Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Les cellules eucaryotes se déplacent sur des surfaces solides grâce à leur cytosquelette d’actine en assemblant localement des foyers d’adhésion focale où le couplage entre l’actine, des molécules d’adhésion et des moteurs moléculaires, les myosines, crée des forces de traction. Une collaboration franco-allemande révèle que ce type de régulation existe également chez les bactéries. Les chercheurs démontrent que l’appareil de motilité de Myxococcus xanthus est activé au pôle avant des cellules, où il recrute le cytosquelette d’actine, et désassemblé au pôle arrière. Cette étude est publiée dans la revue The Journal of Cell Biology.
Des chercheurs du laboratoire Biotechnologie et signalisation cellulaire ont conçu et validé un inhibiteur, bivalent, universel et à haute affinité, d’une oncoprotéine majeure impliquée dans les cancers induits par les papillomavirus humains (HPV). Ces virus sont responsables des cancers du col de l’utérus et de certains cancers de la tête et du cou. L'inhibiteur reconnaît l'oncoprotéine produite par tous les types de virus HPV à haut risque oncogène et engendre la mort par "suicide programmé" des cellules tumorales. Ces travaux publiés dans la revue Angewandte Chemie International Edition, ouvrent de nouvelles perspectives pour le diagnostic et la thérapie des cancers induits par HPV.
La qualité de l'eau est une préoccupation majeure pour la santé publique, la préservation de l'environnement et l’économie. L’enjeu actuel est de détecter le plus rapidement possible les pollutions afin d’alerter au plus vite les autorités compétentes. L’équipe de Mireille Ansaldi, du Laboratoire de chimie bactérienne, a mis au point l’outil Phagosensor, un biosenseur utilisant des bactériophages modifiés pour détecter les pathogènes humains ou animaux présents dans les eaux de surface. Cette étude est publiée dans la revue PlosOne.
Une étude menée par l’équipe de Mathias Pessiglione et Jean Daunizeau à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, montre que la région du cortex responsable de l’attribution des valeurs intègre également le degré de confiance que nous mettons dans nos jugements. Ces travaux, publiés dans la revue Nature Neuroscience, représentent un progrès très important dans la connaissance du fonctionnement du cerveau et ouvrent de nouvelles perspectives en neuro-économie.
La fréquence accrue de tuberculose résistante aux antibiotiques met en péril le programme mondial de lutte contre la maladie. Une étude, réalisée par un consortium international sous l'égide de l’université d’Oxford et impliquant l’équipe de Philip Supply au Centre d’infection et d’immunité de Lille, démontre le potentiel du séquençage de génomes de l’agent infectieux comme nouvelle approche diagnostique, plus rapide et plus prédictive que les tests existants. Elle permettra une mise en place précoce de traitements mieux à même de guérir les cas de résistance. Ces travaux sont publiés dans la revue Lancet Infectious Diseases.
Des chercheurs ont étudié le transport des ions d’un électrolyte au sein d’une électrode de carbone nanoporeux. Ils ont montré qu’en polarisant les électrodes, le stockage des charges se fait de façon différente suivant la polarité de l’électrode, en révélant la structure et l’environnement des ions d’un électrolyte confiné dans des pores de dimensions nanométriques. Ces résultats permettent de lever, à l’échelle moléculaire, une partie du voile entourant les mécanismes d’adsorption des ions dans les carbones poreux. L’enjeu est de taille puisqu'une application directe de ces résultats concerne les supercondensateurs. Ces résultats sont parus dans la revue Nature Materials.
Des chercheurs ont montré que, contrairement à ce que l’on pensait jusqu’à maintenant, la structure interne des dendrimères (macromolécules très modifiées, dont la forme rappelle celle d’un arbre) a une influence fondamentale sur leurs propriétés biologiques. Ces travaux sont publiés dans la revue Nature Communications.
Jusqu’à présent, on pensait que les propriétés anti-cancéreuses des angucyclines venaient principalement de leur intervention sur le génome, tout comme les anthracyclines qui ont une structure voisine et sont utilisées dans le traitement de certains cancers. En réalisant la synthèse totale de la Marmycine A, une angucycline aux propriétés antiprolifératives intéressantes mais dont la source naturelle a disparu, les chercheurs de l’Institut de chimie de substances naturelles, associés à l’Institut Curie, ont mis à jour un mécanisme totalement original : la Marmycine A n’entre pas dans le noyau cellulaire, ne cible pas l’ADN, elle s’accumule dans les lysosomes ! En montrant également le potentiel des dérivés de cette molécule, les chercheurs offrent une nouvelle stratégie anti-cancéreuse à explorer pour cette famille de molécules. Ces travaux sont parus dans la revue Nature Chemistry le 20 juillet 2015.
Présente dans toute l’Afrique subsaharienne, Cotesia sesamiae est une petite guêpe parasitoïde qui se reproduit en pondant ses œufs dans des chenilles de papillons. A partir de l’analyse génétique de centaines de ces insectes collectés sur une vingtaine d’espèces de chenilles hôtes, une équipe internationale a montré que la population de Cotesia sesamiae qui infecte plus particulièrement les chenilles de la sésamie du maïs (Sesamia nonagrioides) constitue en fait une espèce à part entière. Cette découverte publiée le 7 juillet 2015 dans Evolutionary Applications laisse entrevoir de nouvelles perspectives dans le domaine de la lutte biologique contre les ravageurs des cultures céréalières.
Comprendre le fonctionnement de l’atmosphère terrestre vers la fin de la dernière ère glaciaire peut aider à anticiper les changements climatiques futurs. En analysant les sédiments issus d’une tourbière du sud de la Terre de Feu, une équipe internationale de géochimistes et de paléoclimatologues a pu déterminer avec précision l’évolution des dépôts de poussières durant cette période charnière comprise entre 16 000 et 11 000 ans avant le présent. L’étude publiée le 1er juillet 2015 dans Scientific Reports révèle qu’au moment où s’achevait la dernière période glaciaire, l’intensification du régime des vents dominants de l’hémisphère sud a favorisé le transport de grandes quantités de poussières dans l’atmosphère. Ces travaux confirment ainsi les relations intimes entre circulation atmosphérique et évolution globale du climat.
Utilisées depuis plusieurs années pour la fabrication de prototypes et de pièces exploitables industriellement, les imprimantes 3D se limitaient, jusqu’à présent, à des objets ou pièces de petites dimensions (inférieures à 1 mètre). Les chercheurs de l’Institut de recherche en communications et cybernétique de Nantes ont mis sur pied INNOprint 3D, une imprimante 3D hors norme capable de fabriquer de grands objets. Premier cas d’application concret : la construction d’un habitat d’urgence en 20 à 30 minutes.
Le suivi par électrocardiogramme lors d’une grossesse est une procédure courante. Mais les médecins étaient jusque-là confrontés à une imprécision, due aux mélanges des signaux émis par le cœur du bébé et celui de sa mère. Les chercheurs en traitement du signal de TIMC-IMAG proposent une solution pour séparer ces signaux en couplant deux méthodes de captation complémentaires.
Détecter les variations du pouvoir infectieux du parasite Cryptosporidium, protozoaire vivant dans les eaux de surface, en seulement quelques heures ? Des chercheurs de l’IEMN, en collaboration avec les laboratoires du groupe HEI-ISEN-ISA, ont fait un pas de géant dans ce sens grâce à la technologie des BioMEMS, laissant entrevoir de nouvelles perspectives dans la recherche de molécules thérapeutiques ciblant ce parasite.
Chef de projet à seulement 23 ans au sein du laboratoire LEAD, spécialisé dans les matériaux à portée biomédicale et inauguré en mai 2015, Aléthéa Liens a su se frayer un chemin et s’imposer rapidement dans le milieu de la recherche. Retour sur son parcours de jeune ingénieure influencé par des escales au Japon.
Des physiciens ont pour la première fois observé le changement d’organisation d’une chaîne monoatomique de carbone en mesurant comment elle conduit le courant électrique. Ce travail est publié dans la revue Nature Communications.
Dans une monocouche de WSe2 (séléniure de tungstène), le phénomène de doublage de fréquence est 1000 fois plus intense aux transitions excitoniques que lorsque qu’elle est excitée à une fréquence quelconque. Ce matériau a d’excellentes qualités optiques : une simple monocouche absorbe ainsi près de 10% de la lumière visible, ce qui en fait un bon candidat pour des applications en optoélectronique. Ce travail est publié dans la revue Physical Review Letters.
En interprétant les mesures d’abondance relative de diazote et de monoxyde de carbone réalisées par la sonde Rosetta dans l’environnement de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, des physiciens ont déterminé que les glaces de cette comète se seraient formées au sein de la nébuleuse protosolaire à une température comprise entre -241 et -203 °C. Des modélisations moléculaires précises révèlent que la surabondance de monoxyde de carbone observée peut provenir de l’agglomération de clathrates par la comète au moment de sa formation. Ces cages de glace ont alors capturé les molécules volatiles présentes dans la nébuleuse, en piégeant plus efficacement le monoxyde de carbone que le diazote. Ce travail est publié dans la revue The Astrophysical Journal Letters.
Des délégations de l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules du CNRS se sont récemment rendues aux workshops des laboratoires internationaux associés (LIA) avec la Chine, le Japon et la Corée du Sud. Ces rendez-vous, qui se sont cette année tenus en Asie, ont permis de faire le point sur les différents projets en cours. Les participants ont également fait part de leur volonté de poursuivre ces collaborations.
L’Institut de physique nucléaire d’Orsay participe au projet européen MYRRHA Research and Transmutation Endeavour (MYRTE) financé dans le cadre d’Horizon 2020. Débuté en avril dernier, le projet a pour objectif de poursuivre les recherches afin de démontrer la faisabilité de la transmutation des déchets nucléaires de haute activité à l’échelle industrielle.
La collaboration Planck vient de mettre en ligne un nouveau catalogue de l'Univers, très attendu par les astrophysiciens. Ce second catalogue, plus complet et plus fiable grâce à l’utilisation des données de l'ensemble de la mission et à une analyse plus performante, contient des dizaines de milliers de sources compactes.
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