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Des chercheurs de l’Institut de biologie moléculaire et cellulaire (CNRS) ont identifié un nouveau mécanisme qui permet à un virus de la famille des herpès d’évincer un microARN perturbant sa multiplication au sein de la cellule hôte. Ce stratagème viral, détaillé dans la revue PLoS Pathogens, a été mis en évidence avec la collaboration de l’Université de Munich et de l’Ecole de médecine de Hanovre en Allemagne, de l’Université de Rijeka en Croatie et de l’Université d’état de l’Ohio aux Etats-Unis.
Une équipe du laboratoire Bases moléculaires et structurales des systèmes infectieux (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1) vient de découvrir la présence d’un anneau double chez le bacille Helicobacter pylori. Cette structure, qui simplifie la réplication de l’ADN dans les deux directions opposées, n’avait encore jamais été identifiée chez une bactérie. Ces travaux ont été publiés dans la revue Structure et réalisés avec la collaboration de l'unité mixte internationale Biologie structurale des interactions entre virus et cellule hôte (CNRS/Université Joseph Fourier/EMBL), de l’Institut de biologie structurale (CNRS/CEA/Université Joseph Fourier) et de l’Installation européenne de rayonnement synchrotron (ESRF) de Grenoble.
Dans les oxydes cristallins, la substitution de l’anion O2- par d’autres anions (F-, S2-, N3-, etc.) est bien connue pour potentiellement générer de nouvelles propriétés. Cependant, la substitution chimique de l’oxygène par l’anion hydrure H- donnant lieu à la formation d’un oxyhydrure est rare. Un nombre extrêmement restreint d’oxyhydrures comportant des quantités significatives d’anions H- a été rapporté dans la littérature.
S’il est acquis que les aérosols exercent de fortes influences sur le climat, le cycle de l’eau ou même la santé publique, il est encore difficile de prédire leur évolution dans l’atmosphère et ainsi prévenir leur impact. S’intéressant aux questions de réactivité photo-induite de ces particules dans l’atmosphère, les chercheurs d’Ircelyon (CNRS/Université Claude Bernard Lyon1) en collaboration avec des chercheurs israéliens et allemands, ont proposé un nouveau mécanisme expliquant l’évolution de la taille et de la masse des aérosols et permettant d’obtenir des croissances ayant une vitesse similaire à celles mesurées dans l’atmosphère. Cette avancée, qui pourrait en partie expliquer pourquoi les modèles chimiques atmosphériques sous-évaluent la masse des aérosols, est parue dans la revue PNAS le 16 avril 2012.
Le syndrome de Rett (RTT) est une maladie génétique qui atteint la petite fille dès son 6è mois, provocant des troubles du système nerveux. Si, pour l’heure, il n’existe pas de traitement curatif de la maladie, un dépistage précoce est important et permet de limiter plus rapidement les dégradations neurologiques liées aux symptômes. Les chercheurs de l’Institut des biomolécules Max Mousseron (CNRS/Universités de Montpellier 1 et 2/ENSCM) ont réalisé la synthèse totale d’un marqueur spécifique de la maladie qui a fait ses preuves lors de premiers tests de dépistages cliniques menés par des collaborateurs italiens. Au-delà du dépistage, ce marqueur potentiel pourrait constituer un indicateur pour l’étude des mécanismes de la maladie et le suivi de nouveaux traitements thérapeutiques. L’ensemble de ces travaux a fait l’objet de publications cosignées entre chimistes et cliniciens, dont la dernière paraît dans la revue European Journal of Organic Chemistry en avril 2012.
Face à la destruction continue des écosystèmes de l’Amazonie, nous pouvons tirer des leçons de ses anciens occupants, qui géraient leurs terres agricoles de façon durable. Conduite par une équipe internationale d’archéologues et de paléoécologues comprenant deux chercheurs du Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS/Université Montpellier 1, 2, et 3/Montpellier Supagro/Ecole pratique hautes études/CIRAD/IRD/INRA) et du laboratoire d’Archéologie des Amériques (CNRS/Université Paris 1), une étude montre pour la première fois que les peuples précolombiens habitant les savanes naturelles autour de la forêt amazonienne pratiquaient l’agriculture sans avoir recours aux feux. Des travaux qui viennent d'être publiés dans les Proceedings of the National Academy of Sciences.
Dans une étude publiée par PLoS ONE, une équipe franco-australienne dirigée par des chercheurs de l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien (CNRS/Université de Strasbourg) montre que, pendant la saison de reproduction, le manchot pygmée se sert des brusques variations de température dans la colonne d'eau (les thermoclines) comme indicateurs des zones où se concentrent ses proies. Ces marqueurs physiques pourraient donc leur permettre d’optimiser leur prise alimentaire.
Un physicien du Laboratoire Ondes et Matière d’Aquitaine (CNRS/Université Bordeaux 1) vient de montrer que l’utilisation d’un seul défaut matériel de type "ombilic" permet de générer à l’échelle micrométrique plusieurs vortex optiques, de nombre ajustable et organisés sur les diagonales d’un carré dont l’orientation est elle aussi contrôlable.
Les méthodes habituelles de séquençage d’ADN reposent sur la réplication en grand nombre de la séquence que l’on veut décrypter, utilisant des nucléotides fluorescents qui ont l’inconvénient d’être chers et source d’erreur. Une collaboration de physiciens vient de prouver expérimentalement la faisabilité d’une nouvelle technique reposant sur des mesures mécaniques appliquées à une molécule unique.
À l’aide de données issues du satellite SPOT5 et de la navette spatiale Endeavour (SRTM), des chercheurs du Laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement (CNRS/Université Joseph Fourier Grenoble), du Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales (CNRS/Université Toulouse/CNES/IRD) et du Laboratoire d'études des transferts en hydrologie et environnement (IRD/CNRS/Université Joseph Fourier Grenoble/IRSTEA/Grenoble INP) ont mis en évidence le comportement atypique des glaciers du Karakorum, une région de la chaine himalayenne. Ils ont notamment montré que leur masse avait légèrement augmenté entre 1999 et 2008. À l’heure où nombre de glaciers du globe fondent, enregistrant des pertes de masse de plus en plus fortes, les glaciers de cette région semblent faire exception…
Les eaux situées au large du Panama, côté ouest, sont les eaux les moins salées et qui connaissent les plus fortes variations saisonnières de salinité de surface de l’océan Pacifique tropical. Afin de déterminer les raisons de cette spécificité, des chercheurs français du Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales (CNRS/Université Paul Sabatier Toulouse/CNES/IRD) et du Laboratoire d’océanographie spatiale (Ifremer) ont pour la première fois analysé précisément les variations de la salinité de surface de ces eaux, à l’aide des données in situ collectées au cours des 60 dernières années. Ils ont ainsi pu montrer que cette dynamique saisonnière est due à de fortes interactions entre l’océan, l’atmosphère et le continent. Ils ont par ailleurs pu valider les données obtenues en 2010 dans cette région par le nouveau satellite SMOS de suivi de la salinité et montrer leur bonne complémentarité avec les données de terrain.
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