Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Une collaboration de chercheurs identifie chez des rats exposés à la cocaïne le circuit neuronal impliqué dans les changements comportementaux liés à la prise de la drogue. Elle démontre que ces changements pourraient être le reflet de la stimulation induite et durable, au niveau du centre cérébral de la motivation et de l’anxiété, d’une hyperactivité des neurones synthétisant de la dopamine. Ce neurotransmetteur a pour fonction première de détecter la nouveauté et l’inattendu puis de contrôler le mouvement et la motivation. Ces résultats sont publiés dans la revue Cell Reports.
La place du noyau est importante pour l’organisation des cellules et le développement des tissus. Ce positionnement est modifié dans de nombreuses maladies telles que les myopathies centronucléaires. Les équipes de Jocelyn Laporte et Michel Labouesse à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire, en collaboration avec celles d’Edgar Gomes à l’université de Lisbonne et de Vincent Gache à l’ENS de Lyon, identifient un acteur central dans le mécanisme de positionnement du noyau : l’amphiphysine. Cette étude, qui ouvre des perspectives nouvelles pour le traitement de certaines myopathies, est publiée dans la revue Developmental Cell.
Le tri des chromosomes par paires d’homologues est un évènement indispensable pour la formation des gamètes nécessaires à la reproduction sexuée. Quand et comment s’effectue ce tri ? L’équipe de Jean-René Huynh au sein de l’unité Génétique et biologie du développement, dévoile la chorégraphie spectaculaire à laquelle sont soumis les chromosomes de la drosophile au cours de leur appariement et identifie les acteurs moléculaires de ce processus. Cette étude est publiée dans la revue Nature Cell Biology.
Beaucoup d’animaux présentent, tout comme les humains, des comportements différents et ne réagissent pas tous de la même manière face aux informations environnementales et sociales. Toutefois, l’intégralité de ces recherches a été consacrée à des organismes relativement complexes et multicellulaires. Audrey Dussutour et David Vogel au Centre de recherche sur la cognition animale, démontrent pour la première fois que des différences comportementales sont déjà manifestes chez un organisme unicellulaire, Physarum polycephalum, lointain parent des animaux, des champignons et des plantes. Cet organisme peut présenter des types comportementaux distincts : "lent-social", "rapide-social" et "rapide-asocial". Ces résultats sont publiés dans la revue Proceedings of The Royal Society B.
Les mouvements migratoires dirigés des cellules dans l’organisme sont le plus souvent justifiés par des gradients chimiques ou physiques de longue portée. L’équipe de Daniel Riveline à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire, en collaboration avec l’équipe de Mathieu Piel à l’Institut Curie et Raphaël Voituriez à l’UPMC, montre pourtant que d’autres types de signaux plus locaux peuvent influencer la migration cellulaire. Ces travaux sont publiés dans la revue Trends in Cell Biology.
Les chercheurs viennent de proposer une nouvelle méthodologie complètement automatisée de synthèse de peptides thioester, molécules clés pour la synthèse chimique de protéines. Leur approche combine une réaction intramoléculaire bio-inspirée à la très classique synthèse peptidique en phase solide. Ce procédé simple et à moindre coût pourra être mis en œuvre par des non-spécialistes. Ces résultats sont parus dans la revue Chemical Science.
Les composés actuellement utilisés comme source d'hydrogène (H2) pour la propulsion automobile sans hydrocarbures sont difficiles à mettre en forme et sont non recyclables. Une équipe vient de mettre au point une famille de polymères à base d’amines et de boranes plus performants que le borazane, qui est jusqu'à maintenant l'un des principaux réservoirs moléculaires d’hydrogène. Ces travaux sont parus dans la revue Angewandte Chemie.
Les bactéries et les champignons qui composent la microbiologie des sols des prairies de montagne restent mal connus. Pour la première fois, une équipe franco-roumaine a mené une étude de biogéographie microbienne de ces communautés à l’échelle des montagnes tempérées de l’Europe. Ces travaux, publiés récemment dans le journal New Phytologist, démontrent que la biodiversité des bactéries, mais surtout des champignons des sols de haute montagne, est influencée à la fois par la localisation géographique et par la composition végétale des prairies. Les chercheurs constatent par ailleurs que la gestion agro-pastorale des alpages est un élément essentiel pour comprendre la structure et la diversité des communautés microbiennes.
Les chevaux des Iakoutes, un peuple d’éleveurs du nord-est sibérien, étaient jusqu’ici une énigme pour les scientifiques. L’origine de cette race extrêmement robuste, capable de survivre par des températures avoisinant les -70°C, n’avait pas encore pu être déterminée. Grâce aux travaux publiés récemment dans le journal PNAS par une équipe internationale composée notamment de chercheurs du laboratoire Anthropobiologie moléculaire et imagerie de synthèse, ce mystère est désormais dissipé. En procédant au séquençage de la totalité du génome de spécimens actuels et anciens de chevaux iakoutes, les scientifiques ont pu démontrer qu’il descendait du cheval mongol. Issue d’une petite population de ces chevaux arrivés avec les premiers éleveurs iakoutes, entre le 13e et le 15e siècle de notre ère, la race iakoute a ainsi acquis en quelques centaines d’années ses incroyables capacités de résistance au redoutable climat sibérien.
Fruit d'un partenariat entre les Archives nationales, le Centre de recherche sur la conservation et le laboratoire Equipes traitement de l'information et systèmes, les travaux menés dans le cadre du projet Rex ont permis de décrypter une première lettre caviardée de la correspondance entre Marie-Antoinette et le comte de Fersen. Ce premier succès est intéressant de par les informations dévoilées mais aussi pour l’avancée des techniques mises en œuvre. En effet, elles pourront être mises à contribution pour analyser et décrypter des textes et manuscrits anciens dont l’écriture est dissimulée, altérée ou effacée.
Telle est la devise du Service régional de traitement d’image et de télédétection (SERTIT), plateforme qui a rejoint en septembre 2015 le Laboratoire des sciences de l’ingénieur, de l’informatique et de l’imagerie (ICube). Spécialisée dans la production d’information géographique dérivée d’images satellites, aériennes ou drones, cette plateforme fournit une aide à la décision aux acteurs de la gestion des risques, de la sécurité, de l’environnement, des ressources naturelles, de l’aménagement du territoire, de l’intervention humanitaire et de l’aide au développement. Cela fait 30 ans que le SERTIT scrute la surface de la Terre, en Alsace, en Europe ou ailleurs dans le monde, et déploie son expertise à l’international.
L’équipe-projet commune Inria Gang du Laboratoire d’informatique algorithmique : fondements et applications a calculé récemment le diamètre du réseau routier mondial. Plus qu’un défi calculatoire, il s’agit d’un pas dans la résolution effective des problèmes de distances dans les grands graphes.
Comment transformer une activité enzymatique d’hydrolyse, innée, en une activité de synthèse de liaisons glycosidiques, beaucoup plus rare mais très utile pour élaborer des molécules d’intérêt pour la recherche et diverses applications ? Dans un article publié dans ACS Catalysis, des chercheurs du Laboratoire d'ingénierie des systèmes biologiques et des procédés montrent comment obtenir cette partition d’activité pour des enzymes de la famille des Glycoside hydrolases.
Étudier l’intérêt des liquides ioniques pour l’élaboration de bioplastiques fonctionnels issus des polymères naturels, tels que l’amidon : c’est l’objet du projet scientifique LIMPoNaN, qui regroupe des chercheurs du CNRS, de l’INRA, de l’université de Nantes et de l’Oniris.
Développer la culture des microalgues au sein de biofaçades en tirant profit des échanges thermiques et chimiques avec le bâtiment hôte : c’est la technologie développée par l’agence XTU Architects dans le cadre du consortium SymBIO2, auquel participe le laboratoire GEPEA. Jusqu’au 13 décembre 2015, pendant la COP21, leur pavillon AlgoNOMAD est exposé sur le parvis de l’Hôtel de Ville dans le cadre de l’exposition Paris de l’Avenir.
Que se passe-t-il au sein de la matière quand elle est condensée à des pressions proches de celles rencontrées à 2 000 km sous terre, dans le manteau terrestre ? Dans un article publié dans Scientific Reports, des chercheurs introduisent une nouvelle technique d’imagerie sensible aux caractéristiques micro-mécaniques des matériaux solides transparents. Grâce à elle, ils ont par exemple pu observer l’évolution de la texture de la glace soumise à des conditions extrêmes avec une résolution inférieure au micron.
Des physiciens viennent de montrer que les techniques expérimentales actuelles devraient permettre de détecter et de caractériser la signature quantique du rayonnement émis par l’horizon d’un trou noir acoustique réalisé dans l’écoulement unidimensionnel d’un condensat de Bose Einstein. Ce travail est publié dans la revue Physical Review Letters.
Des physiciens ont pour la première fois mis en évidence la possibilité de créer une polarisation électrique à partir d’une inhomogénéité de champ magnétique. Pour cela, ils ont employé une technique d’imagerie utilisant des molécules uniques comme nanosondes locales de champ électrique. Ce travail est publié dans la revue Physical Review Letters.
Le CNRS, le CEA et le synchrotron Soleil ont renouvelé la convention de collaboration scientifique et industrielle avec l'association des Partenaires industriels des grands équipements scientifiques (Piges). Cette dernière fédère les entreprises françaises (PME et grands groupes) impliquées dans la recherche, le développement et la mise en œuvre de l'instrumentation de pointe nécessaire aux très grands équipements et infrastructures de recherche (TGEIR).
Grâce à l'infrastructure sous-marine déployée au large de l’aéroport de Nice-Côte d’Azur, des capteurs pourront bientôt envoyer par Internet des informations sur le comportement des fonds marins. Cet observatoire câblé est une première sur la Côte d’Azur. Ce projet a été conduit à bien grâce à un partenariat entre le laboratoire Géoazur et l’Ifremer.
Vista, l’un des télescopes de sondage de l’ESO, a scruté un ensemble de galaxies massives longtemps demeurées inconnues bien qu’elles soient contemporaines de l’Univers jeune. La découverte, suivie de l’étude de cet échantillon, le plus vaste à ce jour, a permis aux astronomes, parmi lesquels des chercheurs du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de l'Institut d'astrophysique de Paris de dater pour la toute première fois l’époque de formation de ces monstres galactiques.
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