Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Une équipe de recherche de l’Institut de biologie moléculaire et cellulaire, en collaboration avec deux équipes américaines, a réussi à établir, avec une résolution jamais atteinte auparavant (~6Å), la structure tridimensionnelle du complexe de l’initiation de la traduction des protéines chez les mammifères. La connaissance de l’architecture sophistiquée de ce complexe et de son interaction avec le facteur clé eIF3, longtemps restées réfractaires aux études structurales, ouvre de nouvelles perspectives pour la recherche d’agents thérapeutiques antiviraux et antiparasitaires. Cette étude est publiée dans la revue Nature.
Depuis le « monde à ARN » pré-biotique, les protéines ont progressivement remplacé les ARN pour réaliser les activités catalytiques. Des chercheurs de l’Institut de biologie moléculaire des plantes, associés à des chercheurs allemands et autrichiens, ont étudié ce processus en retraçant l’histoire évolutive des RNases P chez les eucaryotes. Cette étude est publiée dans la revue Molecular Biology and Evolution.
Le trafic membranaire qui assure le fonctionnement des systèmes nerveux et neuroendocrine nécessite des changements d’organisation de la membrane plasmique et du cytosquelette. Des chercheurs de l’Institut des neurosciences cellulaires et intégratives apportent une contribution majeure à la compréhension de ces processus. Ils révèlent que, dans les cellules chromaffines, la protéine Annexine A2 forme des faisceaux de filaments d’actine qui participent à la mise en place de domaines lipidiques spécifiques nécessaires à l’assemblage des sites d’exocytose et à la fusion des granules de sécrétion avec la membrane plasmique. Cette étude est publiée dans la revue Journal of Cell Biology.
Les génomes expriment de nombreux ARN atypiques qui ne fabriquent pas des protéines classiques. Des résultats récents montrent que ces ARN « non-codants » permettent cependant la production de micropeptides composés de quelques acides aminés, dont la fonction reste à découvrir. En étudiant la drosophile, l’équipe de François Payre et Serge Plaza au Centre de biologie du développement vient de décrypter pour la première fois le mode d’action des micropeptides Pri, démontrant qu’ils régulent l’activité d’une enzyme pour le contrôle du développement. Ces résultats suggèrent que les micropeptides représentent un réservoir inexploré d’un nouveau type de régulateurs des protéines cellulaires. Cette étude est publiée dans la revue Science.
L’équipe de Santiago Rivera du laboratoire Neurobiologie des interactions cellulaires et neurophysiopathologie, en collaboration avec des chercheurs des universités de Nice Sophia Antipolis, Montpellier, Munich et Tokyo, démontre pour la première fois la contribution de la protéase MT5-MMP dans le développement de la maladie d’Alzheimer dans un modèle de souris. Ces travaux sont publiés dans la revue Cellular and Molecular Life Sciences.
Pour contrôler la photoluminescence d’un matériau dopé, les chercheurs proposent une nouvelle approche intitulée Controlled Reduction of Dopants. Elle permet de réduire les ions dopants à l’origine du phénomène de photoluminescence, simplifiant ainsi la synthèse tout en conservant un contrôle fin de la couleur d’émission. Ces travaux sont parus dans la revue Angewandte Chemie.
Les enzymes amine-oxydases à cuivre (CuAOs) sont des enzymes ubiquitaires c’est-à-dire présentes dans de nombreux milieux organiques. Elles jouent un rôle physiologique essentiel chez les mammifères puisqu’elles contrôlent le métabolisme (oxydation) des monoamines, diamines et polyamines primaires, d’origine endogène ou exogène. Des chercheurs viennent d’élaborer un système catalytique bio-inspiré qui reproduit l’activité des CuAOs en oxydant les amines primaires non-activées, ce qui reste un challenge quand on considère la faible activité des catalyseurs actuellement utilisés. Ce procédé fait l’objet d’une publication dans Chemistry - A European Journal.
L’alumine, présente dans la plupart des zéolites, joue un rôle prépondérant dans la transformation du méthanol en hydrocarbures, procédé qui permet de mettre en place une voie d’approvisionnement en carburants et en intermédiaires pétrochimiques indépendante des sources pétrolières classiques. C’est ce que des chercheurs viennent de mettre en évidence : leur travail fait l’objet d’une publication dans la revue ACS Central Science.
Des chercheurs ont synthétisé un composé photochrome réagissant avec l’oxygène sous irradiation lumineuse dans le but de donner de l’oxygène singulet (état métastable de la molécule de dioxygène), dont on peut contrôler le relargage lors de la régénération thermique du composé. Ces résultats, qui font l'objet d'un encart dans la revue Chemical Communications, ouvrent de nouvelles perspectives pour des applications biologiques, en catalyse ou en sciences des matériaux.
Des chercheurs rapportent une nouvelle stratégie originale et très efficace de formation d’entités radicalaires par photo-oxydation en lumière visible de dérivés hypervalents anioniques du silicium. Ces résultats, publiés dans Angewandte Chemie dans un numéro spécial sur l’année de la lumière 2015, s’inscrivent dans le cadre d’une chimie verte et laissent entrevoir de nouvelles opportunités pour une synthèse plus rapide et plus économique de molécules fonctionnalisées.
Une équipe de l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte, en collaboration avec un laboratoire de l’Université de Valence (Espagne), vient de découvrir que des gènes provenant de guêpes parasites sont présents dans le génome de nombreux papillons. Acquis par l’intermédiaire de virus associés aux guêpes, ces gènes « domestiqués » ont la propriété de s’intégrer dans l’ADN et servent vraisemblablement d’antidote aux papillons pour se protéger contre d’autres virus. Ces résultats publiés dans la revue PLOS Genetics le 17 septembre 2015 montrent que les papillons constituent en quelque sorte des OGM (Organismes génétiquement modifiés) produits naturellement au cours de l’évolution. Cette notion montre que des échanges de gènes peuvent se produire entre espèces éloignées, ce qui pourrait avoir des conséquences dans le cadre de l’introduction artificielle de gènes exogènes chez les insectes, comme la possibilité d’une transmission de gènes de résistance aux insecticides à des ravageurs.
Le séquençage à haut débit de l’ADN qui a émergé au début des années 2000 constitue une rupture dans la manière d’aborder les questions scientifiques, voire d’en poser de nouvelles en biologie et sciences de l’environnement. De ces bouleversements émerge un nouveau champ de recherche appelé génomique environnementale. Cette nouvelle discipline représente une opportunité exceptionnelle pour répondre aux défis posés en matière d’environnement, de réchauffement climatique, et plus généralement de maîtrise des impacts du changement global sur les écosystèmes. La communauté française, soutenue par le Groupement de recherche Génomique environnementale, est particulièrement dynamique dans ce domaine. Deux numéros spéciaux des revues Heredity et Genetica reflètent les récentes avancées dans un champ de recherche qui bouleverse notre compréhension du vivant et des écosystèmes.
Une équipe de chercheurs du Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications, en collaboration avec l’Unistra et le CHU de Nancy, développe de nouveaux paradigmes d’évaluation et d’analyse des fonctions cognitives chez des sujets souffrant d’une déficience cognitive, notamment dans le cadre de la maladie d’Alzheimer. L’objectif est de proposer un modèle d’apprentissage automatique capable de fournir un diagnostic précoce fiable.
Pour la troisième année consécutive, le festival CURIOSITas va proposer au public des œuvres arts et sciences issues de collaborations entre scientifiques et artistes. Organisé par La Diagonale Paris-Saclay, le festival est accueilli du 24 au 27 septembre sur le campus CNRS de Gif-sur-Yvette. Parmi les œuvres présentées, plusieurs sont issues de collaborations de chercheurs du Laboratoire d’informatique pour la mécanique et les sciences de l’ingénieur avec des artistes de plusieurs disciplines, et illustrent tout l’intérêt de telles rencontres, tant pour la communication vers un public large que pour la recherche et l’enseignement.
Adrian Tanasa vient d’être nommé membre junior de l’Institut universitaire de France. Ses recherches mêlent physique fondamentale et structures combinatoires pour apporter de nouvelles perspectives grâce à son point de vue interdisciplinaire.
Le LMT-Cachan vise à fournir une première évaluation de la vulnérabilité sismique du patrimoine religieux à grande échelle en déterminant les modes de dommages. L’élaboration de modèles numériques préventifs pourrait se généraliser à l’ensemble des monuments historiques.
Destinés à devenir un nouvel outil dans le diagnostic médical, les micro-ARNs pourraient être utilisés comme biomarqueurs en cancérologie. Une équipe de l’Institut d’électronique fondamentale a mis au point une méthode biophotonique performante permettant de mieux les détecter grâce à l’usage de la lumière à l’échelle nanométrique. Ces travaux ont été publiés dans Angewandte Chemie International Edition.
Des physiciens ont pour la première fois mesuré le bruit de spin d’un ensemble d’un million d’atomes de manganèse situés dans un puits quantique semi-conducteur. Ce travail est publié dans la revue Nature Communications.
Les collaborations Herschel et Planck ont reçu le 2 septembre 2015 la médaille Space Systems Award décernée par le prestigieux Institut américain d’aéronautique et d’astronautique (The American Institute of Aeronautics and Astronautics - AIAA). Cette médaille récompense tous les ans des projets dans les domaines de l'architecture, l'analyse, la conception et la mise en oeuvre de systèmes spatiaux.
Les expériences Atlas et CMS du LHC présentent pour la première fois leurs résultats combinés sur les propriétés du boson de Higgs. Des physiciens du CNRS et de CEA ont été fortement impliqués dans ce travail qui marque une étape décisive pour le LHC, trois ans après la toute première détection de cette particule élémentaire.
Le séisme qui s’est produit le 17 septembre au Chili était un séisme de subduction « classique » . Les chercheurs du Laboratoire de géologie de l’ENS et de l’Institut de physique du globe de Paris, qui travaillent dans cette zone depuis 2004 en procédant notamment à des mesures géodésiques de déplacement du sol dans le cadre d’une coopération franco chilienne avec l'Université du Chili à Santiago, donnent leur première analyse de l’événement.
Une équipe du laboratoire Géosciences Rennes a mené des travaux sur les eaux souterraines à l’échelle du Massif armoricain. Ces travaux ont permis de retrouver les étapes des grandes variations du climat passé depuis 5 millions d’années. Ils sont publiés la revue Scientific Reports - Nature du 22 septembre 2015.
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