Nouvelles publications scientifiques, créations de laboratoires, annonces de prix... Avec "En direct des labos", retrouvez toutes les deux semaines des informations issues des instituts du CNRS et complémentaires des communiqués de presse.
Les mécanismes moléculaires régissant l’établissement de l’inflammation chronique, facteur de promotion de la tumorigenèse, demeurent mal compris. En utilisant l’anémie de Fanconi comme modèle, l’équipe de Nadine Laguette à l’Institut de génétique humaine, révèle que des acides nucléiques immunogéniques, provenant d’éléments génétiques mobiles endogènes, contribuent à l’établissement d’un environnement pro-inflammatoire. Cette étude, publiée dans la revue EBioMedecine, ouvre la voie à la prévention des effets négatifs de l’inflammation chronique dans le cancer.
La fonction des poils gustatifs hérissant la bordure de l’aile des mouches restait énigmatique. Les équipes d’Alain Robichon à l’Institut Sophia Agrobiotech et de Jean-François Ferveur au Centre des sciences du goût et de l’alimentation, montrent que, tout comme pour la trompe ou les pattes de l’insecte, les ailes portent des organes du goût qui détectent les molécules sucrées et amères. Cette étude est publiée dans la revue Cell Reports.
La drosophile est un organisme modèle de choix pour étudier in vivo les interactions mises en jeu entre les progéniteurs hématopoïétiques et leur microenvironnement. Une équipe du Centre de biologie du développement à Toulouse met en évidence le rôle du système cardiovasculaire dans le contrôle de la production des cellules immunitaires par l’organe hématopoïétique de l’insecte. Cette étude, publiée dans la revue Nature Communications, ouvre des perspectives nouvelles pour l’étude des mécanismes régulant l’hématopoïèse chez l’homme.
Une collaboration de plusieurs équipes, menée par Laurence Lafanechère à l’Institut pour l'avancée des biosciences, démontre expérimentalement que le ciblage pharmacologique d'une protéine régulatrice des microtubules a un effet antitumoral aussi puissant que celui du Taxol®, médicament ciblant directement les microtubules et couramment utilisé en chimiothérapie anticancéreuse. Cette étude, publiée dans la revue Cancer Research, montre en outre que le ciblage de cette protéine est bien toléré et propose une nouvelle stratégie thérapeutique pour les cancers résistants au Taxol®.
La migration cellulaire collective est impliquée dans de nombreux processus physiologiques et pathologiques tels que la dissémination des métastases. Différentes contraintes externes ou internes obligent ces cohortes de cellules à adapter leur mode de migration. Dans ce contexte, l’équipe de Xiaobo Wang, au Laboratoire de biologie cellulaire et moléculaire du contrôle de la prolifération, montre que la myosine non musculaire de type II régule le choix du mode de mouvement à adopter, et qu’elle est requise pour une migration collective optimale. Cette étude, publiée dans la revue Journal of Cell Science, permet d’appréhender les adaptations cellulaires déterminantes pour une migration efficace au cours des processus de morphogénèse et de formation de métastases.
L’échange d’un proton H+ entre un acide et une base est généralement considéré comme l’une des réactions chimiques les plus rapides qui soient. Pour cette raison, il est très difficile de déterminer les temps caractéristiques de telles réactions. Une équipe vient d’étendre le domaine des vitesses de réaction accessibles par des mesures de résonance magnétique nucléaire (RMN) de quatre ordres de grandeur, permettant d’identifier près de 50 000 événements par seconde. Ces résultats sont parus dans la revue Physical Chemistry Chemical Physics.
A ce jour, on en connait peu sur la décomposition de la molécule chlorométhane (CH3CI) qui appauvrit la couche d’ozone. Les scientifiques se sont donc penchés sur ses processus de dissociation et révèlent un type inédit de liaison entre ces deux fragments chlore et hydrogène sous radiation UV. Ces derniers forment un complexe moléculaire stabilisé par des interactions électrostatiques. Publiés dans J. Am. Chem. Soc., ces travaux pourraient être utiles dans le domaine des matériaux en vue de dispositifs photovoltaïques plus efficaces.
Des chercheurs viennent de mettre en évidence un nouveau mécanisme physique de tri de nanoparticules par leur taille au cours du séchage d’une dispersion aqueuse les contenant. Ce résultat permet d’envisager différemment la structuration de ces revêtements et d’améliorer ainsi leurs performances. Ces travaux sont publiés dans la revue Physical Review Letters.
Les chercheurs ont suivi l’interaction entre des nanomatériaux à base de carbone et des molécules sensibles à la lumière en vue de leur utilisation pour la fabrication de nanodispositifs intelligents. Ils pointent les résultats les plus marquants sur ces matériaux photosensibles et identifient les orientations futures dans ce domaine. Ces travaux sont parus dans la revue Nature Communications.
1-1 = 0, la formule mathématique que l’on a tous apprise par cœur n’est peut-être pas si exacte que cela. En tout cas pas dans le domaine de l'optique. Une équipe a en effet démontré que lorsqu’on mélangeait deux molécules présentant des propriétés opposées, celles-ci, au lieu de s’annuler, se complètent. Ce résultat publié dans la revue Nature Materials pourrait faire émerger de nouvelles technologies et de nouvelles applications.
En 2013, plus de 100 personnes ont été infectées par le parasite agent de la bilharziose urogénitale alors qu’elles se baignaient dans une rivière corse. Afin de comprendre comment cette maladie parasitaire, d’ordinaire inféodée aux régions tropicales et subtropicales, a pu émerger en Europe, des scientifiques du laboratoire Interactions hôtes-pathogènes-environnements ont mené une recherche interdisciplinaire sur le parasite à l’origine de cette vague d’infection. En mettant leur savoir en commun, médecins, vétérinaires et écologues ont pu notamment déterminer le pays d’origine de ce parasite hybride : le Sénégal. Les résultats de leur enquête ont été publiés dans The Lancet Infectious Diseases.
Chez les suricates, pour espérer devenir « chef de clan », mieux vaut faire le poids. Les individus les plus gros ont en effet davantage de chance de remporter les combats et d’accéder au rang de mâle ou de femelle dominante. Plus étonnant : les suricates sont capables d’accélérer leur croissance quand leur plus proche concurrent prend un peu trop d’embonpoint et menace de voler leur place dans la hiérarchie. C’est ce que vient de démontrer une équipe internationale dont les travaux sont publiés dans la revue Nature. Leurs résultats mettent en évidence l’influence majeure que peut avoir l’environnement social sur le phénotype des individus et sont peut-être transposables à d’autres groupes de mammifères.
Malgré des mesures de protection nationales et européennes, les populations de grands hamsters ne cessent de diminuer : on compte aujourd’hui moins de trois individus par hectare en Europe de l’Ouest. Les raisons de ce déclin sont encore mal connues, même si les pratiques agricoles et les changements climatiques sont régulièrement pointés du doigt. Pour élucider cette question, une équipe de recherche de l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien, en collaboration avec l’Institut des neurosciences cellulaires et intégratives et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, a décidé d’étudier l’évolution de la masse corporelle du hamster au cours du siècle passé. Les résultats, publiés dans Scientific Reports, sont sans appel : le petit rongeur a perdu 21% de sa masse corporelle en raison de l’augmentation des pluies hivernales et de l’intensification de la monoculture de maïs.
Les peuples européens actuels sont le fruit de mouvements de populations qui ont débuté à l’issue de la dernière glaciation. Telle est la principale conclusion d’un article publié dans Nature par une équipe internationale. L’étude, qui s’appuie sur l’analyse du génome complet de dizaines d’hommes ayant vécu en Europe entre -45 000 et -7000 ans, révèle que les premiers Européens n’ont connu aucun contact avec d’autres peuples durant les 30 000 années qui ont suivi leur arrivée sur ce continent. Ces travaux expliquent par ailleurs dans quelles circonstances les Européens ont ensuite acquis des caractéristiques génétiques similaires à celles des populations actuelles du Proche-Orient. Ils révèlent en outre que la part d’ADN Néandertalien présent dans leur génome a diminué lentement au cours des derniers millénaires.
De 2009 à 2012, la goélette Tara a sillonné les océans du globe pour échantillonner les communautés planctoniques qui peuplent leurs écosystèmes. En procédant à une étude inédite du matériel génétique contenu dans ces échantillons, une équipe internationale regroupant plusieurs scientifiques de la Station biologique de Roscoff a pu dresser une cartographie détaillée de la répartition globale d'un groupe de bactéries rassemblant les deux genres les plus abondants du phytoplancton marin. Cette étude, publiée cette semaine dans la revue PNAS, révèle la microdiversité insoupçonnée de ces populations bactériennes. Ces travaux montrent également l'importance de certains facteurs environnementaux dans la répartition de ces communautés d’organismes. Ils devraient contribuer à améliorer les modèles de prédiction de la distribution du phytoplancton face au changement climatique global.
Le grand prix d’archéologie 2016 de la Fondation
Simone et Cino Del Duca a été décerné
au programme de recherche sur la mer Rouge (Ouadi el-Jarf, Ayn
Soukhna et Sud-Sinaï), Égypte, dirigée par
Pierre Tallet du laboratoire Orient et Méditerranée,
textes - archéologie - histoire.
Smartphones et tablettes envahissent notre quotidien. Même les tables tactiles deviennent plus communes ! Pour guider l'interaction avec ces surfaces tactiles, des chercheurs montrent que l’on peut créer des interfaces tangibles à partir de n’importe quel objet. Ainsi le système de détection peut suivre précisément le placement des doigts de l’utilisateur, sans que celui-ci ait à faire d'effort de positionnement particulier.
Face au Big Data, les murs d'écrans offrent la possibilité d'avoir une vision d'ensemble sur une masse d'informations tout en gardant à l'affichage un haut niveau de détails. Ces très grands écrans offrent de nouvelles possibilités de collaborations pour que plusieurs utilisateurs manipulent des données plus facilement.
Le laboratoire Heuristique et diagnostic des systèmes complexes (Heudiasyc) participe au challenge européen GCDC’2016 Grand Cooperative Driving Challenge aux Pays-Bas, démonstration grandeur nature sur autoroute de conduite autonome coopérative en équipes. Travaux, intersections, urgences, les voitures autonomes d'Heudiasyc sont mises à rude épreuve au cours de ce challenge qui se déroule du 28 au 31 mai 2016.
Le laboratoire Heuristique et diagnostic des systèmes complexes sera présent les 4 et 5 juin au festival Drôle de drone à la Cité des sciences à Paris. Cet évènement accessible à tous propose de découvrir les drones, leur fonctionnement et leurs applications. Il sera l’occasion de présenter les dernières innovations technologiques et de réfléchir aux questions de droit et d’éthique. Heudiasyc y présentera plusieurs démonstrations de vols de drones : suivi de ligne, tolérance aux pannes moteurs, etc.
La composition chimique d’un échantillon ne représente qu’une partie du tableau, l’organisation des molécules en son sein recèle aussi de précieux renseignements. Une équipe de chercheurs de l’Institut Fresnel et de l’Université de Laval au Québec a mis au point une technique d’imagerie qui permet, en plus de détecter les molécules, de déterminer leur organisation grâce à la manière dont elles vibrent. Cette technique cible précisément les différentes liaisons entre atomes et, dans le cadre médical, dévoile des perturbations d’origine pathologique. Ces travaux ont été publiés dans Nature Communications.
Afin d’étudier l’évolution des pluies extrêmes entre 1958 et 2014 dans la région méditerranéenne du sud-est de la France, des chercheurs du Laboratoire d’études des transferts en hydrologie et environnement ont analysé, à l’aide d’un modèle statistique, deux jeux de données correspondant à des échelles spatiales différentes. Il ressort de ce travail qu’au niveau de la région étudiée, les pluies extrêmes ont connu une relative stabilité des années 60 jusqu'au milieu des années 80, suivie d’une augmentation jusqu'à nos jours.
Une équipe internationale comprenant des chercheurs du Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales vient de découvrir pourquoi des anneaux géants apparaissent certains hivers sur la surface glacée du lac Baïkal en Russie et du lac Hovsgol en Mongolie. Ce phénomène naturel déconcertant serait dû à des tourbillons d’eaux chaudes se produisant sous la glace. D’où viennent ces tourbillons ? Voilà un nouveau mystère à éclaircir pour les chercheurs !
En étudiant les séismes sous le volcan du Piton de la Fournaise à La Réunion, une équipe de chercheurs des Instituts de physique du globe de Strasbourg et de l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise a récemment découvert une remontée profonde de magma. Cette remontée correspond au remplissage d’une chambre magmatique superficielle suivie quelques jours plus tard par une éruption volcanique.
Une équipe internationale de paléontologues, menée par un scientifique du laboratoire Géosciences Rennes, a mis au jour des fossiles spectaculaires d'une fourmi-licorne datée de 99 millions d'années, dont la morphologie extrême suggère une adaptation pour la prédation en solitaire de larges proies. Une écologie étonnamment sophistiquée pour cette fourmi pourtant parmi les plus anciennes connues.
Le refroidissement d’atomes par laser a permis une révolution dans le domaine des technologies quantiques. Il a par exemple conduit à améliorer les performances des horloges atomiques de plusieurs ordres de grandeur, et est utilisé pour réaliser des capteurs de rotation et d’accélération ultra-sensibles. Une équipe de chercheurs du LNE-SYRTE a mis au point une méthode permettant de dépasser les limites technologiques existantes, par une idée astucieuse et une délicate maîtrise technique. Ces résultats, publiés dans la revue Physical Review Letters, ouvrent de nouvelles perspectives d’applications des capteurs à atomes froids pour la navigation, la physique fondamentale, ainsi qu’en géoscience pour la détection fine de mouvements tectoniques.
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