir la pollution plastique en mer. Ils ont mis en évidence la nécessité d’une collaboration internationale pour y remédier. Ces travaux sont publiés dans Nature Communications.
Les diables de Tasmanie sont des marsupiaux australiens désormais rares car ils sont victimes, depuis près de trois décennies, d'un cancer mortel et transmissible appelé DFTD. L'analyse des génomes des tumeurs au fil du temps a permis de retracer la dynamique des variants tumoraux au cours de l'épidémie et ainsi de mieux comprendre l'évolution de ces cancers atypiques. Une bonne nouvelle en matière de conservation : suite à des mutations du DFTD, ce cancer semble très peu susceptible de conduire à l'extinction du diable de Tasmanie, comme on le pensait initialement. Ces travaux sont publiés dans Evolutionary Applications.
Les analyses paléogénomiques réalisées sur les individus du site funéraire néolithique de Gurgy "Les Noisats" (Yonne) ont permis de reconstruire les arbres généalogiques de deux familles d'une ampleur sans précédent. Les résultats de ces analyses, combinées aux données archéologiques, anthropologiques et isotopiques, éclairent l'organisation sociale de cette communauté vieille de 6 700 ans. Cette étude est publiée dans la Nature.
La salinité environnementale affecte de nombreux éléments clés de la biologie des organismes. Des chercheurs ont montré que la taille corporelle et la reproduction de crapauds côtiers exposés à des milieux plus salés étaient fortement réduits, ce qui suggère une modification de l'allocation des ressources à la croissance et à la reproduction chez les amphibiens côtiers. Ces résultats sont publiés dans Functional Ecology.
Le CNRS a participé à l’exposition du 40e anniversaire de l’Office Parlementaire d'Évaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST) à l’Assemblée nationale en juillet, avec un stand sur la robotique animé par laboratoire équipes traitement de l'information et systèmes rattaché à l’Institut des sciences de l'information et leurs interactions.
Des chercheurs et chercheuses ont recréé des canaux moléculaires artificiels qui miment le fonctionnement de deux types de pores biologiques existant dans la nature. Ces ouvertures nanométriques permettent le transfert de molécules à travers les membranes des cellules. La conception de ces canaux ouvre la voie à la fabrication de nanopompes et de nanofiltres sélectifs pour faciliter l’entrée ou la sortie de molécules choisies dans des cellules biologiques.
Contrôler la lumière à l'intérieur des milieux complexes, tels que les tissus biologiques, a toujours été un défi dans divers domaines de recherche. Une étude menée par des scientifiques du Laboratoire Kastler Brossel introduit désormais une nouvelle méthode de contrôle non invasif de la lumière. Grâce à cette nouvelle méthode, les chercheurs ouvrent la voie à des avancées dans les domaines de la manipulation optique, de l'imagerie des tissus profonds et de l'optogénétique notamment.
Une équipe de recherche internationale a réussi pour la première fois à démontrer l’effet Schwinger dans une expérience basse énergie grâce au graphène, un matériau très étudié par les scientifiques. Émise en 1954 par Julian Schwinger (Nobel de physique 1965), la prédiction était restée au stade théorique tant l’énergie des champs électriques en jeu pour la vérifier est considérable. Ce résultat ouvre la voie à de nouvelles expériences d'électrodynamique quantique en laboratoire.
Afin d’enrayer la prolifération de virus pathogènes, une des stratégies consiste à perturber leur assemblage quand ils se multiplient dans les cellules infectées, et ce notamment avec de petites molécules : les modulateurs d’assemblage. Un consortium international vient de montrer comment certains ciblent et déforment l’enveloppe de protéines du virus de l’hépatite B grâce au synchrotron SOLEIL. Ces résultats publiés dans ACS Nano pourraient permettre de mieux comprendre les mécanismes d’action des antiviraux, et d’ouvrir des perspectives sur la conception de nanocapsules dérivées de virus.
Les bactéries Alcanivorax prolifèrent à la suite de déversements d'hydrocarbures et contribuent à la dégradation du pétrole dans les océans. Dans une étude publiée dans la revue Science, une équipe franco-japonaise a isolé des spécimens de bactéries Alcanivorax borkumensis en laboratoire, les a nourris de pétrole brut et a ensuite observé comment ils travaillaient ensemble pour manger le pétrole aussi rapidement et efficacement que possible. Cette découverte permet de mieux comprendre les processus de biodégradation des hydrocarbures déversés.
Une campagne de science participative lève le voile sur la variabilité spatiale des dépôts de poussières sahariennes dans les Alpes et les Pyrénées. Les données récoltées devraient permettre, entre autres, d’évaluer les modèles de transport atmosphérique et de mieux connaître l’influence de ces poussières sur la fonte de la neige et des glaciers.
L’eau d’une planète de type terrestre peut-être entièrement vaporisée. C’est le cas lors de sa formation ou si l’insolation est importante. Or, les propriétés des atmosphères de vapeur d’eau, essentielles pour comprendre l’histoire et l’habitabilité d’une planète, ont été profondément revues dans une récente étude franco-suisse publiée par le journal Nature.
En Indonésie, le Toba est le dernier volcan à avoir connu une super éruption : la Young Toba Tuff (YTT). Elle serait à l’origine d’un hiver volcanique qui aurait plongé la Terre dans une période glaciaire de 10 000 ans, entrainant la disparition d’une grande partie de la faune et de la flore, dont une grande partie de la population humaine.
La campagne SubSaintes dans les Antilles françaises et le projet ANR SerSurf ont permis de réaliser la première cartographie exhaustive d'une rupture au plancher océanique. Les observations réalisées lors de la campagne SubSaintes suggèrent que les glissements de terrain déclenchés par l’activité sismique sont l’agent principal d’érosion des paysages volcaniques sous-marins, comme ceux formés aux dorsales océaniques.
Ryugu est un des astéroïdes carbonés et hydratés qui orbitent aujourd’hui au sein du Système solaire interne. Une nouvelle étude montre que ses ingrédients, échantillonnés par la mission Hayabusa 2, contiennent des grains anhydres (ne contenant pas d'eau) du système solaire externe. Le corps parent de Ryugu s'est probablement formé très loin, à partir d'un réservoir proche de la région d'accrétion (zone de formation) des comètes.
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