Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Comment la protéine FXR1P intervient-elle dans la prolifération et la formation des cellules musculaires ? Une équipe de l'Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire (CNRS/Université Nice Sophia Antipolis) vient de montrer que cette protéine régule en fait l'expression d'un acteur clé de la progression du cycle cellulaire. Ces travaux menés en collaboration avec d'autres chercheurs français ont été publiés dans la revue PLoS Genetics.
Confiné au sein d'une vacuole protectrice, l'agent de la toxoplasmose est capable de prendre les rênes de sa cellule hôte sans s'exposer au moindre danger. Une équipe du Laboratoire adaptation et pathogénie des micro-organismes (CNRS/Université Joseph Fourier) a identifié une nouvelle protéine secrétée par le parasite pour contrôler à distance certains suppresseurs de tumeurs de la cellule hôte, normalement chargés de préserver l'intégrité du génome. Ces travaux menés avec la collaboration du CEA et de l'Inserm ont été publiés dans la revue Cell Host & Microbe.
Le conseil européen de la recherche (ERC) récompense chaque année les projets novateurs de jeunes chercheurs désirant créer ou consolider une équipe de recherche ("Starting grants") ou de chercheurs confirmés ("Advanced grants"). Le mur de photo réalisé par l'INSB pour présenter les lauréats ERC en sciences du vivant, employés par le CNRS ou ayant choisi le CNRS comme institution d'accueil, vient d'être complété avec les lauréats de l'appel "Starting grant" 2012. Pour découvrir ces lauréats et leur projet, cliquez ici, puis sur l'image de votre choix.
La découverte d'une illusion visuelle vient de bousculer les principes communément admis de la perception du mouvement. Notre cerveau est capable d'interpréter comme le mouvement rapide d'un objet un signal qui ne contient en réalité aucun mouvement. Ce mouvement imaginaire est même à la limite extrême de la vitesse que nous pouvons percevoir, traduisant les limites de la perception du mouvement. Ces résultats publiés dans PNAS ont été obtenus par des chercheurs du Laboratoire psychologie de la perception (CNRS/Université Paris Descartes), en collaboration avec l'Université de Reading au Royaume-Uni et l'Université de Kyushu au Japon.
Les mécanismes neuroendocrines qui permettent la synchronisation de l'activité de reproduction des mammifères avec les saisons viennent d'être décryptés par des chercheurs de l'Institut des neurosciences cellulaires et intégratives du CNRS à Strasbourg. Ce travail publié dans The FASEB Journal montre que la TSH peut être considérée comme une "neurohormone du printemps", qui réveille l'axe reproducteur quand les jours s'allongent. Cette hormone secrétée par l'hypophyse contrôle en effet, sous l'influence des saisons, la synthèse de deux neuropeptides hypothalamiques qui sont de puissants stimulateurs de la fonction de reproduction.
Augmenter la capacité de stockage de données numériques implique de réduire toujours plus la dimension des unités élémentaires pour tendre vers celle d'une molécule individuelle. Ainsi, de nombreux laboratoires travaillent sur la conception de molécules qui présentent un comportement de commutation entre deux états aux propriétés différentes, qui pourraient être associés aux bits 0 ou 1 dans un codage binaire. Des chercheurs du Centre de recherche Paul Pascal (CNRS) et de l’Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux (CNRS) ont réalisé un pas de plus dans ce domaine en préparant un système moléculaire commutable mais aussi multifonctionnel, ce qui permet, en principe, d’étendre les valeurs possibles des bits à 0, 1, 2, 3… et ainsi d’accroître les capacités de stockage. Ces résultats sont parus le 14 mars 2013 dans la revue Chemical Science.
Difficile pour un biologiste de croire à une image qui montre le noyau d’une cellule vivante totalement déformé. C’est pourtant l’image qu’une équipe de l’Institut de science des matériaux de Mulhouse (CNRS/Université de Haute-Alsace), menée par Karine Anselme, a produite lors de travaux sur le comportement de cellules cancéreuses vis-à-vis de matériaux modèles microstructurés. Après des premiers résultats parus en 2009 dans la revue Advanced Materials, l’équipe va plus loin avec des travaux parus dans la revue Biomaterials d’avril 2013 qui décrivent la manière dont ces noyaux de cellule se déforment.
Il y a peu, on croyait encore que chaque espèce animale disposait d’une organisation sociale spécifique invariable – monogamie, polygamie, vie de groupe ou plus solitaire, etc… On sait désormais que ce système n’est pas figé : des variations sont possibles au sein d’une même espèce. Pour la première fois, Carsten Schradin, chercheur CNRS à l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien de Strasbourg, a tenté de déterminer les causes de ces variations. Il les expose dans un article paru dans Philosophical Transactions of the Royal Society B.
La stoechiométrie écologique est une branche récente de l’écologie qui s’intéresse à la façon dont les éléments chimiques – notamment le carbone, l’azote et le phosphore – transitent à travers toute la chaîne alimentaire (ou trophique) : depuis les producteurs primaires, les plantes, jusqu’aux consommateurs primaires, puis secondaires. En étudiant le système déchets végétaux / microorganismes décomposeurs, une équipe de chercheurs CNRS au CEFE de Montpellier montre dans un article paru dans Ecology Letters que les communautés de microorganismes et le ratio des éléments de leur biomasse varient en fonction de la teneur en carbone, azote, et phosphore du substrat végétal en décomposition. En un mot : les microbes "optimisent" l’utilisation des déchets mis à leur disposition.
On connaît la pression de sélection exercée par l’homme sur certaines espèces chassées ou péchées: les mouflons canadiens, chassés pour leurs cornes, ont vu celles-ci diminuer au fil des années. Christophe Barbraud, chercheur CNRS au Centre d’études biologiques de Chizé, vient de montrer qu’une sélection indirecte pouvait s’exercer sur les prises accidentelles de pêche : régulièrement pris dans les lignes des pêcheries, les albatros des Iles Crozet auraient vu certains traits de comportement se modifier au fil des années.
Des physiciens ont analysé par simulation numérique les vibrations des défauts topologiques dans un réseau magnétique carré de type "stade". Les fréquences présentes dans le spectre de vibration de ce réseau permettent de mesurer le nombre et le type des défauts présents. Ce travail, publié dans la revue Physical Review Letters, devrait grandement faciliter la détection expérimentale de ces défauts dans une glace de spin artificielle.
Des physiciens viennent de montrer que la luminescence à deux photons permet de visualiser efficacement la densité locale d’état pour les plasmons de surface. Cette méthode leur a permis d’analyser la structure spatiale des modes plasmoniques présents à la surface de nanoprismes d’or et du couplage entre les modes de deux nanoprismes contigus. Ce travail est publié dans la revue Nature Materials, dont il fait la couverture en mai 2013.
Grâce à une nouvelle technique de microscopie, une équipe de physiciens et de biologistes a observé le fonctionnement simultané de près de 5000 neurones d’une larve de poisson-zèbre âgée de quelques jours. Cette méthode reposant sur l’illumination sélective d’un plan par une nappe laser fournit vingt fois plus d’information que les approches traditionnelles. Ce travail est publié dans la revue Frontiers in Neural Circuits.
Une équipe internationale de la collaboration FIGARO (France - Italie - Australie) comprenant des astronomes des laboratoires ARTEMIS à Nice, IRAP à Toulouse et LAM à Marseille a découvert récemment que les étoiles très massives pouvaient exploser suivant une voie originale. Cette découverte est présentée aujourd’hui dans le cadre du colloque international sur les sursauts gamma à Nashville aux États-Unis. Elle a été publiée récemment dans The Astrophysical Journal.
Grâce à l'observatoire spatial Herschel de l'Agence spatiale européenne, une équipe internationale d'astronomes, dont des chercheurs du laboratoire AIM, du LAM, de l'IAP et de l'IRAM, vient de découvrir une galaxie en train de subir une spectaculaire flambée de formation d'étoiles. Fait surprenant, cette galaxie si prolifique est observée alors que l'Univers était âgé de moins d'un milliard d'années, ce qui en fait un sujet d’étude très intéressant pour les astronomes. Cette étude a été publiée dans la revue Nature du 18 avril 2013.
Deux chercheurs du LMD (CNRS/UPMC/École Polytechnique/ENS Paris) et du CRAL (CNRS/Université Lyon 1/ENS Lyon) viennent d’expliquer l’anomalie de luminosité infrarouge de Saturne. Leur théorie offre une alternative au modèle auparavant plébiscité qui expliquait, bien qu’en partie seulement, cet excès de luminosité infrarouge par des pluies d’hélium dans l’atmosphère de la planète aux anneaux. Cette étude pourrait servir à expliquer d’autres anomalies observées chez les planètes géantes du système solaire ou extrasolaires. Elle a fait l’objet d’une publication dans la revue Nature Geoscience du 21 avril.
Grâce à la combinaison de techniques de géodésie spatiale (InSAR et GPS), une équipe internationale de chercheurs a mesuré, avec une résolution sans précédent, la déformation intersismique dans la région du Nord Chili où un futur grand tremblement de terre de subduction pourrait se produire. Ces résultats montrent le rôle de la topographie du continent, elle-même contrôlée par des failles actives, sur l’étendue de la zone susceptible de rompre lors d’un prochain séisme. Ces données suggèrent une relation mécanique entre la segmentation de la zone de subduction et les structures long-terme de la plaque supérieure, responsables du soulèvement de la marge andine. Ces travaux sont publiés ce mois-ci dans la revue Nature Geoscience.
Le séisme de magnitude 6.6 survenu sur la bordure orientale du plateau Tibétain à 100 km de la ville de Chengdu (Sichuan, Chine), le 20 avril 2013 s’inscrit à la suite du séisme du 12 mai 2008 (Mw 7.9) et de nombreux autres séismes sur cette bordure orientale du plateau. Au moins huit séismes de magnitude > 7 ont eu lieu depuis 1786.
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