Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
L’activité antivirale de l’anticorps 2F5 neutralisant le VIH-1 peut être améliorée en changeant son isotype IgG en IgA. De façon remarquable, l’action conjuguée de ces deux isotypes est encore plus efficace pour contrer la prolifération du virus dans les muqueuses. Les chercheurs de l’Institut Cochin (CNRS/Inserm/Université Paris Descartes) nous expliquent pourquoi, dans un article publié dans la revue PNAS. Leurs résultats ont été obtenus avec la collaboration de l’Institut de biologie intégrative (CNRS/Inserm/UPMC/ESPCI ParisTech), du laboratoire Molécules thérapeutiques in sillico (Inserm/Université Paris Diderot) et de l’Institut San Raffaele en Italie.
Le microARN-7a se trouve à l’origine de la régionalisation des cellules souches dans les parois ventriculaires du cerveau adulte. Sa présence dans les cellules souches latérales empêche l’expression d’une protéine essentielle à la fabrication des neurones dopaminergiques, laissant ainsi cette spécificité aux cellules souches dorsales. En modulant l’activité de ce microARN, il est alors envisageable de générer des neurones à dopamine pouvant remplacer ceux qui dégénèrent au cours de la maladie de Parkinson. Ces résultats prometteurs, obtenus par l’équipe d’Harold Cremer à l’Institut de biologie du développement de Marseille Luminy (CNRS/Aix-Marseille Université), ont été publiés dans la revue Nature Neuroscience.
De récents travaux publiés dans PLoS Biology démontrent que la plupart des complexes Hox/PBC peuvent se former avec une plasticité d’assemblage inattendue lors de la différenciation de l’axe antéropostérieur des métazoaires, bouleversant de fait un paradigme largement établi en biologie du développement. Cette étonnante propriété, mise en évidence par des chercheurs de l’Institut de biologie du développement de Marseille Luminy (CNRS/Aix-Marseille Université) et de l’Université catholique de Louvain en Belgique, a été validée chez plusieurs organismes modèles du règne animal.
Un système optique inédit permettant de décrypter la fonction de protéines endogènes a été développé par des chercheurs de l’Université de Californie et de l’Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire (CNRS/Université Nice Sophia-Antipolis). Ce système instantané et réversible, détaillé dans la revue Neuron, tire toute son efficacité d’un agent pharmacologique "photoswitchable", que l’expérimentateur peut aisément contrôler.
L’oxygène "singulet" est une forme excitée de l’oxygène qui est produit et utilisé notamment dans les thérapies photo-dynamiques (ou photochimiothérapie). Comprendre ses mécanismes de formation représente un enjeu fort des recherches actuelles car il ouvre de nouvelles pistes de traitement du cancer. Une avancée significative vient d’être réalisée dans ce domaine : les chimistes du Laboratoire de chimie de l’École normale supérieure de Lyon (CNRS/ENS de Lyon/Université Claude Bernard Lyon 1) ont identifié des paramètres importants de la production d’oxygène "singulet" dans le cas de nouvelles stratégies très prometteuses de thérapie photo-dynamiques. Les résultats sont parus en ligne dans la revue Organic & Biomolecular Chemistry le 22 juin 2012.
Les travaux de développement fondamental appliqués aux nouvelles technologies pour la RMN des matériaux paramagnétiques permettent la caractérisation précise de la structure de systèmes biologiques complexes. Ces travaux, menés par les chercheurs de l'Institut des sciences analytiques (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1/ENS de Lyon), ouvrent la voie à de nombreuses applications dans le domaine de la santé. Ils sont parus dans la revue PNAS le 21 juin 2012.
Dans une étude que vient de publier la revue Global Change Biology, une équipe internationale à laquelle ont collaboré trois chercheurs du Centre d'études biologiques de Chizé (CNRS) montre que la colonie de manchots filmée dans La marche de l'empereur, en Terre Adélie, est menacée à moyen ou long terme si le réchauffement du climat se poursuit.
Une expérience internationale, dont une partie a été faite en France et à laquelle a participé un chercheur du Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS/Universités Montpellier 1, 2 et 3/SupAgro/CIRAD/EPHE/IRD/INRA), vient de montrer que les organismes décomposant la matière organique contenue dans le sol la recyclent de la même manière partout, quels que soient la latitude et les facteurs environnementaux. Ces résultats viennent d'être publiés par Ecology Letters.
A la demande de l'Organisation internationale du travail (OIT), Hervé Théry, chercheur au Centre de recherche et de documentation des Amériques (CNRS/Université Paris 3), vient de publier l'Atlas do trabalho escravo. Cet atlas en ligne, fruit d'un travail collectif réalisé en collaboration avec Neli Aparecida de Mello, Julio Hato et Eduardo Girardi, est disponible sur le site Amazonia de l'ONG Amigos da Terra. Il examine les formes contemporaines de l'esclavage dans certaines régions rurales du Brésil, où les travailleurs exécutent des tâches pénibles dans des conditions inhumaines, sans recevoir un paiement approprié pour leur travail et sans pouvoir le quitter librement.
Grâce à son caractère aromatique, la découverte du benzène a certainement révolutionné tout le développement de la chimie organique, aussi bien pour la compréhension de la vie au niveau biochimique que pour la fabrication de produits industriels et pharmaceutiques. En utilisant une panoplie de méthodes théoriques, telle que les simulations de dynamique moléculaire et les calculs ab initio, Holger Vach du laboratoire de physique des interfaces et des couches minces (CNRS/Ecole Polytechnique) a démontré qu'il est possible d'obtenir un comportement aromatique avec des molécules simples mais stables de silicium hydrogéné, sans la nécessité de liaisons multiples, et donc sans l’incorporation des molécules encombrantes de substitution. Il a suivi une approche totalement nouvelle et à contre-courant.
L'Institut de recherche en sciences et techniques de la ville (Fédération de recherche CNRS) pilote actuellement une recherche (VegDUD) sur les impacts de la végétation en lien avec les impacts de la forme urbaine sur plusieurs systèmes en interaction. Pour apporter des données de référence, valider les modèles nécessaires à ce projet et acquérir une meilleure connaissance du site retenu, l'IRSTV a mené deux campagnes de mesures de climatologie urbaine en 2010 et 2012 dans le quartier du Pin Sec à Nantes, déjà instrumenté pour les observations permanentes. Ces modèles ainsi consolidés permettront d'explorer les transferts de chaleur et de vapeur d'eau en site urbain hétérogène, en identifiant les sources et en séparant les contributions des sols nus et revêtus, des bâtiments et des surfaces végétalisées. Cette campagne de mesures est basée sur une très forte coopération entre les onze partenaires impliqués. Les résultats seront diffusés en 2013, lors du colloque final de restitution du projet VegDUD.
2013 sera l’année des mathématiques de la planète Terre. Cela met en lumière les nouveaux défis proposés aux mathématiciens par la modélisation en géosciences. Étant donnée la complexité des systèmes en jeu, il est crucial de comprendre et d’isoler les mécanismes qui conduisent à la formation de structures stables. Un premier résultat dans ce sens a été obtenu récemment par Christophe Cheverry (Rennes1/CNRS), Isabelle Gallagher (Paris-Diderot/CNRS), Thierry Paul (CNRS/Ecole Polytechnique) et Laure Saint-Raymond (ENS/CNRS).
Au départ, ce n’était qu’une simple idée : remplacer les bobines d’un moteur à plasma par des aimants permanents. Dix ans plus tard et un brevet plus loin, le propulseur imaginé par Marcel Guyot, du Groupe d’études de la matière condensée (CNRS/UVSQ), dont les performances sont parmi les meilleures du monde, s’apprête à équiper un satellite expérimental pour un test de désorbitation.
Dans une étude théorique et expérimentale sur le bismuth, des physiciens du Laboratoire de physique et d’étude des matériaux (CNRS/ESPCI/UPMC) viennent de montrer qu’en utilisant un faible champ magnétique, il est possible d’obtenir un courant électrique pour lequel près de 80% des électrons mis en mouvement proviennent d’un seul des trois états possibles de même énergie pour ce matériau. Ce travail ouvre la possibilité d’utiliser ce nouveau degré de liberté pour réaliser de nouvelles fonctions électroniques.
Les cristaux photomagnétiques et photochromiques peuvent se trouver dans deux états caractérisés par des couleurs et des propriétés magnétiques différentes. Des physiciens de l’Institut de physique de Rennes (CNRS/Université Rennes 1) et des chimistes de l’Institut de chimie moléculaire et matériaux d’Orsay (CNRS/Université Paris Sud), viennent de démontrer la possibilité de commuter d’un état à l’autre des nanocristaux d’un tel matériau sur une échelle de temps d’un dix millième de nanoseconde.
Le magnétisme ne fait pas bon ménage avec la supraconductivité qui disparaît en présence d’un champ magnétique trop important. Pourtant, un des composés supraconducteurs à base de fer, de la famille des pnictures, est à la fois un bon supraconducteur et simultanément un excellent aimant. Des physiciens du Laboratoire de physique des solides (CNRS/Université Paris Sud) ont résolu le paradoxe en analysant des matériaux élaborés dans des laboratoires allemands d’Augsburg et Stuttgart.
Lutter contre le changement climatique en réduisant le rayonnement solaire atteignant notre planète à l'aide de l'ingénierie climatique ne semble pas être une panacée. C’est ce qui ressort d’une étude menée par des chercheurs issus du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (CNRS/CEA/UVSQ) et de trois pays européens (Allemagne, Grande-Bretagne et Norvège). À partir d'un scénario climatique correspondant à une augmentation brutale de l’effet de serre, ils montrent en effet que le fait de réduire la quantité de rayonnement solaire reçu par la Terre pour contrer cet effet de serre pourrait fortement réduire les précipitations à l'échelle du globe. Les variations régionales des précipitations pourraient aussi être substantielles car du même ordre de grandeur que celles attendues en l’absence d'ingénierie climatique.
Que tous les passionnés de géologie, de cartographie, d’atlas et de Méditerranée se réjouissent ! Ils pourront désormais satisfaire leur curiosité grâce à la nouvelle carte morpho-tectonique de l’ensemble du domaine méditerranéen à l’échelle du 1/4 000.000, réalisée conjointement par Géoazur (CNRS/Université de Nice/IRD/OCA), la division technique de l’INSU-CNRS (programme Mistrals) et l’Ifremer. On doit cette synthèse, la première du genre, à deux frères géologues bien connus de la communauté scientifique : Jean Mascle (chercheur émérite à Geoazur) pour le domaine marin et Georges Mascle (ancien professeur à l’UJF) pour le domaine périméditerranéen. Il s’agit de la première compilation terre/mer jamais publiée à l’échelle de l’ensemble de la Méditerranée. Construite sous système Arcgis, elle résulte de la superposition de près de trente couches différentes représentant autant de synthèses thématiques. Cette compilation est publiée ce mois-ci par la Commission de la carte géologique du Monde.
Les dunes étoiles sont des dunes géantes dont les ramifications s'étendent dans de nombreuses directions. Un cas d’école, en somme, pour tester l’efficacité des "automates cellulaires de l’espace réel" mis aux point par des chercheurs de l'Institut de physique du globe de Paris (CNRS/Université Paris 7) et du laboratoire de Matière et systèmes complexes (CNRS/Université Paris 7) pour aborder plus généralement la question du transport sédimentaire dans les nombreux environnements géophysiques soumis à des écoulements multidirectionnels. A partir de modèles numériques de la catégorie des automates cellulaires et prenant en compte des régimes de vents multidirectionnels, ces chercheurs montrent que les dunes étoiles peuvent être considérées comme une superposition de dunes longitudinales. L'orientation et le taux de croissance de chaque ramification dépendent de la configuration des écoulements et de la quantité de sable disponible. Ces nouveaux résultats ouvrent de nouvelles perspectives pour l'analyse du transport sédimentaire et plus particulièrement des champs de dunes dont celles de nos planètes soeurs. Une étude parue ce jour dans Nature Geoscience Advance on line.
Une équipe du Laboratoire d’aérologie (CNRS/Université Paul Sabatier Toulouse), en collaboration avec le Groupe d'étude de l'atmosphère météorologique (CNRS/Météo-France), a utilisé le modèle de recherche météorologique méso-échelle communautaire français Méso-NH, pour étudier le développement extratropical de l'ouragan Hélène qui s’est produit en septembre 2006. Grâce à la très haute résolution spatiale de ce modèle, les chercheurs ont réussi à expliquer les différentes étapes de cette transition et à reproduire la trajectoire de la dépression qui s’en est suivie.
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