Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
En modifiant les propriétés biologiques de la cycline E, la protéine SUMO serait capable de réguler négativement l'activation des origines de réplication nécessaires à la duplication du matériel génétique. Ce mécanisme détaillé dans la revue Nature Communications a été mis au jour par des chercheurs du Centre de recherche de biochimie macromoléculaire (CNRS/Universités Montpellier 1 et 2), de l'Institut de génomique fonctionnelle (CNRS/Inserm/Universités Montpellier 1 et 2) et de l'Institut de génétique moléculaire de Montpellier (CNRS/Universités Montpellier 1 et 2). Il ouvre de nouvelles pistes à explorer pour lutter contre le cancer, maladie souvent associée à une dérégulation de la cycline E.
La phagocytose et l'autophagie agissent de concert pour éliminer les débris des cellules mortes. Ce résultat a été publié dans Autophagy par des chercheurs de l'Institut de physiologie et biologie cellulaires (CNRS/Université de Poitiers) et de l'Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire (CNRS/Inserm/Université de Strasbourg). Il ouvre de nouvelles perspectives dans le traitement des pathologies liées à une mauvaise élimination des cellules mortes telles que le cancer, la dégénérescence maculaire liée à l'âge, les maladies neurovasculaires ou encore les maladies neurodégénératives.
Le génome du virus PgV-16T, qui infecte une microalgue photosynthétique très commune, vient d’être décrypté par des chercheurs français, hollandais et américains, coordonnés par le laboratoire Information génomique et structurale (CNRS/Aix-Marseille Université). Ce nouveau virus présente des caractéristiques proches des virus géants de la famille des Megaviridae. Il est notamment la cible d’une infection virale persistante par un virophage, virus typique des Megaviridae, qui pourrait constituer un vecteur idéal pour l’échange de gènes entre virus et eucaryotes. Ces travaux ont été publiés dans la revue PNAS.
Des chercheurs américains et allemands viennent de montrer, dans la revue Nature, qu’il est possible de distinguer des énantiomères, ces molécules images l'une de l'autre dans un miroir, non superposables, en utilisant les micro-ondes. Cette découverte inattendue constitue une avancée importante puisque détecter la chiralité est un enjeu majeur tant pour les chimistes que pour les biologistes. Jeanne Crassous, spécialiste du domaine travaillant sur les aspects de chiralité des systèmes π-conjugués à l’Institut des sciences chimiques de Rennes (CNRS/Université Rennes 1/ENSCR/Insa Rennes) commente ces travaux qui seraient, selon Laurence A. Nafie, professeur émérite de l'Université de Syracuse, co-fondateur de la société Biotools et rapporteur auprès de la revue Nature, "[…] un événement marquant dans l’histoire vieille de 200 ans de l’activité optique en chimie".
La revue Ecology Letters, à laquelle est
associée le CNRS, vient de publier un numéro
spécial consacré aux conséquences
écologiques des grands changements environnementaux.
Le sommaire complet de ce numéro spécial est
accessible sur le
site Internet de la revue.
L’étoile de mer est un animal à sang froid dont la température interne varie en fonction de la température du milieu ambiant mais aussi d’une partie à une autre de son corps. Sylvain Pincebourde, chercheur CNRS à l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte (CNRS/Université François Rabelais Tours), a découvert une stratégie inédite de survie : en cas de forte hausse de la température, l’étoile de mer est capable de dériver la chaleur vers ses bras pour sauver sa partie vitale… Quitte à perdre un de ses membres.
Le conseil d’administration de l’Institut Henri Poincaré (CNRS/UPMC), dans sa séance du 13 juin 2013, a décidé à l’unanimité de nommer Alain Bénichou au poste de président du conseil.
Une question centrale en théorie des nombres est la conjecture de Kontsevitch-Zagier, qui porte sur une classe de nombres appelés "périodes". Une version géométrique de cette conjecture, dans laquelle les nombres sont remplacés par des fonctions, vient d'être démontrée.
Grâce à trois simulations numériques à grande échelle reposant sur des approches radicalement différentes, des physiciens viennent de montrer qu’un solide bidimensionnel composé de disques impénétrables fond en deux étapes. Ce résultat vient clore une controverse portant sur le nombre et la nature des transitions conduisant du solide au liquide pour ce système. Cette compréhension de la fusion du système bidimensionnel le plus simple est une nouvelle clé pour comprendre la transition de fusion dans des films, des couches minces et aux interfaces.
Alors qu’habituellement le confinement augmente les effets de la viscosité et ralentit les écoulements, de petites particules coulent jusqu’à dix fois plus vite au fond d’un tube très étroit que d’un tube plus large. Ce travail est publié dans la revue Physical Review Letters.
En faisant croitre une couche d’oxyde de bismuth et de fer d’épaisseur nanométrique sur des substrats variés, des physiciens ont montré que les déformations induites transforment les propriétés magnétiques de ce matériau et permettent de les contrôler. Ce travail est publié dans la revue Nature Materials.
La version française du texte sur la stratégie européenne en physique des particules, dont la mise à jour a été adoptée le 30 mai dernier par le Conseil du Cern, est désormais consultable en ligne. Ce document établit les priorités scientifiques de la physique des particules pour la prochaine décennie et donne des recommandations sur les études concernant des projets à plus long terme.
Étudier la taille des plus gros fragments émis lors de collisions d'ions lourds peut s'avérer très instructif : cette étude, réalisée notamment au Ganil (CNRS/CEA) par les chercheurs de la collaboration Indra, a montré que les processus de formation des fragments avant leur émission étaient reliés à l'énergie mise en jeu dans la collision des noyaux. Ce comportement serait commun à tous les systèmes critiques de petite taille et concernerait donc des domaines de physique bien au-delà de la physique nucléaire. Ces résultats ont été publiés dans la revue Physical Review Letter.
Des observations d'une qualité et d'une finesse sans précédent ont été obtenues à l'aide du "Supernova Integral Field Spectrograph" par la collaboration internationale "The Nearby Supernova Factory", qui implique des chercheurs français du CNRS(1) : elles concernent l'évolution temporelle du spectre lumineux de la supernova SN 2011fe, découverte dans la galaxie du Moulinet (Messier 101) de la constellation de la Grande Ourse. Cette supernova, la plus proche observée depuis ces 25 dernières années, est l'archétype des supernovæ thermonucléaires, celles-la mêmes qui ont conduit à la découverte de l'expansion accélérée de l'Univers. Telle une pierre de Rosette, elle permettra de mieux comprendre ces objets qui sont au cœur de la cosmologie moderne, en contraignant au mieux la nature de l'étoile qui lui a donné naissance et les mécanismes de l'explosion.
Le domaine de la chimie des gaz rares a connu d’importantes avancées pendant la dernière décennie grâce à la synthèse de composés essentiellement par photolyse UV. L’augmentation de la pression a par contre rarement été utilisée pour induire la formation de liaisons chimiques avec des gaz rares. C’est pourtant en comprimant du xénon et de la glace d’eau à plus de 50 GPa et 1500 K, conditions régnant dans les intérieurs d’Uranus, Neptune et du manteau terrestre, qu’une équipe d’expérimentateurs de l’Institut des Sciences de la Terre Paris (CNRS/UPMC), de théoriciens de l’équipe de Chimie théorique du laboratoire Modélisation et simulation multi-échelle (CNRS/Université Paris-Est Marne-La-Vallée) en collaboration avec des chercheurs du Lawrence Livermore National Laboratory et de l'Université d’Edimbourg a observé la formation d’un nouveau composé. Des spectres de diffraction X enregistrés in situ à haute pression et haute température en révèlent la structure cristallographique et le motif de base, Xe2O6H6. Les travaux sont publiés dans le journal Physical Review Letters du 28 juin 2013.
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