Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Cordon-Bleu et Spire présentent toutes deux les mêmes modules structuraux (WH2) de fixation à l’actine qui est une protéine cruciale pour la motilité et l’architecture cellulaire. Elles utilisent cependant différentes subtilités des fonctions multiples de ce motif pour remodeler les réseaux de filaments d’actine au cours du développement précoce de l’embryon. Cette étude réalisée par une équipe du Laboratoire d’enzymologie et biochimie structurales du CNRS, a été publiée le 5 août 2011 dans la revue Molecular cell.
Des chercheurs de l’Institut de génomique
fonctionnelle (CNRS/Inserm/Universités Montpellier 1 et 2)
viennent de montrer que les réseaux de cellules endocrines
de l’hypophyse se mettent en place de manière
concertée et hiérarchisée au cours du
développement. Ces travaux ont été
publiés le 11 juillet 2011 dans la revue PNAS.
Des chercheurs de l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (CNRS/Inserm/Université de Strasbourg) ont dévoilé un nouveau mécanisme à l’origine de la diversification des anticorps et donc de l’efficacité de notre système immunitaire. Ces résultats, publiés le 11 juillet 2011 dans Journal of experimental medicine, pourraient permettre de développer des vaccins plus efficaces mais aussi de nouvelles thérapies anti-cancéreuses.
Quel impact l’arsenic peut-il avoir sur le
développement structural d’un biofilm bactérien
?
Des chercheurs du laboratoire Génétique
moléculaire, génomique et microbiologie
(CNRS/Université de Strasbourg) viennent de montrer que le
stress provoqué par cet élément toxique induit
un phénomène de lyse cellulaire puis de dispersion
des bactéries qui composent le biofilm. Ces
évènements pourraient expliquer, comme dans le cas
des Thiomonas, la capacité de certaines populations
microbiennes à survivre dans des milieux extrêmes. Ces
travaux ont été publiés dans PLoS One le 18
août 2011.
Dans les organismes vivants, les processus physiologiques sont régis en partie par les transferts d’ions ou de molécules de part et d’autre de la membrane qui constitue la paroi cellulaire. Cette membrane est constituée de canaux dédiés spécifiquement à ces échanges. L’équipe de Mihail Barboiu de l'Institut Européen des Membranes (CNRS/ENSCM/Université Montpellier 2) vient de réaliser un canal d’eau synthétique particulièrement efficace pour le transfert sélectif de l’eau. Ces résultats font l’objet d’un article dans la revue Angewandte Chemie, sélectionné par l’éditeur comme hot paper, ainsi que la couverture du magazine.
Une molécule pour deux applications médicales : c’est que des chercheurs du Centre inter-universitaire de recherche et d'ingénierie des Matériaux (CNRS/Université Paul Sabatier-Toulouse III/INP Toulouse), en collaboration avec des équipes allemandes et néerlandaises, ont mis au point en synthétisant des nanoparticules ferromagnétiques de cobalt encapsulées dans des coques de carbone. A la fois utilisable pour certaines applications telles que l'hyperthermie (élévation de température localisée permettant notamment la destruction directe ou indirecte des cellules cancéreuses) et comme agent de contraste en IRM, cette particule ouvre des voies prometteuses dans la perspective de coupler un traitement avec un suivi IRM. Ces travaux paraissent dans la revue en ligne Advanced Functional Materials le 15 aout 2011.
Les modèles mathématiques permettant de reconstruire la biodiversité passée sont souvent en contradiction avec les données fossiles récoltées par les paléontologues sur le terrain. Ces modèles ont notamment du mal à restituer les périodes d'extinctions et de perte de biodiversité. A paraître dans les Proceedings de l'Académie des sciences américaine (PNAS), une étude franco-américaine menée par une chercheuse du Centre de mathématiques appliquées (CNRS/Ecole polytechnique) explique et corrige ces incohérences.
De grands rassemblements de silures glanes (Silurus glanis), le plus gros poisson d’eau douce d’Europe, ont été observés dans les eaux du Rhône sans qu’il soit possible d’en expliquer la cause. Ces regroupements, qui représentent les plus fortes biomasses de poissons d’eau douce jamais observées au monde, pourraient avoir un impact écologique important sur l’écosystème local. C’est ce que vient de démontrer une équipe de chercheurs toulousains du Laboratoire d’écologie fonctionnelle et environnement (CNRS/Université Paul Sabatier - Toulouse III/INP Toulouse/INRA) et du Laboratoire évolution et diversité (CNRS/Université Paul Sabatier - Toulouse III/ENFA) dont les travaux paraissent dans la revue Plos One.
Chez les animaux, choisir de ne pas se reproduire certaines années constitue une stratégie de survie dont les tenants et les aboutissants sont mal connus des scientifiques. Une étude franco-américaine publiée par la revue Biology Letters et à laquelle ont participé deux chercheurs du Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS / Universités de Montpellier 1, 2, 3 et de Nîmes / SupAgro / Cirad / EPHE / IRD / INRA) montre que le fou à pieds rouges applique davantage cette stratégie les années où sévit le phénomène climatique El Niño, qui réduit les ressources alimentaires de cet oiseau marin vivant sous les tropiques.
Une nouvelle méthode pour calculer rigoureusement le comportement des solitons pendant et après les collisions qui se produisent lors de la propagation d’ondes dans des systèmes non linéaires vient d'être établie par deux mathématiciens du Laboratoire analyse, géométrie et modélisation (CNRS/Université Cergy-Pontoise) et du Laboratoire de mathématiques de Versailles (CNRS/Université Versailles St Quentin-en-Yvelines).
En analysant les vibrations d’une nanoparticule composite, des physiciens français et espagnols ont montré que son cœur sphérique métallique était solidaire de sa coque diélectrique. Cette caractérisation de la qualité d’une surface de contact entre deux matériaux à l’échelle nanométrique est une étape importante vers le développement de nanoparticules dont les propriétés physiques sont ajustées à volonté grâce à l’association de composés de natures différentes. Ce travail mené au Laboratoire de spectrométrie ionique et moléculaire (CNRS / Université Claude Bernard - Lyon 1) et à l’Université de Vigo a fait l’objet d’une publication dans la revue Nano Letters.
Des physiciens du Centre d’élaboration de matériaux et d’études structurales du CNRS viennent de mettre au point un procédé permettant de déposer sur des surfaces de plusieurs millimètres carrés des réseaux périodiques de nanoparticules d’or structurés à l’échelle du nanomètre en forme de lignes à périodicité variable, de spirales doubles ou de cercles concentriques. Contrairement aux méthodes déjà existantes, cette nouvelle technique a le grand avantage de s’appliquer à des supports très divers : plaque de verre, feuille souple de plastique, surface d’eau,… de ne pas dépendre du relief de la surface sur laquelle le dépôt est réalisé et ne pas nécessiter pour sa réalisation d’environnement expérimental ultracontrôlé (salle blanche). Ce travail, qui ouvre la voie à de nombreuses applications dans le domaine des nanotechnologies utilisant la matière molle ou des matériaux pour l’optique, fait l’objet d’une publication dans la revue Soft Matter.
Le Centre de calcul de l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules du CNRS (CC-IN2P3) inaugure sa nouvelle salle informatique, le 27 septembre 2011. Cette salle a été construite selon des techniques innovantes permettant de minimiser sa consommation électrique. Elle permettra d’héberger l’infrastructure numérique nécessaire à l’exploitation scientifique des données issues de plusieurs projets internationaux majeurs dans le domaine de la physique mais aussi des sciences de la vie et des sciences humaines.
4 ans après la première observation directe de la radioactivité 2 protons, l’observation en 3D de ce mode très rare de désintégration des noyaux radioactifs a été réalisée au Grand accélérateur national d'ions lourds (CNRS/CEA), au moyen d’une chambre à projection temporelle, par une équipe de recherche menée par Bertram Blank, du Centre d'études nucléaires de Bordeaux Gradignan (CNRS/Université de Bordeaux 1). Le détecteur qui a permis de visualiser pour la première fois la trajectoire des deux protons émis simultanément par des noyaux de zinc-54 s'apparente à une chambre à bulles moderne dans laquelle les particules sont suivies à la trace grâce à la mesure de leur perte d’énergie dans un volume rempli de gaz. La détermination de l’énergie totale des protons émis, ainsi que la mesure de leur angle relatif d’émission, devrait permettre de mieux comprendre le mécanisme de ce mode singulier de radioactivité, dont on espère qu’il nous éclairera sur la manière dont les protons interagissent entre eux à l’intérieur du noyau atomique. Ce résultat a été soumis à la revue Physical Review Letters.
Des travaux récents de chercheurs du Laboratoire des écoulements géophysiques et industriels (CNRS / Institut Polytechnique de Grenoble / Université Grenoble 1) ont montré que les processus océaniques turbulents de petite échelle (~ 10 à 200 km) contribuent aux variations interannuelles des courants océaniques et du niveau marin. Une part importante (jusqu'à 70% en moyenne dans l'océan Austral) de la variabilité interannuelle du niveau des mers est chaotique et générée par l'océan, sans forçage direct par l'atmosphère. Ces résultats plaident en faveur d'une représentation explicite des fines échelles océaniques dans les systèmes de prévision climatique et soulèvent des questions quant à la prévisibilité des courants océaniques.
La pompe biologique océanique est un processus majeur
dans le contrôle du climat de la planète qui permet
chaque année le transfert de 10 milliards de tonnes de
carbone de la surface vers l’océan profond. Toutefois
la pompe biologique de CO2 ne fonctionne pas à son maximum
dans l’océan Austral et de nombreuses inconnues
subsistent encore dans la compréhension des
mécanismes mis en œuvre, qui rendent difficile la
prévision de l’effet d’une fertilisation en fer
de l’océan Austral sur les cycles
biogéochimiques du carbone et d’autres
éléments, ainsi que sur le réseau trophique.
C’est à ces questions que vont s’attaquer les
scientifiques du projet KEOPS2.
En utilisant une nouvelle méthode de datation, la thermochronométrie 4He/3He, des chercheurs de l’Institut des Sciences de la Terre de Grenoble (CNRS/Universités Joseph Fourier et de Savoie/IRD/LCPC), en collaboration avec un chercheur du Berkeley Geochronology Center (USA), ont quantifié et daté le creusement de la haute vallée du Rhône, dans le Valais suisse. Ils montrent que la vallée s’est creusée, par l’action des glaciers, de 1 à 1½ km depuis un million d’années. Ils apportent ainsi une nouvelle approche de l’analyse des reliefs. Ces travaux sont publiés dans la revue Nature Geoscience.
Une équipe internationale de scientifiques incluant des modélisateurs du GFZ Potsdam et des géochimistes de l'Institut des Sciences de la Terre de Grenoble (CNRS/Universités Joseph Fourier et de Savoie/IRD/LCPC), de l’Institut Max Plank à Mayence et des Instituts Vernadsky, Schmidt et Sobolev de l’Académie des sciences russe, propose un nouveau modèle de panache mantellique à l’origine des grandes provinces ignées (LIPs) qui représente une avancée majeure dans notre compréhension du fonctionnement des LIPs et de leur impact sur l’environnement. Ces travaux ont été publiés récemment dans la revue Nature.
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Directeur de la rédaction : Brigitte Perucca
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