Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Des chercheurs du Laboratoire de Biologie Moléculaire de la Cellule (CNRS/ENS Lyon/Université Claude Bernard Lyon 1/Hospices Civils de Lyon) et de l’Université Cornell à Ithaca, New-York, viennent de montrer, pour la première fois, que la durée et la qualité de vie d’un animal peuvent être considérablement améliorées en modifiant la forme des mitochondries, centrales énergétiques des cellules vivantes. Ces travaux, publiés dans Aging Cell le 4 avril 2011, ouvrent une nouvelle voie de recherche sur les liens étroits entre la plasticité énergétique de la cellule et le vieillissement.
Les processus d’auto-assemblage sont un challenge pour le développement de matériaux innovants. Actuellement, ces structures auto-organisées, essentiellement formées en solution, sont encore difficiles à obtenir à une interface « surface-solution ». C’est aujourd’hui chose faite par l’équipe « ingénierie macromoléculaire aux interfaces » de l’Institut Charles Sadron (CNRS), en collaboration avec des chercheurs du Laboratoire de biomatériaux et ingénierie tissulaire (Inserm / Université de Strasbourg), et des chercheurs du Laboratoire de Biovectorologie Conception et Application de Molécules Bioactives (Inserm / Université de Strasbourg), qui vient de proposer une nouvelle stratégie de synthèse menant à l’auto-construction de films sur une surface en une seule étape. Ce travail, financé par l’Agence Nationale de la Recherche, fait l’objet d’une publication dans la revue Angewandte Chemie International Edition.
Des chercheurs du Laboratoire MOLTECH-Anjou (CNRS / Université d’Angers) ont auto-assemblé des rotors moléculaires sur deux sites distincts au sein d’un cristal et montré que leur dynamique – étudiée jusqu’à très basse température par RMN du solide – dépend de l’environnement de chaque site. Ces recherches représentent une avancée importante dans la conception de machines moléculaires cristallines auto-assemblées dont le mouvement pourrait ainsi être contrôlé par ingénierie supramoléculaire. Ces résultats sont publiés dans la revue Journal of the American Chemical Society.
Une équipe internationale comprenant deux chercheurs de l'Institut de paléoprimatologie, paléontologie humaine : évolution et paléoenvironnements (CNRS-Université de Poitiers) vient d'annoncer la découverte d'une nouvelle espèce de tarsier qui vivait il y a 13 millions d'années en Thaïlande. Cette découverte a été présentée dans les Proceedings of the Royal Society B.
En Afrique centrale, d'où est originaire Sahelanthropus tchadensis, considéré par certains comme le plus vieil ancêtre connu de l'homme, l'évolution du paléo-climat est mal documentée. En analysant les isotopes de l'oxygène contenus dans des fossiles de poissons d'eau douce, une équipe franco-tchadienne dont l'Institut de paléoprimatologie, paléontologie humaine : évolution et paléoenvironnements (CNRS-Université de Poitiers), vient de montrer que la région avait subi une aridification marquée au Messinien (-7,2 à -5,3 millions d'années). Son travail a été publié dans Geology.
Un des défis de la paléoanthropologie consiste à déterminer le plus récent ancêtre commun à l'homme moderne et à l'homme de Néandertal. Publiée dans PLoS ONE, une étude franco-italienne menée par deux chercheurs de l’équipe Paléontologie et Bioarchéologie de l'UMR 6578 (Anthropologie bioculturelle, CNRS-Université de la Méditerranée-EFS) et un chercheur de l’Université de Rome (Sapienza, Dipartamento di Biologia Ambientale) suggère, à partir de la comparaison de nombreux crânes fossiles dont celui de Ceprano, découvert en Italie en 1994, qu'Homo heidelbergensis pourrait être cette espèce ancestrale.
La fabrication de nano-canaux longs et fins est d’une importance technologique cruciale pour de nombreuses applications s’étendant des analyses rapides de l’ADN aux composants miniaturisés pour les télécommunications par fibre optique. Cependant, perforer la matière à un diamètre de quelques centaines de nanomètres sur des profondeurs de plusieurs microns était jusque-là impossible à réaliser par les techniques poussées de nano-fabrication. Les chercheurs de l’institut CNRS FEMTO-ST (Franche-Comté) ont étudié une classe particulière de faisceaux dits « de Bessel » à des échelles microniques et montré qu’en régime ultra-bref, la propagation de ces faisceaux était ultra-stable au cours de leur propagation dans la matière, même à des intensités extrêmes... Cette approche innovante a été récompensée par un Micron d’or au salon professionnel Micronora 2010 et remarquée par un « Research Highlight » dans la revue Nature Photonics.
Dans le cadre de l’expérience Borexino, installée au laboratoire souterrain du Gran Sasso (Italie) et dédiée à l’étude des neutrinos solaires de très basse énergie, les physiciens ont mesuré avec une précision inégalée le flux des neutrinos du béryllium et son asymétrie jour/nuit. Leurs résultats confirment la validité du modèle qui décrit le fonctionnement de notre étoile et ses mécanismes de production d’énergie mais s’avèrent aussi essentiels pour la compréhension de l’oscillation des neutrinos. Grâce à la sensibilité exceptionnelle du détecteur Borexino, l’énergie-seuil de détection de ces neutrinos a été réduite d’un facteur 10 par rapport aux expériences antérieures.
En atteignant un niveau de sensibilité sans précédent, l’expérience Xenon100 à laquelle participe le laboratoire Subatech (CNRS/Ecole des mines de Nantes/Université de Nantes) vient de repousser les limites pour la détection de particules de matière noire. Si ces résultats ne mettent en évidence aucun signal vraisemblable de l’existence de ces particules insaisissables, ils se révèlent très prometteurs pour l’avenir proche en réduisant considérablement la fenêtre de recherche de ce Graal des physiciens.
Grâce à une technique récente mise au point par des chercheurs français, l'équipe de géochimie marine du Laboratoire d'etudes en géophysique et océanographie spaciales (CNRS/Université Toulouse 3/CNES/IRD), en collaboration avec des chercheurs de l'Université de Washington, a pu acquérir un jeu de données sans précédent sur les compositions isotopiques du fer contenu dans l'eau de mer. Ces chercheurs ont ainsi pu d'une part mettre en évidence l'importance d'une source de fer jusqu'alors négligée - une libération non réductrice du fer des sédiments - et d'autre part suivre à la trace les apports de cette source, depuis la côte de Papouasie Nouvelle Guinée jusqu'au centre du Pacifique. Ces résultats seront publiés dans la revue Earth and Planetary Science Letters.
En analysant par la méthode de la cyclostratigraphie des séries sédimentaires marines prélevées dans les océans Indien et Atlantique lors d'anciennes campagnes océanographiques des programmes internationaux « ODP » et « DSDP », une équipe de chercheurs franco-americains à laquelle participe l'Institut des sciences de la terre Paris (CNRS/UPMC) a pu démontrer la corrélation des cycles sédimentaires avec les variations des paramètres orbitaux de la Terre et dater la limite Crétacé-Paléogène, soit à 65.59±0.07 Ma, soit à 66±0.07 Ma. Cette deuxième proposition est plus en accord avec les dernières données radiométriques, ce qui recule dans le temps cette limite de 405 000 ans par rapport à ce qui est actuellement admis.
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