Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Au cœur du cerveau de la drosophile, Pierre Léopold et son équipe de l’Institut de biologie Valrose (CNRS/Université Nice Sophia-Antipolis/Inserm) ont identifié trois neurones à dopamine capables de modifier la prise alimentaire de la larve. Si la nourriture n’est pas assez riche en acides aminés essentiels, l’animal s’en désintéresse pour en chercher une autre plus adaptée. Ces travaux qui apportent une nouvelle fonction pour le système dopaminergique dans le contrôle de la prise alimentaire, sont parus dans la prestigieuse revue Cell.
Des chercheurs du Laboratoire de biologie moléculaire eucaryote (CNRS/Université de Toulouse 3 Paul Sabatier) ont développé une nouvelle stratégie de prédiction des interactions à longue distance entre des facteurs de régulation et leurs gènes cibles distants. Cette étude parue dans Molecular Cell, démontre que ces rapprochements, via des boucles de chromatine, sont fréquemment impliqués dans la régulation de gènes distants. Cette méthode ouvre de belles perspectives de compréhension des réseaux complexes de régulation des gènes.
L’équipe dirigée par Cécile Bousquet-Antonelli et Jean-Marc Deragon au Laboratoire génome et développement des plantes (CNRS/UPVD), en collaboration avec le groupe de Yee-Yung Charng de l’Academia Sinica à Taipei, a récemment découvert que les végétaux reprogramment radicalement la dégradation de leurs ARNs messagers lors d’un stress thermique et que des plantes déficientes pour ce mécanisme sont fortement affectées dans leur survie. Dans la perspective du réchauffement climatique et de l’augmentation de la population mondiale qu’il faudra nourrir, cette découverte est d’importance.
Irradiations, toxines, déchirures… Les cellules sont parfois mises à rude épreuve, mais elles ont de quoi se défendre. L’équipe de Franck Perez en collaboration avec l’équipe de Matthieu Piel au sein du laboratoire Compartimentation et dynamique cellulaires (CNRS/Institut Curie/UPMC) vient d’en apporter une nouvelle preuve en découvrant un de leurs outils de réparation.
Nos cellules possèdent des formes très diverses qui sont souvent essentielles pour leur fonctions. L’une des questions essentielles en biologie est de comprendre comment une cellule définit et maintient sa forme. Un travail pluridisciplinaire, publié dans la revue Developmental Cell, apporte une série de réponses nouvelles à cette question clé et démontre qu'un couplage entre biochimie et biomécanique de la cellule est au cœur des changements de formes cellulaires. Ce travail qui est le fruit d’une collaboration entre l’équipe d’Arezki Boudaoud au laboratoire Reproduction et développement des plantes (CNRS/ENS Lyon/INRA/Université Lyon 1) et l’équipe de Nicolas Minc à l’Institut Jacques Monod (CNRS/Université Paris Diderot) porte sur le développement de spores chez la levure fissipare.
Les chercheurs du Laboratoire Gulliver (CNRS/ESPCI-ParisTech) ont développé un mode de détection purement électronique pour les puces à ADN. Ils ont aussi mis en évidence une première application biologique de cette détection électronique : le criblage de la mutation 35delG, une des mutations de l’ADN, cause fréquente des surdités non syndromiques récessives. Ces travaux sont publiés dans la revue Scientific Reports.
Une équipe de l’Institut des sciences chimiques de Rennes (CNRS/Université Rennes 1/ENSCR/INSA Rennes) vient d’améliorer une technique simple permettant de contrôler la séquence de copolymérisation de deux β-lactones de configurations absolues opposées. Cette équipe est aujourd’hui capable de synthétiser des polyesters hautement alternés de par la nature de leurs groupements chimiques, offrant l’accès à des réactions de post-fonctionnalisation. Ces travaux ont fait l’objet d’une communication dans la revue Angewandte Chemie International Edition.
Une collaboration internationale menée par l’Institut de science et d’ingénierie supramoléculaires (CNRS/Unistra) et l’Institut Charles Sadron (CNRS), a montré que le rendement d’une réaction chimique pouvait augmenter de façon très significative lorsque les réactifs et les produits de la réaction sont confinés dans des petites gouttelettes de taille micrométrique. Une des conséquences de cette découverte pourrait être la résolution d’un des principaux problèmes que soulève le scénario principal d’origine de la vie. Ces résultats sont publiés dans la revue Physical Review Letters.
Une équipe de l’Institut de chimie radicalaire (CNRS/AMU) a développé une réaction originale d’addition radicalaire entre deux entités peptidiques qui conduit au conjugué peptidique avec une bonne sélectivité. Cette nouvelle méthodologie pourrait être exploitée pour la construction d’assemblages peptidiques pour des applications en vaccination et thérapie anti-cancer. Ces travaux font l’objet d’une publication dans la revue Chem. Commun.
En catalyse, casser une liaison C–H plutôt qu’une liaison C–D avec une sélectivité de 100% est un rêve qui semble inaccessible tant l’hydrogène et le deutérium sont chimiquement semblables. Des chercheurs du Laboratoire de chimie (CNRS/ENS Lyon/UCLB Lyon 1) viennent de montrer par une approche théorique qu’une telle sélectivité est possible via des excitations vibrationnelles spécifiques, par un laser, des liaisons C–H et C–D. Ces travaux sont parus dans la revue Physical Review Letters.
C’est en étudiant des matériaux à base de terres rares réagissant à des pulses de lumière laser ultrarapides que des chercheurs de l’Institut Jean Lamour (CNRS/Université de Lorraine), en collaboration avec des équipes du département Engineering de l’Université de Californie (San Diego, USA) et du département de physique du Research Center OPTIMAS (Université de Kaiserslautern, Allemagne), ont réussi à montrer que l’aimantation de nombreuses classes de matériaux magnétiques pouvait être contrôlée par un faisceau laser. Leurs travaux, qui intéressent déjà l’industrie des disques durs et des mémoires magnétiques, permettent de mieux comprendre l’interaction entre laser et matière magnétique, et ouvrent la voie à de nombreuses applications.
L’impact des prédateurs sur leur milieu ne se limite pas à la consommation des proies et à leur corollaire éventuel : la régulation des populations animales. En étudiant un écosystème de rivière forestière, des chercheurs français du laboratoire Écologie fonctionnelle et environnement (CNRS/Université Toulouse 3 Paul Sabatier/INP Toulouse) ont montré que le prédateur étudié – Polycelis felina, un ver plat carnivore – avait une influence notable sur l’habitat de ses proies et la quantité de nourriture disponible.
Un crâne d’Ocepeia a été trouvé dans les gisements de phosphates du Maroc. Jusqu’ici, seules quelques dents de cet ancêtre des afrothères avaient été trouvées. Les afrothères sont un groupe de mammifères endémiques africains qui rassemble des ongulés - les éléphants et les damans - et des insectivores - les rats à trompe. Grâce aux informations morphologiques fournies par ce crâne, une équipe de scientifique composée de chercheurs du Centre de recherche sur la paléobiodiversité et les paléoenvironnements (CNRS/MNHN/UPMC) en savent maintenant plus sur l’allure de cet animal vieux de 60 millions d’années.
Les campagnols, ces petits rongeurs herbivores, sont connus pour leurs cycles de populations : tous les 3 à 5 ans, celles-ci atteignent des pics vertigineux – jusqu’à 200 fois le nombre habituel d’individus. Une équipe franco-britannique composée de chercheurs de l’Institut méditerranéen de biodiversité et d'écologie marine et continentale (CNRS/AMU/Université d’Avignon/IRD) et du Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS/Université Montpellier 2) vient de montrer que l’effondrement de ces pics depuis une dizaine d’années a des conséquences directes sur la reproduction de la chouette hulotte, l’un des prédateurs du campagnol.
Quoi de plus naturel que de vieillir ? Et pourtant, jusqu’à présent, aucune expérimentation n’a démontré que le patrimoine génétique des plantes, et leurs caractères changeaient, de concert avec l’âge. C’est désormais chose faite grâce notamment à des chercheurs du laboratoire Évolution et diversité biologique (CNRS/Université Toulouse 3 Paul Sabatier) qui ont étudié la senescence d’une petite plante : le compagnon blanc.
Prenez deux élèves ingénieurs de l’Institut national des sciences appliquées passionnés d’innovation. Mettez-les en contact avec le Laboratoire de physique et chimie des nano-objets (CNRS/INSA Toulouse). Ajoutez-y un brevet et un ensemble de savoir-faire innovants… Deux ans plus tard, vous obtenez Nanolike, une start-up qui, grâce à ses capteurs à base de nanoparticules d’or, s’apprête à révolutionner le marché de l’instrumentation.
Voir en 3D et à l’échelle atomique la structure chimique de n’importe quel matériau : métal, céramique, semi-conducteur… un seul instrument en est capable : la sonde atomique. Spécialiste mondial de cette technique depuis 40 ans, le Groupe de physique des matériaux (CNRS/Université de Rouen/INSA Rouen), en a présenté, il y a quelques années, la quatrième génération. Commercialisée par la société CAMECA, elle est désormais à disposition de l’ensemble des recherches en matière condensée.
Quand deux gouttes d’eau se rencontrent, souvent, elles fusionnent ou deviennent coalescentes pour ne former qu’une seule goutte un peu plus grosse. Des physiciens viennent de montrer que ce phénomène omniprésent peut souffrir des exceptions. Ce travail est publié dans la revue Nature Communications.
En réalisant des expériences sur des noyaux
atomiques comportant 20 neutrons et 14, 16 ou 20 protons, des
chercheurs du Ganil (CNRS/CEA) ont démontré pour la
première fois qu'une propriété structurale,
l'interaction "spin-orbite" des nucléons,
dépend fortement de la densité de matière au
centre du noyau. Cette interaction chute ainsi de 30% pour le noyau
"bulle" à 14 protons, au cœur deux fois
moins dense que les deux autres noyaux à 16 ou 20
protons.
Contact chercheur : Olivier Sorlin
Une équipe européenne, dont un chercheur de l’Institut d'astrophysique de Paris (CNRS/UPMC), vient de démontrer que les célèbres "murs de feu" (firewalls en anglais) qui se formeraient près de l’horizon des trous noirs massifs (comme celui au centre de notre Galaxie) et qui ont fait récemment l'objet de discussions intenses entre physiciens, sont en fait interdits par la théorie de gravitation d’Einstein. En annihilant tout observateur traversant la surface d’un trou noir, ces "murs de feu" devaient résoudre le fameux paradoxe d’information des trous noirs. Les chercheurs viennent de prouver le contraire. Ces résultats ont été publiés le 7 mars 2014 dans la revue Physical Review Letters.
Une équipe internationale d’astronomes, impliquant des chercheurs de l’Institut de planétologie et astrophysique de Grenoble (CNRS/UJF), dévoile des images spectaculaires du disque de poussières et de gaz autour de Beta Pictoris. Ces images obtenues avec le grand interféromètre millimétrique ALMA montrent pour la première fois la distribution du gaz autour de l’étoile, et révèlent une forte asymétrie dans sa répartition. La présence même de ce gaz, du monoxyde de carbone (CO), est source d’étonnement. L’équipe estime qu’une molécule de CO ne survit guère plus que 120 ans au rayonnement environnant avant de se dissocier, soit un temps de vie environ 100 000 fois plus court que l’âge de l’étoile. Ces résultats, qui pourraient nous en dire plus sur le Système solaire, sont parus dans Science le 6 mars 2014.
Les météorites martiennes sont les seuls échantillons que nous avons de la planète Mars. La méconnaissance de leur provenance exacte à la surface de Mars nous limitait dans l’interprétation des informations qu’elles nous fournissent. Une équipe franco-norvégienne dont des chercheurs du Laboratoire de géologie de Lyon (UCLB Lyon 1/CNRS/ENS de Lyon) a mis le doigt sur le cratère source de ces météorites : le cratère Mojave, de 55km de diamètre, qui a été formé il y a moins de 5 millions d’années. Cette découverte permet ainsi de replacer les informations cruciales fournies par les météorites dans un contexte d’évolution planétaire. Ce résultat est paru hier dans la revue Sciencexpress et a été publié dans Science le 14 mars 2014.
Directeur de la publication : Alain Fuchs
Directeur de la rédaction : Brigitte Perucca
Responsable éditorial : Julien Guillaume
Secrétaire de rédaction : Fabienne Arpiarian
Comité éditorial : Christophe Cartier Dit Moulin, Jonathan Rangapanaiken (INC) ; Conceicao Silva, Clément Blondel (INEE) ; Jean-Michel Courty, Catherine Dematteis, Simon Jumel (INP) ; Delphine Demols (INSMI) ; Christina Cantrel (IN2P3) ; Anne de Reyniès, Elodie Péribe (INSB) ; Armelle Leclerc (INSHS) ; Arlette Goupy (INSIS) ; Pauline Casadio-Loreti (INS2I) ; Loïc Bommersbach, Christiane Grappin, Dominique Armand (INSU).