Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
En étudiant chez la Drosophile la rotation d’un organe asymétrique, la plaque génitale, une équipe de l’Institut de biologie du développement et cancer (IBDC, CNRS et Université de Nice) a mis en évidence un nouveau rôle de l’apoptose. Celle-ci permet de libérer les tissus de leur attache afin qu’ils puissent s’enrouler normalement pendant la morphogenèse droite-gauche. Ces travaux ont été publiés dans Current Biology le 9 septembre 2010.
Une équipe du Centre interuniversitaire de recherche et d'ingénierie des matériaux (Cirimat, CNRS / Université Paul Sabatier Toulouse 3 / INP Toulouse), pilotée par Emmanuel Flahaut, étudie l'impact des nanotubes de carbone sur la santé et sur l'environnement en interaction avec plusieurs laboratoires Toulousains et une unité Inserm à Bordeaux. Trois ans de travaux ont abouti à de nombreuses publications et les deux dernières, parues en août dans la revue Nanomedicine donnent l’opportunité de (re)poser la question : sait-on maintenant ce qu'il en est de la toxicité des nanoparticules tant sur l’environnement que sur la santé ?
Dans les forêts de montagne, les incendies contrôlent la composition de la végétation à long terme, mais cette composition détermine en amont le risque de déclenchement et de propagation des incendies. Si l’intervalle entre deux feux de forêts subalpines est de moins de 150 ans, le seuil de résilience de l’écosystème paraît affecté. C’est ce que vient de démontrer une équipe de chercheurs français du Centre de Bio-Archéologie et d’Écologie (CNRS / Ecole Pratique des Hautes Etudes de Paris / Université Montpellier 2). Cette étude a été publiée le 30 août 2010 dans le périodique PLoS ONE.
Dans une publication à paraître prochainement dans le journal Molecular Biology and Evolution, Richard Cordaux, lauréat 2009 de la médaille de bronze du CNRS, et son équipe du laboratoire Ecologie Evolution Symbiose (CNRS / Université de Poitiers) rapportent que les introns du groupe II sont exceptionnellement nombreux et mobiles dans les génomes de Wolbachia, l’une des bactéries endosymbiotiques les plus abondantes sur Terre.
Une équipe internationale et pluridisciplinaire rassemblée autour d’un projet d’étude financé par la Deutsche Forschungsgemeinschaft, qui implique, pour la France, des chercheurs des universités de Bordeaux (UMR 5199, « De la Préhistoire à l’actuel : culture, environnement et anthropologie – Laboratoire d’anthropologie des populations du passé » / CNRS) et de Strasbourg (UMR 7044, « Étude des civilisations de l'Antiquité : de la Préhistoire à Byzance » / CNRS) s'est intéressée aux pratiques de cannibalisme du Néolithique ancien sur le site d'Herxheim en Allemagne. Les restes humains découverts ont récemment fait l’objet d’une première étude détaillée qui a conduit à de nouvelles hypothèses (Antiquity, 83 (2009) : 968–982). Ils portent d’abondantes modifications d’origine anthropique, qui correspondent d’une part à des traces de découpe des cadavres, d’autre part à des modifications liées à la fracturation de leurs os.
Le travail qu’effectuent les « vendeurs » en librairie, traditionnellement appelés « libraires » , et la valeur sociale qu’ils produisent, sont particulièrement peu (re)connus. De fait, les recherches menées sur ce groupe social sont quasi inexistantes. C'est le constat qu'a fait Frédérique Leblanc, maître de conférences à l'université Paris Ouest-Nanterre et membre de l'équipe CSU de l'UMR7217 Centre de Recherches Sociologiques et Politiques de Paris (CNRS), dans l'enquête qu'elle a menée, en réponse à l'appel à recherches lancé par le DEPS (ministère de la Culture) en 2009 sur "La qualité de l'emploi dans les secteurs artistiques et culturels".
Des applications telles que l’analyse chimique par spectroscopie ou la détection et l’identification de molécules biologiques nécessitent l’utilisation de lasers accordables, dont on peut changer et choisir précisément la longueur d’onde émise. Pour ce type de laser, on ne dispose pas encore dans le spectre visible de dispositif compact, simple et à très faible coût comme cela est le cas des lasers à semiconducteurs utilisés dans les communications optiques. Une piste prometteuse consiste à utiliser comme milieu actif les mêmes molécules que dans les traditionnels lasers à colorant, en les incluant non plus dans un liquide circulant dans le laser, mais dans un film mince déposé sur un substrat. Des physiciens du Laboratoire de Physique des Lasers (Université Paris 13/CNRS) viennent de démontrer un rendement de conversion optique-optique record (43%) pour un laser visible reposant sur ce principe.
Le Spectromètre magnétique Alpha (AMS), qui étudiera l’antimatière et la matière noire dans l’espace, a quitté le Cern le 24 août dernier. Le détecteur AMS a été transporté du Cern à l’Aéroport International de Genève pour son départ le 26 août à bord d'un avion de transport de l’US Air Force, à destination du Centre spatial Kennedy en Floride. Une étape qui le rapproche de son voyage vers la Station spatiale internationale (ISS). Trois laboratoires français, de l'IN2P3/CNRS, collaborent à l'expérience AMS : le Laboratoire d'Annecy-le-Vieux de physique des particules - Lapp (CNRS/Université de Savoie), le Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie - LPSC (CNRS/Université Grenoble 1/Institut polytechnique de Grenoble) et le Laboratoire de physique théorique et astroparticules - LPTA (CNRS/Université de Montpellier 2) .
Les physiciens travaillant sur l’expérience CMS auprès du Grand collisionneur de hadrons (LHC) du Cern, à laquelle participent le CNRS/IN2P3 et le CEA, ont constaté des corrélations fortes entre certaines particules produites à 7 TeV lors de collisions proton-proton. C’est la première fois que ce phénomène physique est observé dans de telles collisions et de nombreuses interprétations de cet effet sont possibles. Toutefois, ce résultat comporte des similitudes avec des phénomènes observés dans les collisions de noyaux auprès du collisionneur Rhic du Laboratoire national de Brookhaven (États-Unis), qui ont été interprétés comme pouvant être dus à la création de matière dense et chaude dans les collisions.
Plus de cinquante physiciens et ITA du CNRS, du CEA et des universités ont participé au livre "Passeport pour les deux infinis", qui vient d'être publié aux éditions Dunod, et auquel l'IN2P3 a contribué de façon majeure. Cet ouvrage, réversible, est composé de deux parties traitant pour l'une de "l'infiniment petit" et pour l'autre de "l'infiniment grand". De chaque côté, de courts articles présentent les grands sujets de ces domaines de recherche et une sélection d'expériences associées. Ils sont suivis par quelques fiches plus appliquées et un glossaire. 2 500 exemplaires de cet ouvrage ont été financés par le CNRS, le CEA, l'Université Paris-Diderot et le groupement P2I. Interdits à la vente, ils seront distribués aux professeurs de physique et aux enseignants-chercheurs qui en feront la demande et qui sont intéressés par l'utilisation du livre comme support pédagogique pour leurs enseignements. Ce livre est l'une des composantes d'un projet plus large sur le thème des "deux infinis", à destination des enseignants et du grand public. Parmi les réalisations en cours : un site web et des fiches pédagogiques basées sur un ou plusieurs articles du livre et adaptées aux programmes du lycée par des enseignants.
Les jours ne durent pas 24h00... Une équipe franco-russe de géophysiciens et de mathématiciens appliqués conduite par Jean-Louis Le Mouël, physicien à l'Institut de Physique du Globe de Paris (INSU-CNRS, Paris Diderot), vient d'identifier une corrélation forte entre certaines variations de la longueur du jour et l'évolution décennale à multi-décennale de l'activité solaire. Une étude parue récemment dans la revue Geophysical Research Letters de l'American Geophysical Union.
La campagne SMOOTHSEAFLOOR se déroulera du 2 octobre au 2 novembre 2010 à bord du N/O Marion Dufresne (IPEV) dans la partie orientale de la dorsale sud-ouest indienne, où l'Afrique et l'Antarctique se séparent avec un taux d'expansion (15 mm/an) parmi les plus lents du système de dorsales océaniques de notre planète. L'objectif phare de cette campagne est de déterminer la nature des roches, la structure tectonique, les modalités du magmatisme et de l'altération hydrothermale d'un nouveau type de plancher océanique « non-volcanique » découvert en 2003 par Mathilde Cannat (IPGP, CNRS-INSU/Paris Diderot), Daniel Sauter (IPGS, CNRS-INSU/Univ. Strasbourg) et leurs collègues, lors d'une campagne précédente. Cette découverte va à l'encontre de la vision traditionnelle de toutes les dorsales océaniques comme un système essentiellement volcanique. L'origine de ce nouveau type de plancher océanique fait pour l'instant l'objet de nombreuses questions auxquelles la campagne SMOOTHSEAFLOOR va tenter de répondre.
Directeur de la publication: Alain Fuchs
Directeur de la rédaction : Marie-Hélène Beauvais
Responsable éditorial : Julien Guillaume
Comité éditorial : Christophe Cartier Dit Moulin, Martine Hasler (INC); Karine Baligand (INEE); Jean-Michel Courty, Catherine Dematteis, Karine Penalba (INP); Elise Janvresse, Karine Penalba (INSMI);Christina Cantrel (IN2P3); Valérie Lemarchandel (INSB); Armelle Leclerc, Sandrine Clérisse (INSHS); Arlette Goupy (INSIS); Christiane Grappin, Philippe Chauvin, Dominique Armand (INSU)