Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Dans une étude publiée dans la revue Journal of the American Society, des scientifiques ont échangé les différents sous-domaines d’une famille d’enzymes responsables de l'oxydation et de la production du dihydrogène. En créant ainsi des protéines chimères qui n’existent pas dans la cellule, il devient possible de comprendre les propriétés catalytiques particulières de cette enzyme. Ces résultats ouvrent la voie à la fabrication de nouveaux outils moléculaires innovants.
La recombinaison homologue est un mécanisme qui permet la réparation de l’ADN endommagé. Elle joue ainsi un rôle clé dans le maintien de la stabilité de notre génome. L’acteur principal de ce mécanisme est une protéine appelée RAD51. A l’aide d’un modèle murin, des scientifiques montrent, dans une étude publiée dans The EMBO Journal, que contrairement à ce qui était admis, RAD51 favorise le développement des cancers mais protège du vieillissement.
Les réseaux métaboliques à l'échelle du génome permettent de modéliser l'ensemble des transformations chimiques connues au niveau du métabolisme d'un organisme donné. Leur comparaison à large échelle nécessite de s'affranchir des problèmes d'hétérogénéité parmi les génomes disponibles. Dans un article publié dans Genome Research, des scientifiques proposent une approche permettant de construire des réseaux de qualité homogène permettant de les comparer dans une perspective évolutive.
Thierry Benvegnu développe des tensioactifs issus de matières premières végétales afin de remplacer les matériaux d’origine pétrolière utilisés traditionnellement par l’industrie chimique. Ceci afin de réduire l’impact environnemental de produits d’usage quotidien. En 2016, il a cofondé l’entreprise SurfactGreen qui commercialise et développe ces alternatives vertes.
L’une des techniques les plus puissantes pour l’étude du vivant, la spectroscopie RMN, pourra bientôt être utilisée pour observer de grandes protéines en action. Ceci, grâce aux procédés de marquage isotopique que Jérôme Boisbouvier est en train de mettre au point.
Des équipes de trois laboratoires toulousains ont mis au point une nouvelle génération de molécules anticancéreuses potentiellement thérapeutiques, inspirées de métabolites produits par les éponges marines. Cette famille de molécules, en cours de tests précliniques, ouvre de nombreuses perspectives pour le traitement du cancer. Les résultats sont à retrouver dans le Journal of Medicinal Chemistry.
Des chimistes du CNRS ont développé un système miniaturisé capable de se mettre en mouvement de façon autonome. Leur dispositif à base d’un polymère conducteur biocompatible utilise du sucre et de l’oxygène pour déployer un mouvement périodique qui ressemble à celui des battements du cœur. Ces muscles artificiels biomimétiques aux applications potentielles en robotique et biomédecine sont à découvrir dans Nature Communications.
La transition entre le Pléistocène inférieur et moyen, entre 1 250 000 et 750 000 ans, est une période clé de notre histoire évolutive du fait des bouleversements climatiques qui ont impacté l’ensemble des écosystèmes. Paradoxalement, cette période est relativement mal connue en raison de la rareté des enregistrements fossiles et archéologiques. Pour cela, le site de Kanyimangin, daté d’environ un million d’années (ouest Turkana, Kenya), offre une opportunité unique de mieux comprendre cette période. Ces résultats sont publiés dans Antiquity.
La Fondation L’Oréal-Unesco a décerné le 10 octobre dernier le Prix Jeunes Talents Pour les Femmes et la Science France 2023 à 35 jeunes scientifiques. Parmi les lauréates, six chercheuses en écologie ont été distinguées. Leurs travaux portent essentiellement sur la biodiversité et sa protection, de la pollution aux effets du changement climatique en passant par les méfaits des espèces invasives.
Il est désormais bien établi que l’utilisation du masculin générique engendre des représentations mentales déséquilibrées en faveur du masculin. Pour autant, toutes les formes d’écriture inclusive sont-elles aussi efficaces pour contrer ce biais ? Dans une étude récente parue dans la revue Frontiers in Psychology, une équipe de scientifiques a démontré que les formulations neutres, sans marque de genre grammatical, ne permettent pas d’éliminer complètement le biais vers le masculin, au contraire des formes doubles qui mentionnent à la fois le masculin et le féminin.
L’Institut universitaire de France a annoncé les résultats de la campagne IUF 2023. Parmi les nominations, Maud Marchal, enseignante-chercheuse de l’INSA Rennes à l’Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires.
Les algorithmes d’Anne Benoit, enseignante-chercheuse de l'ENS Lyon au Laboratoire de l’informatique du parallélisme, optimisent l’ordonnancement de tâches pour assurer un calcul haute performance plus efficace, plus résilient et moins énergivore. Afin d’affiner ses recherches, elle a été nommée membre senior au titre de la chaire fondamentale de l’Institut universitaire de France.
La conférence internationale ETAPS a décerné son prix de l’outil qui a résisté à l’épreuve du temps à la boîte à outils CADP, projet débuté à la fin des années 1980 au laboratoire Verimag.
À quel point les problèmes au cœur des protocoles cryptographiques post-quantiques sont-ils vraiment durs à résoudre ? Cette question est au cœur du projet Agatha Crypty, soutenu par un financement ERC Starting Grant et dirigé par Benjamin Wesolowski, chercheur du CNRS dans l’Unité de mathématiques pures et appliquées. Ces recherches mettront en exergue une nouvelle méthode d’analyse des problèmes en cryptologie.
Ajoutez de l’eau à n’importe quel alcool anisé et vous assistez à un fascinant phénomène physico-chimique où les deux liquides se mélangent puis se séparent, conférant un aspect laiteux à la boisson. La conception d’un procédé robuste utilisant cette émulsification spontanée est au cœur d’une étude récemment menée par le Laboratoire de génie chimique. Ces travaux, publiés dans Journal of Colloid and Interface Science, ouvrent la voie à de nouvelles méthodes de nanofabrication, notamment utiles en pharmaceutique.
Une équipe du Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes est parvenue à déposer une couche mince et contrôlée de polymère conducteur sur des électrodes métalliques 3D nanostructurées, ouvrant ainsi la voie à des mesures de l'activité neuronale avec une haute résolution spatiale, tout en conservant la qualité des signaux électriques enregistrés. Ces résultats, qui ont d'importantes applications potentielles dans la recherche en neurosciences, sont publiés en couverture de la revue Advanced Materials.
Un microsystème de dépôt de gouttes, fabriqué par impression 3D par deux équipes du Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes, permet la réalisation de puces à ADN et à protéines, mais aussi de fibres optiques fonctionnalisées et de biocapteurs. Ces résultats sont publiés dans la revue Microsystems & Nanoengineering.
À la suite des Assises des mathématiques de novembre 2022, le CNRS annonce la publication de leurs Actes. Ce document dresse un état des lieux inédit des interactions entre les mathématiques et la société et met en lumière des pistes de solution pour mieux préparer la France aux grands défis de demain. De ces Actes sont nées 15 actions pour une stratégie nationale en direction des mathématiques, conçues avec France Universités.
Des chercheurs du CNRS ont montré comment franchir les échelles pour passer, de manière particulièrement efficace, de simulations microscopiques de dynamique des fluides, coûteuses en temps de calcul, à des études macroscopiques de transmission virale aéroportée au sein de foules. Cela ouvre la voie à des évaluations accessibles des risques de contagion par exposition directe dans des scénarios réalistes très variés. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Advanced Science.
Les lauréates 2023 du programme Jeunes Talents France L’Oréal-Unesco Pour les femmes et la science ont été annoncées le 10 octobre dernier. Parmi elles, trois mathématiciennes sont à l'honneur : Mingmin Zhang, Alesia Herasimenka et Margaux Zaffran.
Selon la dualité onde-corpuscule, une particule quantique se comporte aussi comme une onde étendue dans l’espace. Des physiciens viennent d’observer la signature de deux propriétés distinctes d’un même photon mesurées dans deux bras d’un interféromètre, séparés de quelques centimètres, illustrant ainsi la délocalisation intrinsèque des objets quantiques.
Alice Briole, post-doctorante au laboratoire Matière et systèmes complexes, Elena Mikheeva, post-doctorante au Centre de recherche sur l'hétéroepitaxie et ses applications et Célia Pelluet, doctorante au Laboratoire photonique numérique et nanosciences ont reçu le prix Jeunes Talents France L’Oréal-Unesco Pour les femmes et la science.
Des chercheurs ont montré qu’à la surface d’un solide de silicium pur soumis à un gradient de température, les atomes migrent préférentiellement vers les zones froides, à des vitesses exceptionnellement lentes. Leur travail expérimental est publié dans les Physical Review Letters.
En développant une méthode originale à partir de la tomographie électronique, des chercheurs sont parvenus à visualiser les mécanismes de déformation dans l’aluminure de titane (TiAl) porté à 900 °C. Ce type d’imagerie ouvre la voie à la mise au point de nouveaux alliages.
Une étude confirme et élargit les conclusions de travaux antérieurs concernant la sous-estimation de l’assèchement continental prévu au cours du siècle par les modèles de climat, indépendamment du scénario d’émissions considéré. Basée sur de meilleures observations et une nouvelle génération de modèles de climat et de statistiques, cette étude alerte sur la nécessité de mettre en œuvre des mesures d’adaptation dans la perspective d’un tel assèchement et souligne les limites des stratégies d’adaptation basées sur la stimulation des puits terrestres de carbone.
Une étude unique des dépôts de phosphore dans la glace du Mont Blanc permet de mieux cerner les sources atmosphériques mal connues de phosphore en Europe et leur évolution au cours du siècle dernier. Son augmentation révélée par la glace indique une intensification des arrivées de poussières sahariennes et de la forêt. Le phosphore a également été perturbé par les activités humaines comme la combustion du charbon et la sidérurgie.
La récente expédition MOSAiC a permis de mieux comprendre le rôle crucial des couches d’eau de fonte qui se forment chaque été en Arctique. Leur existence sur de longues durées et une grande étendue spatiale influence notamment la diversité et la productivité des écosystèmes arctiques.
En combinant les données de deux missions spatiales, Solar Orbiter (Esa) et Solar Dynamics Observatory (Nasa), des chercheurs ont déterminé pour la première fois de manière non-ambigüe le champ magnétique à la surface du Soleil.
Le carbone organique du sol est un élément clé de la santé des sols du fait de son rôle sur leur structure, leur fertilité et sur l’atténuation des émissions anthropiques annuelles de CO2. Une équipe de recherche propose une méthode alternative et indépendante basée sur la mesure du chlore 36 dans les sols pour évaluer la capacité de ces derniers à stocker du carbone.
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