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De nombreux gènes et processus biologiques jouant un rôle dans le vieillissement ont été identifiés, principalement chez des organismes modèles tels que le nématode ou la drosophile. En dépit de ces avancées, les mécanismes moteurs du vieillissement restent à élucider. Michael Rera et ses collaborateurs de l’unité de Biologie fonctionnelle et adaptative, démontrent qu’un marqueur physiologique du vieillissement, caractérisé initialement chez la drosophile, est conservé chez des organismes évolutivement distants. Ces résultats, publiés dans la revue Scientific Reports, suggèrent une forte conservation évolutive des mécanismes sous-jacents au vieillissement et permettent de renouveler les approches employées pour étudier ce processus biologique complexe.
L’équipe de Cécile Gauthier-Rouvière au Centre de recherche en biologie cellulaire de Montpellier, en collaboration avec des chercheurs de l’Institut de bioingénierie de Catalogne (Barcelone), identifie la protéine P-cadhérine comme impliquée spécifiquement dans la migration collective des cellules. Ces travaux ouvrent la voie pour tester de nouvelles cibles thérapeutiques afin de lutter contre la dissémination dans l’organisme des cellules cancéreuses à partir d’une tumeur solide. Cette étude est publiée dans la revue Journal of Cell Biology.
L’exploration de la cartographie des connexions synaptiques dans le cortex cérébelleux met en évidence une organisation fonctionnelle des réseaux neuronaux conservée d’animaux en animaux, mais modifiable à tout moment en fonction de la demande. Ces réseaux permettent à des zones distantes du cortex cérébelleux de communiquer entre elles et de s’associer de façon dynamique. Ces travaux des chercheurs de l'Institut des neurosciences cellulaires et intégratives, publiés dans la revue eLife, conduisent à formuler de nouvelles hypothèses expliquant comment le cervelet traite et combine les informations essentielles à la coordination de la motricité.
La transcription des génomes de nombreux organismes vivants est influencée par la présence d’une modification chimique de l’ADN appelée méthylation. Une même séquence d’ADN peut être associée à des niveaux de méthylation différents entre individus d’une population qui définissent des "épiallèles". Les mécanismes à l’origine de l’apparition d’épiallèles sont méconnus. Les équipes d’Olivier Mathieu au laboratoire Génétique reproduction et développement, et de Detlef Weigel au Max Planck Institute for Developmental Biology à Tübingen (Allemagne), mettent en évidence la création rapide et massive de nouveaux épiallèles suite à un choc épigénomique induit en laboratoire. Ces résultats sont publiés dans la revue PNAS.
Des chercheurs de l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire élucident le mécanisme d’action de la protéine BTG2 dans la dégradation des ARN messagers. Ils mettent ainsi en lumière son rôle dans le contrôle de la prolifération cellulaire. Cette étude est publiée dans la revue Nature Communications.
Au sein d’une tumeur coexistent différentes populations de cellules cancéreuses. Parmi elles, certaines persistent longtemps et se comportent comme des cellules souches. Si elles ne sont pas toutes éliminées, elles peuvent se différencier et proliférer malgré les traitements, entraînant alors une rechute. Les récepteurs CD133 et CD44 sont parmi les marqueurs les plus caractéristiques de ces cellules. Les chercheurs viennent de proposer une nouvelle stratégie thérapeutique pour cibler les cellules souches cancéreuses : un aptamère, fragment d’ARN, greffé à des nanovésicules contenant le principe actif, se fixe aux CD44 de manière très spécifique. Ces résultats, parus dans la revue Bioconjugate Chemistry, constituent une première dans l’utilisation de ce type de composé en vectorisation vers les cellules souches cancéreuses.
Les canaux ioniques forment des pores qui assurent la transmission de signaux extérieurs vers l’intérieur des cellules. Leur structure est connue mais le mécanisme qui conduit à l’ouverture du pore reste encore mal compris. Des chercheurs viennent de proposer un nouveau modèle moléculaire qui décrit le mouvement de ces canaux ioniques. Ces travaux font l’objet d’un article dans la revue eLife.
Les zones tropicales sont connues pour abriter un grand nombre d’espèces. Cependant, cette forte diversité s’accompagne-t-elle d’une forte diversité de formes ou plutôt d’une forte ressemblance entre les espèces ? Des chercheurs du laboratoire Evolution et diversité biologique viennent de montrer que l’Amérique du Sud abrite près de 80% de la diversité morphologique mondiale des poissons d’eau douce, alors que ce continent ne représente que 15% des terres émergées. Ils démontrent également que cette forte diversité morphologique est essentiellement due à des espèces plutôt communes et peu en danger. Ces résultats publiés dans la revue Scientific Reports parue le 16 mars 2016, soulignent la nécessité de considérer toutes les facettes de la biodiversité pour mener des actions de conservation pertinentes.
Gouvernements et chercheurs doivent accorder plus d'attention au développement des pathogènes antibiorésistants - également dénommés "super-microbes" - dans la faune sauvage et dans les milieux naturels, selon une nouvelle étude publiée dans le Journal of Applied Ecology.
Les scientifiques ont longtemps pensé que l’apprentissage social était l’apanage d’animaux évolués comme les grands singes. Une étude menée chez la mouche drosophile par des biologistes du laboratoire Evolution, génomes, comportement et écologie et de l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien démontrent pour la première fois que cet insecte s’appuie sur le comportement de ses congénères pour sélectionner son site de ponte. Publiés récemment dans les Proceedings of the Royal Society, ces travaux, qui mettent en lumière des choix très contrastés de la part des drosophiles, suggèrent une influence directe de la structure sociale de ces populations d’insectes dans leurs prises de décision.
Depuis la découverte de l’abri Wadi Sûra II en 2002 dans le désert occidental égyptien et de ses milliers de peintures datant d’environ 8000 ans (dernier optimum climatique au Sahara), treize petites empreintes de main en négatif étaient identifiées comme celles de bébés. Mais l’étude parue dans le numéro d’avril 2016 du Journal of Archaeological Science: Reports propose une nouvelle identification, pour le moins inattendue : les empreintes pourraient être celles de reptiles, varans ou crocodiles, ces espèces étant les plus proches en termes de morphométrie.
La start-up Envor Technologie propose une solution pour réduire le coût lié au stockage des données. En effet, la duplication des données pour pallier la défaillance des systèmes et assurer la préservation des informations demande beaucoup d’espace. Grâce leur algorithme, la protection des données nécessite dix fois moins de place qu’avec les méthodes classiques ! Envor Technologie fait partie des sept finalistes du concours de Start Up Connexion.
Au cours du développement d'un animal, chaque tissu acquiert une taille et une forme bien définies par une combinaison coordonnée de changements cellulaires tels que la division, l’intercalation, le changement de forme et la mort programmée des cellules. Une équipe de recherche alliant génétique, mécanique et physique statistique est parvenue, chez la drosophile, à mieux caractériser et mesurer les contributions respectives de ces comportements cellulaires dans l’acquisition de la taille et de la forme des tissus, tout en évaluant les forces mises en jeu. Ces résultats ont été publié dans eLife.
Comment les satellites artificiels et les sondes explorant le système solaire sont-ils maintenus dans le vide spatial ? Des chercheurs de l'Institut de combustion aérothermique, réactivité et environnement invitent le public à comprendre le fonctionnement d'un prototype de moteur à plasma froid, un dispositif électrique capable de propulser des sondes spatiales et des satellites dans l'espace. L'installation est à découvrir dans le cadre de "Un chercheur, une manip" jusqu'au 29 mai 2016 au Palais de la découverte, à Paris.
Des chercheurs de l’Institut Femto-ST proposent un nouveau concept permettant d’accorder finement la fréquence de résonance d’une cavité électromagnétique avec un élément unique : une nano-antenne dont la pointe possède une ouverture en forme de papillon. Publiés dans Scientific Reports, ces travaux sont une étape importante vers la maîtrise de l’émission des sources optiques fondamentales dans les dispositifs nanométriques, utilisés notamment dans le domaine des télécommunications.
Thierry Colin, Marie Martin, Julien Jouganous et Olivier Saut, de l'Institut de mathématique de Bordeaux, ont construit un modèle mathématique qui décrit spatialement la croissance d’une lésion tumorale par un système d’équations aux dérivées partielles. Leur projet, intitulé Nénuphar et mené en collaboration étroite avec les médecins de l’Institut Bergonié et du CHU de Bordeaux, vise à développer un logiciel permettant d’évaluer l’agressivité des tumeurs ou la réponse au traitement de métastases pulmonaires. Il a pour objectif de faire entrer les techniques de prédiction issues du calcul scientifique dans le domaine médical et de se diriger vers une médecine prédictive et personnalisée.
La collaboration Double Chooz vient de publier ses premières mesures de la disparition d'antineutrinos obtenus avec deux détecteurs. La nouvelle valeur mesurée est sin2(2θ13) = 0.111±0.018. Ainsi la sensibilité de l'expérience anticipée dans la lettre d'intention (2004) est déjà atteinte. Ces résultats seront encore améliorés avec plus de données. La nouvelle valeur de θ13 mesurée par Double Chooz dépasse celle de l'expérience Daya Bay d'environ 30 %, se rapprochant ainsi de la valeur mesurée par les expériences T2K et NOvA qui exploitent les neutrinos issus d'accélérateurs de particules.
Du 11 février au 23 mars 2016, près de 1 700 lycéens de France sont devenus des chercheurs d'un jour dans le cadre des Masterclasses internationales organisées par le Groupe international de médiation en physique des particules avec le Cern. Les expériences du LHC (Atlas, CMS, LHCb et Alice) ont fourni de vraies données aux élèves pour redécouvrir la structure du proton ou le boson Z, reconstruire des "particules étranges", mesurer la durée de vie de la particule D0 ou détecter un boson de Higgs.
A travers une étude historique comparée, le Musée Curie propose une conférence consacrée à l'évolution de la place des femmes en science et en médecine. Marie Curie fut la première femme à diriger le laboratoire de physique-chimie de l'Institut du radium. Jusqu'à sa disparition en 1934, elle accueillit de nombreuses étudiantes ou chercheuses auprès d'elle : techniciennes, infirmières, biologistes, ou physiciennes, les femmes de l'Institut du radium se sont notamment investies dans la lutte contre le cancer.
Une équipe internationale de chercheurs belges, allemands et français a mis au point une technique d’observation de la déformation de l’olivine à l’échelle nanométrique. L’enjeu est de comprendre comment se produit la déformation du manteau à la base de la lithosphère pour permettre la dérive des plaques dans le cadre de la tectonique des plaques. Des études avaient été menées sur la déformation de l’olivine à haute température. Cette étude montre que l’olivine se déforme bien à plus basse température. Cette étude est publiée dans la revue Science Advances du 11 mars 2016.
Une équipe internationale de chercheurs (volcanologues, géochimistes, expérimentalistes) a conduit une étude systématique des conditions de stockage des magmas impliqués lors des grandes éruptions explosives du Mont Somma-Vésuve, l’un des volcans qui présente un risque majeur compte tenu de la densité de population qui vit dans ses environs. Cette étude, utilisant l’effet tampon du chlore comme un géobaromètre a permis de fixer la pression et la profondeur des zones de stockage des magmas pour un grand nombre d’éruptions que le Mont Somma-Vésuve a connu au cours de son histoire. Cette étude est parue dans la revue Nature Scientific Reports.
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