Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Des chercheurs de l’unité Architecture et réactivité de l’ARN du CNRS, ont démontré pour la première fois que des cellules sont capables de mettre en œuvre un processus de « tethering » lors de l’initiation de la traduction de l’histone H4, un composant protéique de la chromatine. Ce mécanisme, qui mêle à la fois des caractéristiques cellulaires et des caractéristiques propres aux virus, est décrit dans un article de la revue Molecular Cell, publié le 21 janvier 2011.
De nombreuses études ont porté sur l’identification de nouvelles cibles du cancer et sur le développement d’inhibiteurs chimiques. C’est ainsi que des chercheurs de l’Institut de biologie et chimie des protéines (CNRS/Université Lyon 1) se sont intéressés à la mitochondrie, centrale énergétique de nos cellules. En s’inspirant d’une protéine dont la fonction naturelle est de perforer les mitochondries, provoquant la mort des cellules par apoptose, ils ont conçu un nouveau prototype de « peptide tueur » (poropeptide) qui semblerait plus efficace que les autres… Ces résultats, brevet à la clé, sont publiés dans la revue Journal of Cell Science le 18 janvier 2011.
Des chercheurs du CNRS et de l’INRA ont récemment démontré que, tout comme chez les mammifères, le développement comportemental chez l’oiseau peut être influencé, certes par des agents environnementaux externes intervenant après la naissance, mais également par des facteurs maternels prénataux non génétiques, tels que l’instabilité sociale. Ce travail est détaillé dans un article publié le 22 novembre 2010 dans la revue PLoS One.
Des chercheurs du Centre de neuroscience cognitive (CNRS/Université Lyon 1) ont montré, dans un article publié dans PNAS le 10 janvier 2011, que le macaque rhésus partage avec l’homme la capacité de reconnaître les individus de sa propre espèce grâce à leur voix et leur visage. De manière surprenante, les scientifiques dévoilent également que cette faculté cognitive peut être élargie à des individus d’une autre espèce, lorsque celle-ci a une importance écologique
La liste « Global 200 » définie par le WWF recense 238 régions dites exceptionnelles pour la biodiversité mondiale. Dans une étude parue dans les Proceedings de l'Académie des sciences américaine (PNAS), une équipe internationale conduite par des chercheurs du Laboratoire d'écologie alpine (LECA, UMR 5553 CNRS/Université Joseph Fourier, Grenoble I) a évalué la probabilité pour que ces régions emblématiques subissent, en raison du réchauffement de la planète, des conditions climatiques considérées comme extrêmes au XXe siècle.
La société Google a lancé en 2010 un
programme de soutien aux Digital Humanities (Humanités
numériques). Après une première vague de
soutiens à des initiatives américaines, il vient
d’annoncer les lauréats européens de ce
programme.
Marin Dacos, pour le Cléo (Centre pour
l’édition électronique ouverte) et Patrice
Bellot, pour le LIA (Laboratoire informatique d’Avignon),
sont lauréats du Grant Google pour les Digital Humanities.
Google va en effet attribuer 50 000$ aux deux laboratoires pour le
projet de recherche et développement suivant : "Robust
and Language Independent Machine Learning Approaches for Automatic
Annotation of Bibliographical References in DH Books, Articles and
Blogs" .
Le Cléo est un laboratoire associant le CNRS, l'EHESS,
l'Université de Provence et l'Université
d'Avignon.
Le 15 février prochain, le Centre pour l’édition électronique ouverte (CLEO – CNRS, EHESS, Université de Provence et Université d'Avignon) inaugurera son offre Open Edition Fremium, un modèle économique durable pour le libre accès en sciences humaines et sociales à destination des bibliothèques.
De nombreuses méthodes physiques et chimiques visent à analyser le comportement de molécules individuelles pour des applications en recherche biologique ou pharmaceutique. Cependant, détecter une molécule unique est une tâche difficile en raison de la très faible quantité de lumière émise. Pour intensifier et contrôler la lumière émise par une seule molécule, des chercheurs de l’Institut Fresnel (CNRS, Université Aix-Marseille, Ecole Centrale Marseille) et de l'Institut de Science et d’Ingéniérie Supramoléculaires (CNRS, Université de Strasbourg) utilisent des antennes métalliques de dimensions nanométriques. Ces antennes fonctionnent pour la lumière comme les antennes conventionnelles avec les ondes radio. L’intensité lumineuse et la direction d’émission sont contrôlées simultanément à l’échelle d’une molécule unique, ce qui constitue une première mondiale.
Les nanoparticules sont considérées depuis quelques années comme de sérieux candidats au remplacement des additifs de lubrification actuels... Leur intégration dans des lubrifiants automobiles pourrait permettre de réduire les pertes énergétiques liées au frottement dans les moteurs, de réduire la consommation de carburant et donc les émissions polluantes. La formulation de ces nouveaux « nanolubrifiants » nécessite cependant une parfaite maîtrise du mode d’action de ces objets dans le contact tribologique. Afin de pouvoir visualiser le comportement de ces nano-structures sous sollicitation à l’échelle nanométrique, le Laboratoire de tribologie et de dynamique des systèmes (CNRS, Ecole Centrale de Lyon, Ecole nationale d'ingenieurs de Saint Etienne) s’est récemment doté d’un tout nouveau porte échantillon muni d’une pointe AFM (Atomic Force Microscopy) permettant de réaliser des expériences de frottement à l’intérieur d’un microscope électronique en transmission (MET).
Contrôler la lumière à l’échelle sublongueur d’onde représente un des enjeux majeurs de l’optique moderne. L’évaluation des propriétés et performances réelles des nanostructures photoniques, présentant des fonctions optiques inédites mais aussi souvent des défauts de fabrication, implique une connaissance précise du champ optique évoluant au sein de ces structures. Etant donné la complexité des phénomènes lumineux en jeu, une analyse optique classique d’intensité est insuffisante, d’autant plus que les distributions des champs électriques et magnétiques optiques sont différentes à cette échelle, contrairement au cas macroscopique... Dans le contexte d’un programme de recherche sur le développement de nano-antennes comme nanosondes optiques, des chercheurs de l'Institut FEMTO-ST (CNRS / Université de Franche-Comté) ont mis en œuvre un nouveau concept de microscopie optique en champ proche permettant de fournir la première description vectorielle complète de la structure électromagnétique de la lumière à l’échelle submicronique.
Le cycle de conférences « Un texte, un
mathématicien », organisé conjointement
par la Société Mathématique de France et la
Bibliothèque Nationale de France, reprendra le mercredi 9
février à 18h30 à la BNF.
Le conférencier choisit à chaque fois un texte
mathématique datant de plusieurs dizaines
d’années qui l’a particulièrement
influencé. A partir de ce texte, de son auteur et de son
histoire, il montre de quelle manière une
problématique ancienne débouche sur des questions
actuelles et des recherches mathématiques en cours.
Mêlant histoire et mathématiques, les
conférences permettent ainsi à un large public de
découvrir les mathématiques contemporaines.
La première conférence intitulée
« La découverte de Fourier : Même le
feu est régi par les nombres » sera donnée
par Jean-Pierre Demailly, professeur à
l’Université J. Fourier Grenoble (Institut Fourier -
CNRS, Université de Grenoble 1), membre de
l’Académie des sciences.
La collaboration Double Chooz, qui regroupe notamment des chercheurs du CNRS et du CEA, a récemment achevé la construction du premier détecteur de neutrinos situé à la centrale nucléaire de Chooz, dans les Ardennes. L’expérience permettra d'étudier les propriétés fondamentales des neutrinos, avec des conséquences importantes pour la physique des particules et la cosmologie.
En décembre dernier, plus d’un pétaoctet de données a été échangés en une journée entre le Cern et le CNRS à une vitesse moyenne supérieure à 95 Gbit/s, simultanément dans les deux sens : l’équivalent du contenu de 212 000 DVD ! Cette expérimentation avait pour but de tester les possibilités d’évolution de l’infrastructure réseau de Renater, en collaboration avec le constructeur américain Ciena. Ce record ouvre des perspectives nouvelles aussi bien pour les opérateurs que pour les projets de grilles de calcul en physique des hautes énergies.
Le dodo (Raphus cucullatus), oiseau de l'île Maurice disparu vers la fin du 17e siècle, est l'une des plus célèbres espèces animales exterminée par l'action de l'homme. Pourtant, de nombreux aspects de sa biologie demeurent obscurs, à commencer par son poids. Beaucoup de représentations artistiques du dodo le montrent comme un oiseau très gras, presque obèse, et il a été souvent admis que son poids devait être élevé, dépassant les 20 kilogrammes. Une étude associant le musée d'Elbeuf-sur-Seine, le Laboratoire de géologie de l'ENS (CNRS-ENS) et le laboratoire Mécanismes adaptatifs : des organismes aux communautés (CNRS-MNHN), parue dans la revue Naturwissenschaften, suggère un poids nettement moins élevé et remet en cause l'idée du dodo obèse.
Certaines frontières de plaque cachées au fond des océans sont mal connues. Grace à la campagne Owen menée en 2009 par une équipe de chercheurs de l'Institut des Sciences de la Terre de Paris (iSTeP, CNRS, UPMC), du Laboratoire de géologie de l'ENS (CNRS, ENS) et de GéoAzur (CNRS, IRD), la frontière délimitant les plaques Arabie et Inde vient d'être révélée. La reconnaissance de cette frontière sous-marine a été effectuée à l'aide d'un sondeur bathymétrique de haute résolution à bord du navire de recherche Beautemps-Beaupré, opéré par le Service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM). Les données bathymétriques révèlent un système de failles jusqu'ici inconnu courant sur plus de 800 km dans le nord-ouest de l'océan Indien. Cette étude est publiée dans la revue Earth and Planetary Science Letter.
C'est en combinant différentes méthodes analytiques de pointe de la chimie organique et de la minéralogie que des chercheurs de l'Institut de minéralogie et de physique des milieux condensés (CNRS, Universités Paris 6 & 7, IPGP) ont reconstitué le scénario des transformations chimiques qui ont permis à des débris de végétaux fossiles, vieux de 225 millions d'années, de résister à un enfouissement jusqu'à 40 km de profondeur lors de la formation des Alpes. La matière organique a joué le rôle essentiel de catalyseur. Cette étude est parue récemment dans Geochimica and cosmochimica acta.
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