Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Des scientifiques du Centre de Recherche en Biochimie Macromoléculaire (CNRS/Universités Montpellier 1 et 2) ont identifié une nouvelle protéine essentielle au bon déroulement de la mitose : la protéine Arpp19, substrat de la protéine kinase Greatwall. Permettant d’éviter certaines altérations de la division cellulaire à l’origine de cancers, par le biais de la phosphorylation de la protéine Arpp 19, Greatwall constitue une nouvelle cible potentielle dans la mise au point de thérapies. Ces travaux sont publiés dans la revue Science le 17 décembre 2010.
Dans un article publié le 17 octobre dans Nature, une
équipe de l'Institut de Génétique Humaine
(CNRS/Universités Montpellier 1 et 2) a ouvert une nouvelle
piste dans la compréhension du rôle des
éléments transposables, capables de se mouvoir dans
le génome. Les chercheurs ont notamment montré que
des petits ARNs non codants, dérivés
d’éléments transposables, sont indispensables
à la mise en place des axes embryonnaires, un processus
fondamental du développement.
Grâce à des études phylogénétiques reproductibles, des scientifiques de l’Unité de Recherche sur les Maladies Infectieuses et Tropicales Emergentes (CNRS/Université Aix-Marseille 2) viennent d’établir de nouvelles preuves de l’appartenance des grands virus à ADN, comme Mimivirus, à un quatrième domaine de la vie. Ces travaux parus le 2 décembre 2010 dans la revue PLoS One continuent à agiter la communauté scientifique autour d’une question qui ne fait toujours pas l’unanimité aujourd’hui.
Pour vivre, nous avons besoin d'adénosine 5’-triphosphate, plus connu sous l’acronyme ATP. Mais comment cette molécule est-elle synthétisée ? C'est à cette question qu'essaye de répondre une équipe de l'Institut de Biologie et Génétique Cellulaires (CNRS/Université Bordeaux 2) en étudiant, à l'échelle atomique et moléculaire, la H+-F1F0 ATP synthase mitochondriale de la levure Saccharomyces cerevisiae. Les chercheurs ont réussi à cristalliser et résoudre la structure cristalline d'un sous-complexe de cette enzyme. Leurs résultats ont été publiés le 17 septembre 2010 dans The Journal of Biological Chemistry.
La dispersion, c'est-à-dire la capacité à se reproduire à distance de ses géniteurs, est une caractéristique fondamentale des espèces biologiques. Une équipe française associant chercheurs du Cemagref et du Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS/Université Montpellier 1/Montpellier 2/Montpellier 3/ENSA Montpellier/CIRAD/Ecole Pratique des Hautes Etudes Paris) a mis au point un modèle pour comprendre la grande variabilité de la dispersion que l'on peut retrouver au sein d'une même espèce, certains membres de l'espèce étant capables de voyager loin pour s'implanter, d'autres demeurant sur leur territoire d'origine. Ce modèle suggère que cette diversification est beaucoup plus répandue que ce que l'on pensait auparavant. Un travail publié dans Evolution.
Une scientifique du Centre de recherches sur la paléobiodiversité et les paléoenvironnements, (CNRS/Muséum national d’Histoire naturelle/UPMC) et un chercheur allemand du Leibniz Institute for Research on Evolution and Biodiversity de la Humboldt University à Berlin ont examiné les relations entre le développement des récifs et les changements du climat global entre -65,5 et -1,8 million d’années, en analysant une base de données contenant les caractéristiques de plus de 700 récifs fossiles. Ils ont ainsi pu démontrer que les écosystèmes récifaux n’ont pas le même type de comportement pendant les périodes à effet de serre et celles au cours desquelles le climat global est régi par les glaciations. Leur étude est publiée dans le volume 42 des Special Publications de l’International Association of Sedimentologists.
Enjeu national, la pollution atmosphérique particulaire est aujourd’hui reconnue comme ayant un impact sanitaire important. Plus que les pics, il apparaît que l’exposition à la pollution chronique moyenne est un facteur primordial. La réduction de ce niveau moyen implique une diminution des émissions, ce qui exige une bonne connaissance des sources. C'est dans ce cadre que plusieurs équipes de recherche, appartenant à l’Observatoire Hommes-Milieux du bassin minier de Provence (CNRS/Université Aix-Marseille 1, 2 et 3/ Université d'Avignon) ont proposé une approche pluri-disciplinaire de la problématique de la pollution atmosphérique particulaire avec le projet PACTES-BMP (CNRS/Université Aix-Marseille 1 et 3/Collège de France). Une approche qui passe par une des plus grandes campagnes de prélèvement et d'analyse des particules jamais menées en France.
Une interaction originale à trois composantes – une plante, une fourmi et un champignon – vient d’être explicitée en Guyane par une équipe de chercheurs du Laboratoire Ecologie des forêts de Guyane (CNRS/Université de Guyane/INRA). Bien que des mutualismes tri-partites aient déjà été observés au niveau des interactions plantes-insectes, c’est la première fois qu’est véritablement décryptée, à ce niveau de l’écosystème, la mécanique d’un ménage à trois. Ces résultats, obtenus en collaboration avec des chercheurs des universités de Toulouse et de Clermont-Ferrand, font l’objet de deux publications très récentes dans les revues Biology Letters et Journal of Ecology.
Des chercheurs de l’Institut Fresnel à Marseille (CNRS/Université Aix-Marseille 1 et 3/Centrale Marseille) ont mis au point une technique optique qui permet de voir comment sont orientées dans l’espace les liaisons chimiques constituant la matière. En développant une nouvelle méthodologie, ils ont réussi à révéler l’orientation des liaisons chimiques dans des échantillons aussi variés que des cristaux et des fibres de collagènes. Ces avancées techniques et méthodologiques ouvrent la voie vers une nouvelle microscopie optique permettant d’avoir accès d’une part à une spécificité chimique et, d’autre part, à une sensibilité de l’ordre moléculaire. Mise en œuvre dans le domaine des sciences du vivant, ces nouveaux microscopes permettraient d’imager la présence et la conformation de lipides et protéines spécifiques évoluant dans les cellules et les tissus.
Si la lumière est rapide lorsqu’elle se propage dans le vide, ce n’est pas nécessairement le cas lorsqu’elle se propage dans un matériau. Les physiciens savent maintenant contrôler sa vitesse et la ralentir considérablement, Alors que jusqu’à présent, la production de « lumière lente » reposait sur des dispositifs expérimentaux complexes spécialement développés, des physiciens du Laboratoire Aimé-Cotton (CNRS/Université Paris Sud 11), de l’Institut de Physique de Rennes (CNRS/Université de Rennes I), du Laboratoire de Photonique et de Nanostructures (CNRS) et de Thales Research & Technology France (TRT) viennent de mettre en évidence pour la première fois le rôle du ralentissement de la lumière à l’intérieur même d’un laser.
Réunis à Bruxelles au sein de Nupecc(1), les chercheurs ont présenté le 9 décembre leur plan à long terme qui vise à préparer l’avenir et conforter la place de premier plan occupée par l’Europe dans le domaine de la physique nucléaire. Le projet Spiral2 à Caen, qui réunit le CNRS et le CEA, fait partie des projets déjà engagés dans le cadre de la stratégie européenne.
(1) Nupecc est le comité européen pour la collaboration en physique nucléaire et dépend de l’ESF (European Science Foundation). Il vise à renforcer la collaboration européenne dans le domaine de la physique nucléaire.
Scanner les volcans à l'aide des particules cosmiques traversant la Terre, tel est l'objectif du projet Diaphane, fruit d'une collaboration entre plusieurs équipes du CNRS (IN2P3 et INSU). Pour son deuxième anniversaire, le projet a atteint sa phase expérimentale avec l'obtention d'une première radiographie de la Soufrière de Guadeloupe.
Pour la première fois, des bilans exhaustifs et précis de carbone et de gaz à effet de serre ont été réalisés en Europe durant plusieurs années sur des parcelles cultivées très diverses quant aux localisations géographiques, aux types de culture et aux modes de gestion. Initiée et coordonnée par le Centre d'études spatiales de la biosphère (CNRS / IRD / CNES), cette étude a mobilisé des chercheurs issus de nombreux pays européens qui ont ainsi pu mettre en évidence des voies possibles d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre par les cultures.
Sur la base des analyses d'une nouvelle carotte de glace forée par le consortium européen TALDICE(1) au site de Talos Dôme en Antarctique (secteur de la mer de Ross), les chercheurs de ce consortium viennent de démontrer que la dernière transition glaciaire-interglaciaire a connu, comme la période glaciaire précédente, le phénomène dit de bascule climatique caractérisé par une évolution synchrone mais opposée des climats des deux pôles. Leurs analyses révèlent par ailleurs des différences régionales significatives dans les vitesses de réchauffement observées aux sites de forage antarctiques selon qu'ils font face aux secteurs atlantiques ou indiens de l'océan Austral. Cette étude a été mise en ligne en avant-première le 5 décembre sur le site internet de Nature Geoscience.
(1) Le consortium TALDICE regroupe des laboratoires issus de
5 pays européens : l'Italie, la France, l'Allemagne, la
Suisse et le Royaume-Uni. En France, les laboratoires
impliqués sont :
Le Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement, de
l'Institut Pierre Simon Laplace (IPSL) (CNRS / CEA /
Université Versailles St Quentin)
Le Laboratoire de glaciologie et géophysique de
l'environnement, de l'Observatoire des sciences de l'Univers de
Grenoble (OSUG) (CNRS / Université Joseph Fourier)
Le Centre européen de recherche et d'enseignement des
géosciences de l'environnement, (CNRS / Université
Paul Cézanne / IRD / Université de Provence /
Collège de France)
Une équipe de chercheurs du Laboratoire de microbiologie, de géochimie et d'écologie marines (Université de la Méditerranée / CNRS) vient de démontrer l'existence d'un biais dans la détermination des températures passées des eaux océaniques de surface par la méthode du dosage des alcénones dans les sédiments marins. Cette méthode repose en effet sur la très grande stabilité chimique de ces molécules, laquelle est remise en cause par ces travaux : certaines bactéries marines aérobies seraient en effet capables de dégrader sélectivement ces composés.
Ayant mis récemment en évidence une forte variabilité interannuelle du stock des eaux continentales des 33 plus grands bassins hydrologiques du monde, des chercheurs du Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales (Université Paul Sabatier / CNRS / CNES / IRD), associés à de nombreux collaborateurs, ont montré que celle-ci explique une grande partie de la variabilité interannuelle du niveau moyen global de la mer observée depuis 1950. En outre, le phénomène climatique ENSO (El Nino Southern Oscilation) a une incidence non négligeable sur ces variabilités.
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