Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
L'enzyme DNase I, bien connue pour être un outil largement utilisé en biochimie et biologie moléculaire, est utilisée en médecine pour lutter contre la mucoviscidose. Des chercheurs du CNRS ont réussi à comprendre, grâce à des simulations au niveau atomique, le rôle fondamental joué par les ions magnésium et calcium dans le fonctionnement de la DNase I. Ces travaux ont donné lieu à une publication dans la revue PLOS Computational Biology le 18 novembre 2010 et ouvrent la voie à l'amélioration de médicaments à base de cette enzyme.
Le gène K81 induit une protection spécifique des télomères des chromosomes des spermatozoïdes. En son absence, les drosophiles mâles deviennent stériles : ils transmettent à leur descendance des chromosomes endommagés, qui provoquent alors la mort des embryons. C’est ce que viennent de montrer des chercheurs du CNRS dans un article publié le 18 novembre 2010 dans la revue Current Biology.
Des chercheurs de l’Institut des Maladies Neurodégénératives (CNRS/Universités Bordeaux 1 et 2) viennent de découvrir, en collaboration avec des chercheurs italiens et suédois, qu’il est possible de diminuer les effets secondaires liés au traitement de la maladie de Parkinson. Grâce à l’emploi de la forme mutée et inactive de la même protéine, les scientifiques sont arrivés à inhiber l’activation de RasGRF1, qui participe au contrôle des fonctions motrices par la dopamine, améliorant ainsi les symptômes parkinsoniens. Ce travail a été publié le 29 novembre 2010 dans la revue PNAS.
L’un des challenges de l’imagerie optique en biologie est de visualiser en trois dimensions des structures biologiques et des organismes dans des conditions compatibles avec la poursuite de leur développement. Un nouvel instrument, le SPIM, basé sur la microscopie à feuille de lumière, la fluorescence, le sectionnement optique et des possibilités d'acquisition en multivues, ouvre de nouvelles perspectives. Cet équipement unique, développé par plusieurs groupes de chercheurs du CNRS, est aujourd'hui mis à la disposition de toute la communauté scientifique.
En biologie évolutive, il est supposé que les femelles utiliseraient les signaux sexuels exhibés par les mâles pour estimer certains aspects de leur « qualité » tels que leur capacité à protéger les jeunes, à les nourrir ou à leur transmettre des gènes de résistance aux parasites. Elles pourraient donc allouer plus ou moins de ressources à la reproduction en cours avec un partenaire donné en fonction de la probabilité que cet appariement mène à une progéniture viable. Durant sa thèse sous la direction de Philipp HEEB (chercheur CNRS à l’UMR 5174 Evolution et diversité biologique CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier), Mathieu Giraudeau a travaillé au sein d'une équipe internationale comprenant plusieurs chercheurs du CNRS afin de tester cette hypothèse. Pour ce faire, Il a manipulé la coloration des becs de colverts mâles, considérée comme un signal de qualité chez cette espèce, afin de vérifier son influence sur la fécondité des femelles. Son étude est publiée dans les Proceedings of the Royal Society B.
Les Noirs Marrons du plateau des Guyanes présentent une caractéristique unique de conservation du patrimoine génétique africain dans les Amériques, avec une origine très marquée des pays du Golfe du Bénin qui pratiquaient intensément le Commerce Triangulaire entre les 16ème et 19ème siècles. Ces résultats qui viennent d’être publiés dans la revue BMC Evolutionary Biology par une équipe française de chercheurs en anthropologie génétique mettent aussi en évidence un biais sex-ratio dans le patrimoine génétique Noir Marron, qui pourrait éclairer certaines pratiques esclavagistes.
2010 a été proclamée année internationale de la biodiversité. Dans un contexte où celle-ci s’effrite à un rythme sans précédent, il semble impératif de mieux comprendre les conséquences de son érosion et notamment l'impact que la diversité des espèces peut avoir sur le fonctionnement d'un écosystème. Grâce à une expérience menée sur des souches de bactéries qu'elle a fait évoluer pendant plusieurs centaines de générations, une équipe internationale incluant des chercheurs du CNRS, (UMR 5554 CNRS/ Université Montpellier 2 et UMR 5119 CNRS/Université Montpellier 2/IFREMER) vient de montrer que cet impact variait en fonction de l'histoire évolutive des espèces présentes. Une étude publiée dans la revue Nature.
Le quartz, matériau qui équipe nos montres, n'a pas dit son dernier mot. Une équipe de recherche internationale, composée de chercheurs de l’Institut Femto-st à Besançon (UMR CNRS / UFC / UTBM / ENSMM), de la société Oscilloquartz à Neuchâtel et de l'Académie des Sciences de Prague, est parvenue à maitriser la "seconde" avec 14 chiffres après la virgule, à l'aide d'un oscillateur compact et transportable. ... Pour se représenter cette performance, cela correspondrait à un écart d'une seconde en 1,3 million d'années. Une première mondiale qui vient d’être publiée dans le journal Electronics Letters.
Une technique d’extraction des nanotubes de carbone semiconducteurs a été mise en place à l’Institut d’Electronique Fondamentale. Cette extraction a permis aux chercheurs de l’IEF de démontrer une augmentation d’un facteur 10 du signal de luminescence par rapport à des nanotubes de référence. A partir de cette étude, ces mêmes chercheurs ont réussi à mettre en évidence pour la première fois un gain optique de 160 cm-1 dans les nanotubes de carbone semiconducteurs à la longueur d’onde de 1,3 µm et à température ambiante. Cette valeur de gain est du même ordre de grandeur que celle que l’on peut obtenir dans les semiconducteurs III-V communément utilisés pour la réalisation de sources lasers. Ce travail ouvre la porte à la réalisation d’une nanosource laser à nanotubes de carbone et plus généralement à une nouvelle nanophotonique fondée sur les nanotubes.
Spermatozoïdes, bactéries de notre flore intestinale, micro-algues dans les océans…, notre planète est peuplée de micro-organismes nageurs. Comprendre comment ces minuscules êtres se déplacent dans un milieu aqueux pourrait permettre de développer des microrobots nageurs, qui révolutionneraient la microchirurgie. Le Prix de la Recherche 2010 dans la mention "Mobilité durable" a été remis à François Alouges (Centre de Mathématiques Appliquées de l'École Polytechnique/CNRS Palaiseau) et Antonio DeSimone (Scuola Internazionale Superiore di Studi Avanzati) pour leur travail « natation optimale à faible nombre de Reynolds » sur des nanorobots nageurs pour la microchirurgie.
Lorsqu’un atome est éclairé par une onde laser très intense, on peut observer une double ionisation corrélée, c’est à dire le départ simultané de deux électrons. Les interprétations théoriques de ce phénomène conduisaient à penser que seule une lumière polarisée linéairement produisait cette ionisation corrélée. Des physiciens du Centre de Physique Théorique de Marseille (CPT – CNRS / Univ. Aix-Marseille II / Univ. Aix-Marseille I / Univ. de Toulon) en collaboration avec le Georgia Institute of Technology d’Atlanta ont permis de réconcilier ces résultats expérimentaux apparemment contradictoires en montrant comment un électron ionisé par le champ peut revenir vers le noyau pour ioniser d’autres électrons, même avec une polarisation circulaire.
Les méthodes utilisées actuellement pour amplifier des impulsions laser de très grande puissance reposent sur l’utilisation de dispositifs très encombrants et complexes à utiliser. Des physiciens du Laboratoire PhLAM (Univ. Lille 1/ CNRS), de l’Université de Mons (Belgique), du CESTA (CEA) et de l’Université d’Alcala (Espagne) viennent de démontrer la possibilité de réaliser cette amplification grâce à un dispositif basé uniquement sur des fibres optiques, et donc particulièrement compact, stable, simple et robuste.
Destiné à promouvoir l’innovation technologique et la diffusion de l’optique-photonique dans divers domaines d’applications, le Prix Jean Jerphagnon a été attribué ce jeudi 2 décembre à Laurent Cognet, 39 ans, du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS / Univ. Bordeaux 1), à Bordeaux, pour son projet intitulé « ImmuQuant ».
Moins de trois semaines après les premières collisions d’ions lourds (ions plomb) au LHC, les résultats des expériences Alice, Atlas et CMS, auxquelles participent l’IN2P3/CNRS et le CEA, ouvrent de nouvelles perspectives pour la compréhension de la matière telle qu’elle existait probablement aux tout premiers instants de l’Univers. Les résultats de l’expérience Alice, dédiée à l’étude des ions lourds, ont fait l’objet de deux articles quelques jours à peine après le démarrage de la phase d'exploitation avec les ions lourds. Dans le cadre des expériences Atlas et CMS, le phénomène de "jet quenching" ou "étouffement des jets" a été observé pour la première fois de manière directe et permettra de mieux sonder le plasma quarks-gluons. Ce résultat a été annoncé dans un article de la collaboration Atlas dans la revue Physical Review Letters le 25 novembre 2010. CMS a pour sa part observé les premiers bosons Z jamais produits dans les collisions d'ions lourds, et publiera prochainement un article sur l'étouffement des jets. Les résultats de toutes les expériences seront présentés lors d’un séminaire le 2 décembre au Cern. L’acquisition des données pour les ions se poursuivra jusqu’au 6 décembre.
Une équipe franco-américaine de chercheurs du Laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement de Grenoble(1) (LGGE, CNRS / Université Joseph Fourier) et de l'Université américaine de Stony Brook vient de lever le voile sur l'évolution séculaire à grande échelle des feux de végétation dans l'hémisphère sud, grâce à une approche originale : la reconstruction de l'évolution du monoxyde de carbone et de ses isotopes stables dans deux carottes de glace forées en Antarctique. Leurs travaux publiés ce jour dans Science Express révèlent en effet qu'au cours des 650 dernières années, les émissions de ce gaz trace par les feux de végétation dans l'hémisphère sud ont connu de fortes variations, en lien avec l'évolution climatique. Par ailleurs, ces travaux remettent en question les inventaires disponibles de cette source depuis l'époque préindustrielle.
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