Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Les cellules tuft de l’épithélium intestinal sont un type cellulaire dont la fonction était jusqu’alors inconnue. Une équipe de l’Institut de génomique fonctionnelle de Montpellier, en collaboration avec des chercheurs nationaux et internationaux, a démontré que ces cellules sont nécessaires pour l’initiation de la réponse immunitaire contre les infections helminthiques (infections liées aux parasites intestinaux). Cette étude est publiée dans la revue Nature.
Au cours des dernières années, le séquençage haut-débit des ARNs est devenu un outil puissant pour étudier l'expression des gènes. Toutefois, il n’existait pas à ce jour de protocole universel permettant de gérer de manière efficace et rentable n’importe quelle source d'ARN. Maximiliano Portal et Hinrich Gronemeyer, à l'Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire, ont développé une méthode modulaire extrêmement performante, applicable à tous les scénarios expérimentaux. Baptisé TARDIS (pour Targeted RNA Directional Sequencing), ce protocole est publié dans la revue Nature Protocols.
L’imagerie cérébrale par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) permet de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau, en particulier d’identifier les bases cérébrales de notre motivation pour obtenir un gain monétaire, ou d’étudier la réponse du cerveau engendrée lors de l’obtention d’un tel gain. Cependant, la mesure du signal enregistré en IRMf est indirectement liée à l’activité neuronale. Des chercheurs sont parvenus à enregistrer directement l’activité électrique d’une région antérieure du cortex cérébral nommée le cortex orbitofrontal. Ils ont ainsi pu mettre en évidence trois types de signaux encodés dans cette région lors de l’anticipation et de la réception de gains monétaires. Cette étude est publiée dans la revue Brain.
L’ubiquitine est une petite protéine qui peut être attachée à des protéines cibles afin de réguler leur devenir, comme par exemple lors de la mitose qui permet la création de deux cellules filles identiques à partir d’une cellule mère. De nombreuses combinaisons de molécules d’ubiquitine sont possibles et définissent le code de l’ubiquitine. L’équipe d’Izabela Sumara, au sein de l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire, a identifié un mécanisme permettant de déchiffrer ce code dans les cellules humaines au cours de la mitose. Ces travaux sont publiés dans la revue Developmental Cell.
Une équipe de recherche franco-allemande du Centre d’immunologie de Marseille-Luminy et du Centre de médecine moléculaire Max Delbrück à Berlin (Allemagne), démontre que certaines cellules immunitaires matures, les macrophages, sont capables de se multiplier presque à l’infini et donc de s’auto-renouveler. Les cellules activent à cette fin un réseau de gènes partagé avec celui des cellules souches embryonnaires. Cette étude, publiée dans la revue Science, pourrait ouvrir de nouvelles perspectives en matière de médecine régénératrice et de thérapies.
Le contrôle de la porosité d’un matériau est essentiel lorsque l’on cherche à l’utiliser pour séparer un mélange gazeux ou tout simplement stocker un gaz. Les MOFs, matériaux hybrides inorganique-organique, sont connus pour être poreux. Mais cette porosité est limitée par une imbrication des réseaux qui intervient pour de grands volumes de pores qui fragilisent l’édifice. En jouant sur la partie organique pour renforcer la cohésion du réseau et éviter ce phénomène, les chercheurs ont synthétisé une nouvelle famille de MOFs pour laquelle ils parviennent à moduler l’imbrication. Ces travaux sont parus dans la revue Nature Chemistry.
Dans les batteries sodium-ion, certains des ions sodium qui migrent de l’électrode positive pour produire le courant, se trouvent piégés à la surface de l’électrode négative et forment une couche solide. Plus ces ions sont capturés, moins ils peuvent ensuite contribuer à la performance de la batterie dont l’autonomie va progressivement diminuer. Pour contourner ce problème, les chercheurs ont ajouté un excès de sodium (on parle de sodium sacrificiel) dans l’électrode positive, apporté par le composé Na3P, ou du sodium métallique, pour compenser cette capture inévitable. Ces résultats sont parus dans la revue Nature Communications.
Des chercheurs ont utilisé la diffraction des neutrons polarisés pour déterminer, pour la première fois de manière sûre, comment se comportent des molécules de complexes métalliques dans un champ magnétique (anisotropie magnétique). Ces résultats, qui ouvrent de nouvelles perspectives pour l’optimisation des molécules-aimants, ont été publiés dans la revue Chemistry - A European Journal.
L’ordre des Eulipotyphla est constitué à 90 % par des espèces de musaraignes. Ces petits mammifères, dont le comportement reste peu étudié, étaient jusqu’à présent considérés comme des animaux solitaires. En passant en revue la littérature scientifique, une équipe internationale de scientifiques a constaté que les rares espèces observées dans leur milieu naturel vivaient pour la plupart en groupe. Le résultat de cette analyse, publiée dans Biology Letters, remet en question l’idée, communément admise, que les premiers mammifères apparus il y a plus de 100 millions d’années étaient solitaires. Ces animaux, qui ressemblaient étrangement aux musaraignes actuelles, pourraient, tout comme certaines d’entre elles, avoir formé des couples monogames.
Les Triops et les artémies sont des petits crustacés branchiopodes vivant dans les eaux douces stagnantes temporaires. Ces animaux sont souvent présentés comme préhistoriques en raison de leur forte ressemblance avec leurs proches parents fossiles vieux de 220 à 250 millions d’années. Une équipe internationale, composée notamment de chercheurs du Centre de recherche sur la paléobiodiversité et les paléoenvironnements, du laboratoire Biologie des organismes et écosystèmes aquatiques et du Laboratoire de géologie de Lyon, vient de découvrir de nouvelles espèces beaucoup plus anciennes mais morphologiquement toujours très similaires. Ces travaux ont été publiés le 14 janvier 2016 dans la revue Current Biology.
Issue d’une coproduction entre la Philharmonie de Paris, la Sacem, France Festivals et le CNRS, la Carto’classique dresse un panorama des festivals de musique classique, lyrique et contemporaine en France en 2015. Dévoilées pour la première fois, ces données révèlent une vraie réalité des festivals, dont la présence dans toutes les régions françaises contribue fortement à l’animation des territoires et à la valorisation de la création musicale.
Jean-Paul Laumond, directeur de recherche au LAAS-CNRS, fait partie des dix nouveaux membres de l’Académie des technologies. Les membres de l’Académie sont choisis parmi « des personnalités de haut niveau capables de lui apporter les meilleures compétences dans les différents domaines de la technologie, mais aussi sur l’ensemble des processus liés aux technologies, de la recherche aux applications, du financement à la diffusion, avec leurs aspects économiques, sociaux et culturels ».
Le Medical Assistive and Transactional Technologies® (MATT) System est un dispositif d’aide pour les personnes dépendantes, âgées ou handicapées, développé par la société AVLogos et l’Institut de recherche en informatique de Toulouse. MATT System a reçu le prix Blaise Pascal 2016 dans la catégorie Innovation participative des mains de Mme Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, aux Journées nationales de l’innovation en santé, le samedi 23 janvier 2016.
Après quatre ans de travaux, Sylvain Lefebvre, du Loria, a obtenu une bourse du Conseil européen de la Recherche pour son projet Shapeforge, afin de démarrer la pré-commercialisation du logiciel IceSL. Avec cet outil, il veut faciliter la modélisation d’objets en vue d’une impression en 3D.
La start-up Sailendra, spécialiste de solutions d’analyse comportementale par l’intelligence artificielle, est sortie avec les meilleurs résultats du concours de PriceMinister Rakuten sur l’analyse comportementale et la recommandation, ce qui démontre l’efficacité de son approche.
La plateforme Prométée (Programmes et moyens d’essais pour les transports, l’énergie et l’environnement) a été inaugurée le 25 janvier 2016 sur la technopole du Futuroscope par le CNRS, l’université de Poitiers et l’ISAE-ENSMA. Nouveau pôle de recherche dans le domaine des sciences physiques et de l’ingénierie, elle abrite des bancs d’essais conçus pour répondre aux enjeux sociétaux et technologiques de l’industrie de l’aéronautique, du spatial et de l’énergie.
L'édition critique des Œuvres complètes de Jean Le Rond D'Alembert (1717-1783), menée depuis 25 ans par le travail collectif d'une quarantaine de chercheurs (historiens, philosophes, scientifiques), sera constituée d'une cinquantaine de volumes. Le septième volume, premier tome de la correspondance annotée, vient de paraître. Cette édition critique a pour but d’inventorier aussi exhaustivement que possible les manuscrits, de tisser les liens entre les différentes parties de l’œuvre du savant (sciences mathématiques, musique, littérature et philosophie), et de rendre compte d'une époque et de la lecture que nous en faisons aujourd’hui, à travers les activités académiques de D'Alembert, sa participation à l’Encyclopédie et son engagement dans la vie intellectuelle des Lumières.
Le prix Herbrand 2015, Grand prix de l’Académie des sciences, qui récompense de jeunes chercheurs de moins de 35 ans dont les travaux sont jugés utiles au progrès des sciences mathématiques ou de leurs applications pacifiques, a été décerné à Cyril Houdayer, professeur à l’université Paris-Sud Orsay et membre du laboratoire de mathématiques d’Orsay. Ses travaux concernent la théorie des algèbres de von Neumann et la théorie mesurée des actions de groupes ; ils apportent des contributions fondamentales et profondes dans l’étude, la structure et la classification des algèbres de von Neumann.
Une nouvelle étude, pilotée par des chercheurs du CEREGE et du département de géologie de l’université d’Oviedo (Espagne), laisse supposer qu'un taux de CO2 atmosphérique élevé n’est pas forcément une mauvaise nouvelle pour les algues microscopiques que sont les coccolithophores. Cette recherche, publiée dans le journal Nature Communications le 14 janvier 2016, montre que l’épaisseur des coquilles de coccolithophores a diminué d’environ de moitié au cours des dix derniers millions d’années. Étonnamment, cette diminution suit la baisse de la concentration de CO2 dans les océans sur cette même période. Pour les auteurs, ceci suggère qu’une importante quantité de CO2 pourrait aider les coccolithophores à construire des coquilles plus épaisses, au moins sur les échelles temporelles de plusieurs millions d’années. En apportant des données nouvelles sur les changements passés concernant le CO2, cette étude fournit également la preuve du lien étroit existant entre taux du CO2 et climats chauds.
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