Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
L'échange bidirectionnel d'informations entre les deux structures clé de la mémorisation à long terme d'une expérience, l'hippocampe et le néocortex, passe par un relai thalamique constitué des noyaux rhomboïde et reuniens. Lorsque ces deux noyaux sont lésés chez l'animal, le processus d'apprentissage d'une tâche de mémoire spatiale reste tout à fait normal, mais la mémorisation de cet apprentissage ne s'inscrit plus dans le temps, puisque le souvenir n'est conservé que pendant quelques jours. Ces résultats, publiés dans Journal of Neuroscience, ont été obtenus par une équipe du Laboratoire d'imagerie et de neurosciences cognitives (CNRS/Université de Strasbourg).
La stimulation cérébrale profonde est une technique qui permet de remédier aux troubles moteurs développés par les patients atteints de la maladie de Parkinson. Des chercheurs de l'Institut des maladies neurodégénératives (CNRS/Université Bordeaux Segalen) et leurs collaborateurs allemands (Centre de recherche de Jülich/Université de Cologne) viennent de mettre en lumière une autre technique encore plus efficace sur le long terme, le reset coordonné. Ce travail a été publié dans la revue Annals of Neurology.
Lorsqu'ils communiquent gestuellement, les grands singes sont sensibles à l'attention de leur « interlocuteur », chaque geste constituant un message précis à lui délivrer. Une étude publiée dans PLoS ONE vient de démontrer que les petits singes aussi sont capables de moduler leur production de gestes communicatifs en réponse à l'attention que leur porte leur partenaire. Ces résultats ont été obtenus par une équipe du laboratoire Ethologie animale et humaine (CNRS/Université de Rennes 1). Ils soutiennent l'idée qu'à l'image de notre langage, la communication gestuelle chez les primates non-humains est de nature intentionnelle.
L’adressage (ou délivrance spécifique) de molécules thérapeutiques vers un organe, un tissu, une cellule malade, voire même une cible moléculaire, constitue aujourd’hui un défi majeur pour le traitement des maladies humaines, notamment infectieuses, cancéreuses, neurodégénératives, ou d’origine génétique. Dans cette optique, les chercheurs de l’Institut Galien Paris-Sud de Châtenay-Malabry (CNRS/Université Paris-Sud) ont mis au point des nanoparticules biodégradables et multifonctionnelles capables de cibler spécifiquement les cellules cancéreuses, ainsi qu’un biomarqueur majeur de la maladie d’Alzheimer, simplement en jouant sur la nature du ligand greffé à leur surface. Ces recherches viennent d'être publiées dans la revue ACS Nano.
Les chercheurs du laboratoire de Nanochimie à l’Institut de Science et d'Ingénierie Supramoléculaires (CNRS/Université de Strasbourg) viennent de franchir une étape supplémentaire dans les recherches sur les transistors organiques photosensibles grâce à l’élaboration de systèmes hybrides. Ces travaux viennent de paraître dans la PNAS.
Daceton armigerum est une fourmi arboricole tropicale assez connue, qui présente une photogénie avantageuse avec des mandibules hypertrophiées lui permettant de chasser des proies de taille imposante. Cependant, dans une publication récente proposée par la revue Plos One, une équipe de chercheurs français et belges livre une vision originale de Daceton armigerum en révélant, ce qui était inconnu, l’existence de très imposantes colonies, de plusieurs centaines de milliers à probablement quelques millions d’individus vivants dans les sommets inaccessibles de la canopée des forêts tropicales. De ce fait, c’est toute l’écologie de cette espèce, et son rôle dans la structuration forestière, qui est peut-être à repenser.
Une étude pilote, menée sur des populations de papillons et de lézards, vient valider le principe de fonctionnement du Métatron, plate-forme de recherche unique au monde dédiée à l’étude du déplacement d’individus soumis à des changements environnementaux. Ces travaux, conduits par une équipe de chercheurs de la Station d’écologie expérimentale du CNRS à Moulis en Ariège, du Muséum national d’Histoire naturelle (Paris) et du laboratoire Evolution et diversité biologique (Université Toulouse III – Paul Sabatier/CNRS/ENFA), sont publiés dans la revue Nature Methods le 15 juillet.
L’origine de l’agriculture remonte à une période d’environ 10 000 ans, au cours du Néolithique, avec les premiers indices de domestication d’espèces animales et végétales. Dès lors, son développement a induit un modelage du patrimoine génétique humain, qui s’est adapté à de nouvelles formes d’alimentation. Certaines formes de gènes, comme par exemple celles qui confèrent un avantage lors de l’absorption d’aliments comme le lactose ou l’alcool, ont été fixées dans le patrimoine génétique humain tel que nous en héritons aujourd’hui. Notre patrimoine génétique est donc, en retour, un témoignage de l’histoire agricole. Une publication parue le 21 juin dans la revue Plos One en livre un exemple par la mise en évidence d’un phénomène de co-évolution gène-culture entre le genre végétal Zea, qui regroupe le maïs et sa forme sauvage la téosinte, et le patrimoine génétique de populations d’Amérique centrale.
La question est primordiale pour les écologues : comment les perturbations engendrées par la présence de l'homme (qu'il soit touriste ou chercheur) influent-elles sur un écosystème étudié ? Pour tenter d'y répondre, une équipe du Département Ecologie, Physiologie et Ethologie de l'Institut pluridisciplinaire Hubert Curien (CNRS/Université de Strasbourg) a étudié la réponse au stress de manchots royaux d'une colonie des îles Crozet soumise à la présence humaine depuis près d’un demi-siècle. Un travail publié par la revue BMC Ecology.
L'objet de la recherche initiée par Marie-Christine
Pouchelle, membre du centre Egar Morin à l'Institut
interdisciplinaire d'anthropologie du contemporain (CNRS / EHESS
PARIS / Ministère de la culture et de la communication),
consiste à observer et analyser les circonstances de
l'invention (2010-2014) d'un instrument chirurgical endoscopique
fortement innovant.
Cette création suppose en effet une synergie
particulière entre savoirs et savoir-faire universitaires
(robotique), hospitaliers (chirurgie, imagerie, anatomopathologie)
et industriels (fibres optiques, endoscopes, robotique).
Des physiciens du laboratoire Interdisciplinaire Carnot de Bourgogne (Université de Bourgogne / CNRS), en collaboration avec des scientifiques de Madrid (CSIC) et Canberra (ANU) ont recréé dans la cavité d’un laser à fibre optique les conditions de formation d’ondes scélérates par collision d’impulsions de faible amplitude.
Le 12 juillet 2012, le cyclotron Cyrcé a été livré à l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien (CNRS/Université de Strasbourg) et descendu dans son bunker dont la construction a nécessité près de 1 000 tonnes de béton. Une opération très délicate nécessitant d’allier force et grande précision. Cyrcé est un nouvel accélérateur de particules à caractéristiques uniques en Europe qui entrera en service prochainement. Cette installation permettra de produire par transmutation des éléments radioactifs pour l’étude du vivant, l’aide au diagnostic et l’évaluation de nouveaux médicaments. Soumise à autorisation préalable de l’ASN, elle verra son premier faisceau début octobre pour une première production du 18F. D’un coût total de 4,85 M€, ce projet a été financé par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le CNRS, la Région Alsace, le Conseil Général du Bas-Rhin, la Communauté Urbaine de Strasbourg, le Fonds européen de développement régional (Feder) et l’Université de Strasbourg.
Les scientifiques de la collaboration Xenon100, dont ceux du
CNRS(1), ont amélioré d’un facteur 3,5 par
rapport à 2011 la précision de leurs mesures
dédiées à l’observation directe de
matière noire : un record mondial, basé sur l'analyse
des données prises pendant 13 mois au Laboratoire national
du Gran Sasso (Italie) avec le détecteur Xenon100.
Réduisant grandement le périmètre
d’investigation des Wimps, particules massives interagissant
faiblement et pouvant expliquer en partie la nature de la
matière noire de l'Univers, ces résultats permettront
d’affiner les recherches futures. Ils ont fait l’objet
d’un article en ligne sur ArXiv soumis à la
revue Physical Review Letters.
(1) Laboratoire de physique subatomique et des technologies
associées (CNRS/École des Mines de
Nantes/Université de Nantes)
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