Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
La calcification cérébrale primaire familiale, maladie rare pouvant se manifester entre 3 et 80 ans et associée à des désordres neuropsychiatriques et moteurs, se caractérise par des dépôts phosphocalciques dans le cerveau et le cervelet. L’équipe de Marc Sitbon et Jean-Luc Battini à l’Institut de génétique moléculaire de Montpellier, en collaboration avec le CHU de Rouen et l’université de Californie (États-Unis), établit un lien direct entre défaut du métabolisme du phosphate et calcification cérébrale en caractérisant un nouveau gène, XPR1, qui code un exportateur de phosphate. Cette étude est publiée dans la revue Nature Genetics.
Le syndrome de l’X fragile, maladie génétique due à une mutation du gène FMR1 (Fragile X Mental Retardation 1), est la cause principale de retards mentaux chez l’homme. L’équipe d’Angela Giangrande à l’Institut de génétique et biologie moléculaire et cellulaire, en collaboration avec une équipe de l’université de Salento (Italie), ouvre de nouvelles perspectives pour la compréhension des mécanismes physiopathologiques liés à ce syndrome en démontrant chez la drosophile que FMRP est impliquée dans le métabolisme de petits ARN, les piARNs, et dans la stabilité du génome. Ces travaux sont publiés dans la revue Journal of Cell Science.
L’équipe de Patrick Achard à
l’Institut de biologie moléculaire des plantes, en
collaboration avec une équipe anglaise et une équipe
espagnole, a mis en lumière un système de
communication à longue distance assurant une croissance
coordonnée des organes chez les plantes. Ces travaux sont
publiés dans la revue Nature Plants.
Les leucémies aiguës myéloïdes restent incurables chez une majorité de patients en dépit des progrès dans la compréhension des mécanismes biologiques en jeu dans ces pathologies. Pierre Sujobert et ses collègues de l’Institut Cochin proposent une nouvelle piste thérapeutique basée sur l’utilisation d’un activateur pharmacologique spécifique de la kinase AMPK (AMP activated protein kinase). L’activation de cette kinase, centrale dans la régulation de nombreuses voies métaboliques, entraîne une autophagie excessive qui conduit à la mort des cellules leucémiques, alors qu’elle est sans effet sur les cellules souches hématopoïétiques normales. Cette étude est publiée dans la revue Cell Reports.
La drépanocytose affecte plus de 50 millions de personnes dans le monde et se caractérise par des crises douloureuses de vaso-occlusion dont la localisation exacte dans la microcirculation des tissus profonds reste inconnue. Une étude microfluidique et numérique réalisée par trois équipes multidisciplinaires de Montpellier, démontre pour la première fois que des cellules sanguines se déposent préférentiellement aux tournants à fortes courbures, et notamment aux bifurcations, caractéristiques de la microcirculation. Ces travaux qui mettent en évidence le rôle majeur que pourrait jouer la géométrie de l’écoulement dans l’avènement des crises occlusives, sont publiés dans la revue Biophysical Journal.
La résonance magnétique nucléaire (RMN) du solide est une technique incontournable qui fournit des détails structuraux à l’échelle atomique sans nécessiter d’ordre à longue distance. Mais la faible sensibilité intrinsèque de la RMN ne permet pas d’analyser des molécules organiques sans enrichissement isotopique préalable. Des chercheurs viennent de proposer une méthodologie qui résout cette difficulté grâce à la technique de polarisation dynamique nucléaire (DNP). Ces résultats sont parus dans la revue Angew. Chem. Int. Ed.
C’est ce que des chercheurs viennent de mettre en évidence. Ils ont en effet observé des collisions entre des molécules de monoxyde de carbone (CO) et des atomes d’hélium (He) au cours desquelles se produit un échange d’énergie entre les molécules. Ce résultat, publié dans la revue Nature Chemistry, montre que ces collisions ne suivent pas les « règles du jeu » de la mécanique classique mais plutôt celles de la mécanique quantique.
Afin de déterminer si l'océan mondial se réchauffe et si les calottes glaciaires Antarctique et du Groenland fondent, et à quelles vitesses, il est nécessaire de disposer d'un réseau de mesure exhaustif. Les animaux marins plongeurs équipés de balises constituent aujourd'hui une composante essentielle du système d’observation en collectant des données océanographiques dans des régions difficiles, d’accès particulièrement dans les régions polaires. Avec le portail MEOP, issu d’une collaboration internationale, ces données deviennent, à compter du 1er juin 2015, facilement accessibles et utilisables et cela à un moment où un nombre croissant de travaux étudient d’une part les changements océanographiques affectant les océans polaires et d’autre part le rôle de ces océans dans la régulation du climat de notre planète.
C’est une étude qui devrait fortement intéresser les agriculteurs, actuellement confrontés à un double défi : trouver des solutions pour contrer les effets du réchauffement climatique et tendre vers l’agroécologie, une agriculture plus respectueuse de l’environnement, limitant entre autres, l’usage d’engrais. Or pour la première fois, une équipe du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive, en collaboration avec des chercheurs de l’Inra, démontre qu’il est possible de répondre à ce double défi… en favorisant la biodiversité dans les parcelles cultivées ! Les détails ont été publiés dans la revue Nature Plants.
Découvert en 2004 par Abdallah Fili et Jean-Pierre Van Staëvel, chercheurs au laboratoire Orient et Méditerranée, le site d’Igîlîz est un haut-lieu de l’histoire du Maroc médiéval. C’est là, en effet, sur les hauteurs de l’Anti-Atlas, dernière chaîne de montagne avant le Sahara, que se structure au début des années 1120 un vaste mouvement religieux et tribal : la réforme almohade. Elle aboutira, un quart de siècle plus tard, à la constitution du plus grand empire – l’Empire almohade – que le Maghreb médiéval ait jamais connu.
Alan Schmitt, chercheur au sein de l’Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires (IRISA), vient de recevoir le Most Influential POPL Paper Award. Ce prix récompense une publication de 2005 toujours considérée comme la plus influente 10 ans après. Sa publication portait sur la propagation de modifications apportées à des données dans des formats différents.
Hervé Glotin, chercheur au Laboratoire des sciences de l’information et des systèmes, utilise le traitement du signal pour mieux comprendre les comportements des cétacés. En analysant les sons qu’ils émettent, ses travaux ont montré que la pollution acoustique générée par l’Homme avait un impact important sur la santé de la biodiversité sous-marine.
L’espace photonique de l’Institut Fresnel est un espace d’expérimentation comportant quatre salles propres, 250 m² de salles blanches et un ensemble d’équipements de pointe. Inauguré à Marseille le 8 juin 2015, il est consacré à l’optique, la photonique, l’électromagnétisme, le traitement de l’image et du signal.
Le Laboratoire d’analyse et d’architecture des systèmes (LAAS) du CNRS et la société Innopsys, spécialisée dans l’instrumentation de diagnostic médical, s’associent pour créer le laboratoire commun Biosoft. Inauguré le 3 juin 2015 au LAAS-CNRS, il est dédié au développement de nouvelles technologies applicables aux systèmes de biodétection médicale.
Jean-Michel Coron est connu pour ses travaux novateurs en théorie du contrôle des équations différentielles non linéaires, en particulier pour les équations d’Euler et de Navier Stokes. Ses résultats sur la stabilisation des systèmes hyperboliques en dimension 1 d’espace l’ont mené à concevoir des lois de feedback qui ont eu un grand retentissement. Ces lois sont utilisées pour permettre, par exemple, de réguler les rivières de la Meuse et de la Sambre en Belgique. Son prix lui sera remis lors du Congrès ICIAM (International Council for Industrial and Applied Mathematics) qui se déroulera à Beijing, en Chine, du 10 au 14 août 2015.
Des physiciens viennent de montrer que des particules colloïdales autopropulsées ont un comportement collectif analogue à des sphères passives adhésives. Cette adhérence effective est d’autant plus forte que leur activité est grande. Ces résultats sont publiés dans la revue Physical Review X.
Des physiciens viennent de montrer que dans un matériau supraconducteur « haute température » les défauts pourraient favoriser l’apparition de modulations de densité électronique avant l’apparition de la supraconductivité. Ces modulations seraient ainsi révélatrices d’un ordre de charge de nature intrinsèquement fluctuante au-dessus de la température de transition supraconductrice. Ce travail est publié dans la revue Nature Communications.
Des chercheurs de la collaboration Isoltrap, à laquelle participe une équipe du Centre de sciences nucléaires et de sciences de la matière, ont poursuivi leurs investigations de la fermeture de couche magique N = 32. Les mesures de masse des noyaux exotiques 52,53K (Z = 19), qui ont fait l’objet d’une publication dans la revue Physical Review Letters du 22 mai 2015, montrent que l’effet de couche, même s’il est encore présent, est affaibli par rapport à celui du Ca (Z = 20) magique.
À partir du 1er octobre 2015 et pour une durée de cinq ans, Hélène Courtois de l'Institut de physique nucléaire de Lyon, et Pierre Binétruy, du laboratoire Astroparticule et cosmologie, sont nommés membres seniors de l’Institut universitaire de France (IUF). Antoine Kouchner, également du laboratoire Astroparticule et cosmologie, est quant à lui nommé membre junior.
Lors du second meeting international sur les grandes infrastructures de recherche en physique des neutrinos, accueilli par le Fermilab aux États-Unis, les participants ont passé en revue les dernières avancées dans le domaine.
Le 3 juin dernier, les faisceaux de protons sont entrés en collision dans le LHC à une énergie record de 13 téraélectronvolts. Au total, pas moins de 12 laboratoires du CNRS ainsi que le CEA, par l’intermédiaire de l’Irfu, sont impliqués dans le succès des expériences en cours au Cern. Découvrez le détail de leurs contributions.
Le Ganil et le Laboratoire de physique corpusculaire de Caen se sont vus décerner le prix Musée Schlumberger 2015 pour leur projet "Muoscope" dans le cadre du concours Têtes Chercheuses.
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